mercredi 4 janvier 2012

décédé un 4 janvier : Albert Camus

1960 : Albert Camus, homme de lettres français, prix Nobel de littérature en 1957 (° 7 novembre 1913).


Albert Camus, né le 7 novembre 1913 à Mondovi dans l'ex-département de Constantine (depuis 1962 Dréan dans la Willaya d'El Taref) en Algérie, et mort le4 janvier 1960 à Villeblevin dans l'Yonne, est un écrivain : romancierdramaturgeessayiste et philosophe français. Il fut aussi un journaliste militant engagé dans laRésistance française et dans les combats moraux de l'après-guerre.
L'œuvre de Camus comprend des pièces de théâtre, des romans, des nouvelles, des poèmes et des essais dans lesquels il développe un humanisme fondé sur la prise de conscience de l'absurdité de la condition humaine mais aussi sur la révolte comme réponse à l'absurde, révolte qui conduit à l'action et donne un sens au monde et à l'existence, et « alors naît la joie étrange qui aide à vivre et mourir » 1.
Sa critique du totalitarisme soviétique lui a valu les anathèmes des communistes et a conduit à la brouille avec Jean-Paul Sartre. 
Il a été couronné à 44 ans par le Prix Nobel de littérature en 1957 et son aura reste grande dans le monde.
D'après Bertrand Poirot-Delpech2, les essais sur son œuvre ont abondé juste après sa mort, tandis qu'on rendait très peu compte de sa vie. Les premières biographies ne sont apparues que dix-huit ans après la disparition du Prix Nobel. Parmi celles-ci, la plus impressionnante est celle de Herbert R Lottman3, un journaliste américain observateur de la littérature européenne pour The New York Times et le Publishers Weekly.
Dans le journal Combat, ses prises de position ont été courageuses autant que déconcertantes, aussi bien sur la question de l'Algérie que sur ses rapports avec leParti communiste qu'il a quitté après un court passage4. Camus est d'abord témoin de son temps, intransigeant, refusant toute compromission. Il sera ainsi amené à s'opposer à Sartre et à se brouiller avec d'anciens amis. D'après Herbert R. Lottman, Camus n'a appartenu à aucune famille politique déterminée, mais il ne s'est dérobé devant aucun combat : il a successivement protesté contre les inégalités qui frappaient les musulmans d'Afrique du Nord, puis contre la caricature du pied-noirexploiteur. Il est allé au secours des exilés espagnols antifascistes, des victimes du stalinisme, des objecteurs de conscience5.
Lucien Auguste Camus, père d'Albert, est né le 28 novembre 1885 à Ouled-Fayet dans le département d'Alger, en Algérie. Il descend des premiers arrivants français dans cette colonie annexée à la France en 1834 et départementalisée en 1848. Un grand-père, Claude Camus, né en 1809, venait du bordelais, un bisaïeul, Mathieu Juste Cormery, d'Ardèche, mais la famille se croit d'origine alsacienne6. Lucien Camus travaille comme caviste dans un domaine viticole, nommé « le Chapeau du gendarme », près de Dréan, à quelques kilomètres au sud de Bône (Annaba) dans le département de Constantine, pour un négociant de vin d'Alger. Il épouse le 13 novembre 1909 à Alger (acte de mariage N° 932) Catherine Hélène Sintès, née à Birkadem le 5 Novembre 1882, dont la famille est originaire de Minorque en Espagne. Trois ans plus tard, en 1911, naît leur fils aîné Lucien Jean Étienne et en novembre 1913, leur second fils, Albert. Lucien Auguste Camus est mobilisé comme 2ème classe dans le 1er régiment de zouaves7 en septembre 1914. Blessé à la bataille de la Marne il est évacué le 11 octobre à l'hôpital militaire de Saint-Brieuc dans les Côtes-du-Nord où il meurt le 17 octobre 1914. De son père, Camus ne connaîtra que quelques photographies et une anecdote significative : son dégoût devant le spectacle d'une exécution capitale. Sa mère est en partie sourde et ne sait ni lire ni écrire : elle ne comprend un interlocuteur qu'en lisant sur ses lèvres8. Avant même le départ de son mari à l'armée elle s'était installée avec ses enfants chez sa mère et ses deux frères, Étienne, sourd-muet, qui travaille comme tonnelier, et Joseph, rue de Lyon à Belcourt, un quartier populaire d'Alger9. Elle y connaît une brève liaison à laquelle s'oppose son frère Étienne10.
« Il y avait une fois une femme que la mort de son mari avait rendue pauvre avec deux enfants. Elle avait vécu chez sa mère, également pauvre, avec un frère infirme qui était ouvrier. Elle avait travaillé pour vivre, fait des ménages, et avait remis l'éducation de ses enfants dans les mains de sa mère. Rude, orgueilleuse, dominatrice, celle-ci les éleva à la dure », écrira Camus dans un brouillon de « L'Envers et l'endroit »11.

En 1934, il épouse Simone Hié : « J'ai envie de me marier, de me suicider, ou de m'abonner à L'Illustration. Un geste désespéré, quoi... »14. En 1935, il commence l'écriture deL'Envers et l'Endroit, qui sera publié deux ans plus tard par Edmond Charlot dans la librairie duquel se retrouvent les jeunes écrivains algérois, tel Max-Pol Fouchet. À Alger, il fonde le Théâtre du Travail, qu'il remplace en 1937 par le Théâtre de l'Équipe, où la première pièce jouée est une adaptation du roman de Malraux dont les répétitions lui donne l'occasion de nouer une amitié avec Emmanuel Roblès. Dans le même temps il quitte le Parti communiste, auquel il avait adhéré deux ans plus tôt. Il entre au journal créé parPascal Pia, l'Alger Républicain, organe du Front populaire, où il devient rédacteur en chef. Son enquête Misère de la Kabylie aura un écho retentissant15. En 1940, le Gouvernement Général de l'Algérie interdit le journal. Cette même année, il se marie à Francine Faure. Ils s'installent à Paris où Albert travaille comme secrétaire de rédaction àParis-Soir sous l'égide de Pascal Pia. Il fonde aussi la revue Rivage et fait la connaissance de Malraux. Durant cette période, il fait paraître le roman L'Étranger (1942) qui est publié par Gallimard sur l'instance de Malraux et l'essai Le Mythe de Sisyphe (1942) dans lesquels il expose sa philosophie. Selon sa propre classification, ces œuvres appartiennent au « cycle de l'absurde » – cycle qu'il complétera par les pièces de théâtre Le Malentendu et Caligula (1944). En 1943, il est lecteur chez Gallimard et prend la direction de Combatlorsque Pascal Pia est appelé à d'autres fonctions dans la Résistance. En 1944, il rencontre André Gide et un peu plus tard Jean-Paul Sartre, avec qui il se lie d'amitié. Le 8 août1945, il est le seul intellectuel occidental à dénoncer l'usage de la bombe atomique deux jours après le bombardement d'Hiroshima dans un éditorial resté célèbre, dans Combat16. En 1945, à l'initiative de François Mauriac, il signe une pétition, afin de demander au général de Gaulle la grâce de Robert Brasillach, personnalité intellectuelle connue pour son activité collaborationniste pendant la Seconde Guerre mondiale. En 1946, Camus se lie d'amitié avec René Char. Il part la même année aux États-Unis et de retour en France il publie une série d'articles contre l'expansionnisme soviétique : coup d'État de Prague et anathème contre Tito (1948). En 1947, c'est le succès littéraire avec le roman La Peste, suivi deux ans plus tard, en 1949, par la pièce de théâtre Les Justes.

En octobre 1951, la publication de L'homme révolté provoque de violentes polémiques où Camus est attaqué à sa gauche. La rupture avec Jean-Paul Sartre a lieu en 1952, après la publication dans Les Temps modernes de l'article de Jeanson qui reproche à la révolte de Camus d'être « délibérément statique ». En 1956, à Alger, il lance son « Appel pour la trêve civile », tandis que dehors sont proférées à son encontre des menaces de mort. Son plaidoyer pacifique pour une solution équitable du conflit est alors très mal compris, ce qui lui vaudra de rester méconnu de son vivant par ses compatriotes pieds-noirs en Algérie puis, après l'indépendance, par les Algériens qui lui ont reproché de ne pas avoir milité pour cette indépendance. Haï par les défenseurs du colonialisme français, il sera forcé de partir d'Alger sous protection17. Toujours en 1956, il publie La Chute, livre pessimiste dans lequel il s'en prend à l'existentialisme sans pour autant s'épargner lui-même. Il démissionne de l'Unesco pour protester contre l'admission de l'Espagne franquiste. C'est un an plus tard, en 1957, qu'il reçoit le prix Nobel de littérature. Interrogé à Stockholm par un étudiant musulman originaire d'Algérie, sur le caractère juste de la lutte pour l'indépendance menée par le F.L.N. en dépit des attentats terroristes frappant les populations civiles, il répond clairement : « Si j'avais à choisir entre cette justice et ma mère, je choisirais encore ma mère. » Cette phrase, souvent déformée, lui sera souvent reprochée. Il suffit pourtant de rappeler d'une part que Camus vénérait sa mère, d'autre part que celle-ci vivait alors à Alger dans un quartier très populaire particulièrement exposé aux risques d'attentats. Albert Camus était contre l'indépendance de l'Algérie et écrivit en 1958 dans la dernière de ses Chroniques Algériennes que "l'indépendance nationale [de l'Algérie] est une formule purement passionnelle[.]", il dénonça néanmoins l'injustice faite aux musulmans et la caricature du pied noir exploiteur, et disait souhaiter la fin du système colonial mais avec une Algérie toujours française, proposition qui peut paraitre contradictoire.
Pour ce qui est du communisme, il proteste contre la répression sanglante des révoltes de Berlin-Est (juin 1953) et contre l'expansionnisme communiste à Budapest (septembre 1956).

Bibliographie

souvenir de lecture
À Moscou, en 1905, un groupe de révolutionnaires socialistes projette d'assassiner le grand-duc Serge, qui règne en despote, afin de lutter contre la tyrannie exercée sur eux. Kaliayev, un jeune terroriste, lancera la bombe. Chacun a son rôle, Dora a celui de rester en arrière mais elle a tout de même pris des risques en élaborant les bombes servant à l'attentat.
Kaliayev sera emprisonné, la grande-duchesse Élisabeth lui proposera d'être gracié, il refusera et sera pendu. Dora, à la fin, s'apprêtera à faire le prochain attentat et pourra ainsi rejoindre Kaliayev. À noter que Dora et Kaliayev sont amants (au sens ancien du terme, c’est-à-dire qui aime et est aimé).
La pièce est basée sur des faits historiques réels : en 1905, le groupe terroriste des révolutionnaires sociaux ont commis un attentat sur le grand-duc russe. D’après cet évènement, Albert Camus a fait un drame en cinq actes.

Le roman met en scène un personnage-narrateur, Meursault, vivant en Algérie française. Le protagoniste reçoit un télégramme lui annonçant que sa mère vient de mourir. Il se rend à l’asile de vieillards de Marengo près d’Alger et assiste à la veillée funèbre, puis à la mise en bière et aux funérailles sans prendre l’attitude de circonstance que l’on attend d’un fils endeuillé. Le héros ne pleure pas, ne veut pas simuler un chagrin qu'il ne ressent pas.
Après l'enterrement, Meursault décide d'aller nager, et rencontre Marie, une dactylo qu'il connaissait. Ils vont voir un film de Fernandel et passent la nuit ensemble. Le lendemain, il rencontre Raymond Sintès (un voisin de palier) qui lui demande d'écrire une lettre pour humilier sa maîtresse mauresque. Ce dernier est souteneur et s’est montré brutal avec celle-ci ; il craint des représailles du frère de celle-ci. La semaine suivante, Raymond frappe et injurie cette femme, et est convoqué au commissariat. En sortant, il invite Meursault et Marie dans un cabanon au bord de la mer, appartenant à son ami Masson. Marie demande à Meursault s'il veut se marier avec elle, il répond que ça n'a pas d'importance, mais qu'il le veut bien.
Le dimanche, après un repas bien arrosé, Meursault, Raymond et Masson se promènent sur la plage, et croisent un groupe de Chinois, dont l’un est le frère de la jeune femme. Une bagarre éclate, au cours de laquelle Raymond est blessé au couteau. Plus tard, Meursault marche seul sur la plage, il est accablé par la chaleur et le soleil, il rencontre à nouveau l’un des Chinois, couché à l’ombre d’une source, qui à sa vue montre son couteau. Meursault sort de sa poche le revolver de Raymond, abruti par la luminosité, par la touffeur, ébloui par le reflet du soleil sur la lame du couteau, il tire et tue le Chinois sans le moindre état d'âme, d'un coup de revolver, puis encore de 4 autres coups. C’est la fin de la première partie.
Dans la seconde moitié du roman, Meursault est arrêté et questionné, ses propos sincères et naïfs mettent son avocat mal à l'aise. Il ne manifeste aucun regret. En prison, pendant que son procès se prépare, il tue le temps en dormant, en lisant (en particulier un article de journal qui relate un fait divers, qui constitue en fait l'intrigue de la pièce de théâtre Le Malentendu). Puis le procès a lieu ; on l'interroge plus sur son comportement lors de l'enterrement de sa mère que sur son meurtre. Meursault se sent exclu du procès. Il avoue avoir commis son acte à cause du soleil, ce qui déclenche l'hilarité de l'audience. La sentence tombe : il est condamné à la guillotine. Meursault voit l’aumônier, mais quand celui-ci lui dit qu'il priera pour lui, il déclenche la colère de Meursault.
Avant son départ, le condamné à mort finit par trouver la paix dans la sérénité de la nuit.

Un jour d’avril à Oran, en Algérie, le docteur Rieux découvre un rat mort sur son palier. Très vite, le nombre de rats qui remontent à la surface pour mourir se multiplie et les rues de la ville sont bientôt submergées de tas informes de rats morts. Les autorités décident de les incinérer.
Le concierge de l’immeuble du docteur Rieux tombe malade, et, malgré les soins du médecin, il meurt d’une maladie mystérieuse. Grand, un employé de mairie, vient voir le docteur Rieux car les morts de ces rats se multiplient. À la fin de la première partie, les autorités, après bien des hésitations, se décident à fermer la ville et l’isoler pour empêcher la maladie, qui semblerait être la peste, de se propager. Rambert, un journaliste, fait tout pour regagner Paris où se trouve sa compagne. Cottard, qui avait tenté de se suicider, semble éprouver du plaisir dans le malheur des habitants d’Oran. Grand essaie d'écrire un livre. Tarrou, étranger à la ville, dresse sa propre chronique du fléau et devient le collègue du docteur Rieux.
Le père Paneloux voit dans l’épidémie tout ce qui suit, sauf une grâce qui permet aux hommes de faire des actes de charité. Dans la ville, avec l'arrivée de l’été, les crimes se multiplient mais les habitants s'habituent aux ravages de l’épidémie. À l’approche de l’automne, Rambert rejoint Rieux et Tarrou dans leur lutte acharnée contre la peste. Plus tard, on assiste à l’agonie d'un jeune enfant, une mort et une souffrance atroce qui provoque chez Paneloux une prise de conscience et de foi plus forte que jamais. Tarrou et Rieux, qui luttent ensemble et sans relâche contre l’épidémie, décident de se reposer un peu.
En janvier, la peste régresse, et Castel fait des progrès incroyables avec son vaccin. On voit aussi que Tarrou est une des dernières victimes de la peste. Il est soigné par Rieux chez le médecin. Tarrou meurt après avoir longtemps lutté. Dans le même jour, Rieux apprend que sa femme en traitement depuis longtemps à cause d'une maladie est décédée. Rieux, qui a combattu la peste pendant presque une année, parait avoir tout perdu et apparait à la fin comme un personnage lucide, conscient de tout le mal que la peste a fait.

source principale : wikipédia

Encore un auteur que j'ai bien envie de relire...

tome 1Révolte dans les Asturies - L'Envers et l'endroit - Noces - L'Étranger - Le Mythe de Sisyphe - Caligula - Le Malentendu - Articles, préfaces, conférences (1931-1944) .  Écrits posthumes : Premiers écrits (1932-1936) - Le théâtre du travail - Le théâtre de l'équipe - La Mort heureuse.

tome 2Lettres à un ami allemand - La Peste - L'État de siège - Actuelles. Chroniques 1944-1948 - Articles, préfaces, conférences (1944-1948) .  Écrits posthumes : Textes épars (1945-1948) - L'impromptu des philosophes - Carnets 1935-1948.

tome 3 : Les Justes - L'Homme révolté - Actuelles II, chroniques 1948-1953 - Les Esprits - La Dévotion à la croix - L'Été - Un Cas intéressant - La Chute - Requiem pour une nonne - Articles, préfaces, conférences (1949-1956) .  Écrits posthumes : Textes épars (1949-1956) - Les Silences de Paris - Recherche et perte du fleuve - Orgueil.

tome 4 L'Exil et le Royaume - Réflexions sur la guillotine - Le Chevalier d'Olmedo - Discours de Suède - Actuelles III, chroniques algériennes 1939-1958 - Les Possédés - Articles, préfaces, conférences (1957-1959) .  Écrits posthumes : Textes épars (1957-1959) - La Postérité du soleil - Le Premier Homme - Carnets 1949-1959. Supplément : Articles divers - Écrits posthumes.




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