sérial-lectrice... quand j'aime un auteur envie de tout lire ou presque....
tour du monde littéraire : Grande Bretagne.
William Wilkie Collins (8 janvier 1824 – 23 septembre 1889) est un écrivain britannique de l'époque victorienne, contemporain et ami de Charles Dickens. Il était grandement populaire à son époque et écrivit 27 romans, plus de 50 nouvelles, au moins 15 pièces de théâtres et plus de 100 essais.
Ses écrits étaient qualifiés à l’époque de « romans à sensation », un genre précurseur du roman policier et du roman à suspense.
Il écrivit aussi avec perspicacité une critique sociale et conjugale des femmes de cette époque. Comme beaucoup d’autres écrivains de son temps, il publiait la plupart de ses nouvelles sous forme de feuilletons dans des magazines tels le All the Year Round de Charles Dickens, et fut reconnu comme un maître du genre, créant un degré de suspense adéquat, afin de tenir en haleine le lecteur de semaine en semaine.
Il connut une dizaine d’années de grand succès, à la suite de la publication de La Femme en blanc (The Woman in White) en 1859.
Son roman suivant, le Mélodramatic Armadale, provoqua une vive critique pour son immoralité, mais connut parallèlement de très bonnes ventes.
Son Roman Sans nom (No Name) combine, quant à lui, une critique sur l’absurdité de la loi à propos du sort des enfants de couples non mariés, avec une intrigue digne d’un thriller.
La Pierre de lune (The Moonstone), publié en 1868 peut être considéré comme le premier roman policier de la littérature anglaise. D'innombrables copies de ces romans furent distribuées à travers l'Angleterre, l'Amérique et l'Europe.
La Femme en blanc et La Pierre de lune partagent une structure narrative inhabituelle, ressemblant plus à des romans épistolaires, dans lesquels les différentes parties du livre ont différents narrateurs, dotés chacun d’une voix narrative distincte.
Après La Pierre de lune, les romans de Collins continrent moins d’éléments à suspense au profit d’une plus grande critique sociale. L'objet principal restait de l'ordre du roman à sensation, mais sa popularité commença à décliner. Swinburne notait : « Qu’est-ce qui a mené le génie de Wilkie à sa perte ? Certains démons murmuraient ‘Wilkie a une mission’ ».
Beaucoup d'œuvres de Wilkie Collins sont publiés en français aux éditions Phébus. Son premier traducteur fut l'écrivain et journaliste français Emile Daurand-Forgues à qui Collins dédiera La Reine de cœur. - wikipédia
Bibliographie
souvenir de lecture :
Dans la fournaise de l’été, en ce milieu du XIXe siècle, William Hartright, jeune professeur de dessin émérite, s’apprête à quitter Londres pour enseigner l’aquarelle à deux jeunes filles de l’aristocratie, dans le Cumberland.
Il laisse derrière lui la vie trépidante de la ville et ses étranges incidents, comme cette rencontre en pleine nuit avec une jeune femme terrorisée, toute de blanc vêtue, semblant fuir un invisible danger…
Mais la campagne anglaise, malgré ses charmes bucoliques, n’apaise pas le jeune William autant qu’il le souhaiterait. La demeure de Limmeridge recèle en effet de bien lourds secrets, et lorsque resurgit la mystérieuse dame en blanc, il est bien difficile d’affirmer qu’il ne s’agit pas d’un présage funeste…
Il laisse derrière lui la vie trépidante de la ville et ses étranges incidents, comme cette rencontre en pleine nuit avec une jeune femme terrorisée, toute de blanc vêtue, semblant fuir un invisible danger…
Mais la campagne anglaise, malgré ses charmes bucoliques, n’apaise pas le jeune William autant qu’il le souhaiterait. La demeure de Limmeridge recèle en effet de bien lourds secrets, et lorsque resurgit la mystérieuse dame en blanc, il est bien difficile d’affirmer qu’il ne s’agit pas d’un présage funeste…
lu en 2008 - bien - Walter Hartright, peintre de son état, porte secours une nuit à une mystérieuse « dame en blanc » que semble poursuivre une obscure menace. Cette rencontre est-elle le fruit du hasard ?
La jeune femme, parmi des propos incohérents, laisse entendre qu’elle est familière d’un lieu où il doit prochainement se rendre : le manoir de Limmeridge, perdu dans les brumes du nord… On ne saurait raconter la suite, sous peine de crime, à des lecteurs qui ont la chance d’avoir encore à découvrir La Dame en blanc.
Disons que Walter sent se nouer autour de celle qu’il aime un implacable complot.
Des gentlemen irréprochables épouseront de tendres jeunes fillesdans l’espoir de les déposséder de leur fortune – et peut-être de les assassiner…
Un mystérieux comte italien invite chez lui une belle qui meurt fort opportunément d’un arrêt du coeur…
Un asile d’aliénés accueille avec complaisance des « patients »internés de force par d’honorables familles soucieuses d’écarter des témoins gênants…
Deux femmes assez téméraires pour chercher à débusquer la vérité derrière le mensonge des puissants vont se retrouver séquestrées de la plus sournoise façon…
Une morte s’offre le luxe rare de ressusciter, et jette le trouble dans quelques âmes qui ont de vilaines choses à se reprocher…
Trois innocents s’enfuient à travers les bas quartiers de Londres, poursuivis par des tueurs sans visage…
Une société secrète fait poignarder sans bruit les traîtres à sa cause…
Et la vérité finit par se faire jour – mais en laissant beaucoup de cadavres derrière elle… et bien des ombres insistantes.
La Pierre de lune est un très gros diamant jaune, incrusté dans une statue hindoue représentant la lune. Il est volé par le colonel Herncastle durant la prise de Srirangapatna en 1799. À sa mort, Herncastle offre le diamant à sa nièce, Miss Rachel Verinder. Selon son testament, il lui est remis le jour de son anniversaire. Mais à peine en prend-elle possession, que le diamant lui est volé la nuit-même, pendant son sommeil, dans un tiroir de sa chambre.
Presque tous les protagonistes de l'histoire peuvent être soupçonnés, à commencer par Miss Rachel elle-même, mais aussi sa mère, Milady Verinder, ses deux cousins et soupirants : Franklin Blake, jeune homme dynamique et aventurier, Godfrey Ablewhite, jeune orateur aux activités charitables, Rosanna Spearman, femme de chambre au passé trouble, la dévote Miss Clack, M. Murthwaite un mystérieux explorateur de l'Inde, l'honorable homme de loi Matthew Bruff, le nerveux Dr Candy et son antipathique assistant Ezra Jennings, mais par dessus tout, les trois mystérieux hindous qui rodent dans Londres et la campagne anglaise, autour du diamant. Seul le vieux valet Gabriel Betteredge semble au-dessus de tout soupçon ainsi que le sergent Cuff, le fameux détective.
Le mystère de la disparition du diamant sera bien entendu résolu après plusieurs rebondissements spectaculaires.
dernière lecture de décembre 2011-bien - L'histoire est narrée par les récits successifs de douze témoins directs, composant une multitude de points de vue subjectifs sur l'affaire. Les plus savoureux sont ceux du dévoué Betteredge, admirateur sans borne de Robinson Crusoë et de Miss Clack, insupportable dévote, jalouse, intéressée et refoulée.
L'histoire dénonce de nombreux vices cachés de la société victorienne : sexualité refoulée et cachée (Miss Rachel, Miss Clack, Godfrey Ablewhite), mépris des domestiques (Rosanna Spearman), opiomanie (Ezra Jennings), xénophobie (Betteredge, Ezra Jennings), hypocrisie sociale (Miss Clack, Godfrey Ablewhite)...
commentaires plus détaillés à venir...
.de décembre
Lecture très agréable,
que je prolongerai sans doute avec quelques autres romans du même auteur.
Une petite liste, pour ne plus avoir a rechercher...
Le secret
En cette nuit du 23 août 1829, sur la côte déchiquetée des Cornouailles, la résidence d'été des Treverton n'est plus que silence et ténèbres. Le manoir tout entier est suspendu aux battements du cœur de la maîtresse de maison qui rend bientôt son souffle, laissant derrière elle un époux accablé, une fillette en pleurs et beaucoup de questions sans réponses. Que contient, par exemple, cette mystérieuse lettre confiée par Mrs Treverton à sa femme de chambre avant de mourir ? Et quel terrible secret Sarah Leeson préfère-t-elle dissimuler dons la demeure familiale avant de disparaître, s'opposant ainsi aux dernières volontés de la défunte ? Un secret suffisamment effroyable pour que, des années plus tard, la domestique sorte de son silence afin d'empêcher Rosomund Treverton de retourner sur les lieux de son enfance, au risque d'y perdre son âme...
Sans nom
Nul doute que Wilkie Collins n’ait donné avec Sans nom (1862) l’un de ses plus intraitables chefs-d’oeuvre : celui en tout cas qui privera le mieux de sommeil le lecteur assez téméraire pour s’y plonger, pour s’y perdre. De tous ses romans, celui que préférait Dickens… et celui dont se sera peut-être le plus directement inspiré Charles Palliser pour ourdir la trame diabolique de son Quinconce. C’est aussi le plus noir : portrait et itinéraire d’une femme dépossédée de toutes ses espérances (et même de son identité) à la suite d’un complot fomenté par des gens du meilleur monde. Elle se battra, se salira les mains, fera le terrible apprentissage de la liberté… et nous tiendra en haleine huit cents pages durant au fil d’une intrigue qui ne nous épargne rien. Prétexte, pour l’auteur, à décorseter la bonne société victorienne avec un sadisme tout hitchcockien. Après La Dame en blanc et Pierre de lune, qui connaissent l’un et l’autre un joli succès en « poche », passage d’un nouveau Wilkie Collins en collection « Libretto » : Sans nom, l’un des plus hitchcockiens parmi les romans de celui qui fut, à la fin du siècle dernier, l’inventeur du « thriller ».
L'abîme
Walter Wilding, riche négociant en vin, mène une vie heureuse auprès de sa mère, à qui il doit sa fortune et sa réussite sociale. A la mort de celle-ci, la découverte d'un terrible secret va bouleverser son existence : il n'est pas son vrai fils ! Rangé par la culpabilité d'avoir usurpé l'identité - et l'héritage - d'un autre, Walter décide de se lancer à la recherche de ce mystérieux double. Mais qui est donc le véritable Walter Wilding ? L'abîme, chef-d'oeuvre encore méconnu signé par deux grands noms de la littérature,conjugue le talent de Charles Dickens pour les ambiances et les personnages à celui de Wilkie Collins, génie des énigmes et du mystère.
La Robe noire
Le héros de ce roman méconnu, paru en 1881, est un jésuite, le Père Benwell, créature en vérité diabolique. Il mériterait bien de figurer aux côtés du Comte Fosco de La Femme en blanc dans la sombre galerie des personnages immortalisés par le grand romancier victorien. Avec la complicité d'un jeune abbé, Benwell va détourner le trop confiant Lewis Romayne des sentiments qui le portent naturellement vers la jolie Stella Eyerecourt et ce dans un but hautement machiavélique... Il faudra toute l'obstination de la mère de Stella pour repousser l'influence du redoutable ecclésiastique. Un tour de force littéraire qui crée l'un des plus étourdissants moments de suspense de l'œuvre de Wilkie Collins.
Cache-cache
Publié en 1854, Cache-cache annonce déjà le très trouble climat de La Dame en blanc. Collins y distille ses plus délicieux poisons. Fondé, selon la vieille habitude de l’auteur, sur le thème de la révélation d’un secret de famille du genre inavouable, le roman est surtout prétexte à la mise à nu d’un sentiment dérangeant : le désir de vengeance, qui ne laisse en repos, comme bien l’on devine, ni les personnages ni le lecteur.
Seule contre la loi
Au lendemain de ses noces avec Eustace Woodville, Valeria découvre qu'elle a épousé un homme riche en mystère. Tout d'abord, son vrai nom est Macallan. Cette révélation pique la curiosité de la jeune mariée... qui n'est pas au bout de ses surprises. Il s'avère que le nom de Macallan est entaché de scandales, l'homme ayant été soupçonné d'avoir assassiné sa première épouse. Les poursuites abandonnées faute de preuves, Eustace a tenté de se faire oublier. Convaincue de l'innocence de son mari, l'impétueuse Valeria décide de mener l'enquête. Contre l'avis de tous, et bientôt en opposition violente avec son entourage, elle va s'employer, dans une angoissante solitude, à lever l'un après l'autre les masques supposés protéger la bonne société victorienne. Soucieuse de dissimuler ses propres turpitudes - meurtre, chantage, extorsion -, cette dernière semble avoir fait main basse sur la Loi. Thriller labyrinthique, âpre réflexion sur les faux-semblants, vibrant portrait d'une héroïne libre et intraitable, Seule contre la loi passe pour le premier roman policier dont le détective est une femme. A la lecture de cet opus, on comprend l'admiration sans borne que Borges et Hitchcock vouèrent au maître W. W. Collins (1824-1889), ami et rival de Dickens en son temps.
La femme rêvée
Six nouvelles où meurtres, vols et mystères tiennent le lecteur en haleine.
Mari et femme
Armadale
Selon Borges et Henry James, sur ce point d'accord, s'il fallait se résoudre à ne lire qu'un seul livre de Collins – ce qui est en soi une contrainte insupportable – il faudrait que ce soit Armadale : car ces 800 pages foisonnantes embrassent à peu près tous les registres où se complaît d'ordinaire l'écrivain, humour bien noir compris. Un livre dont l'unique but, prévenons tout de suite l'innocent lecteur, est d'égarer celui qui aura eu l'imprudence de l'ouvrir. Résumons : Tous deux s'appellent Allan Armadale : l'un est tout ce que l'autre n'est pas ; l'un sait, surtout, ce que l'autre ne sait pas – et l'un des deux, semble-t-il, est de trop sur cette terre. A partir du thème éternel de la rivalité entre Caïn et Abel (amour et haine confondus), Wilkie Collins brode une intrigue au fil de laquelle le lecteur est convié à toutes les conjectures, c'est-à-dire à tous les égarements : 800 pages de déambulation à l'intérieur d'un labyrinthe où les personnages et le destin rivalisent d'imagination – et de perversité –, 800 pages de machinations, de complots et de mensonges, au terme desquelles, délicieusement mis à mal, nous espérons malgré tout découvrir ce qu'il est convenu d'appeler la vérité. Conclusion de Henry James : « Il introduit dans l'espace romanesque le plus mystérieux des mystères : celui qui se cache derrière nos portes. » Passage en collection « Libretto » d'Armadale, selon Borges le plus grand roman de Wilkie Collins (l'inventeur du thriller). 800 pages de frissons et d'égarements garantis. Selon Michel Le Bris, préfacier enthousiaste de l'ouvrage : « L'indécence au service du suspense ».
Passion et repentir
Sur le front franco-allemand, pendant la guerre de 1870, le hasard réunit deux jeunes Anglaises. Lorsqu'un obus frappe l'une d'entre elles l'autre décide aussitôt d'usurper son identité pour rompre avec un passé infamant et vivre enfin une vie meilleure. Au début, tout se passe pour le mieux. Mais, très vite, les événements vont prendre un tour inattendu... On peut faire confiance au génial Collins (1824-1889), rival et ami de Dickens, pour nous concocter une nouvelle fois un suspense diabolique et mettre à vif les nerfs de ses lecteurs. Ce féministe convaincu nous donne ici un de ses plus beaux portraits de femmes : celui de Mercy, pécheresse repentie et amoureuse, confrontée à toutes les bassesses et à toutes les hypocrisies de la bonne société victorienne, mais qui finit néanmoins par accepter les plus durs sacrifices pour faire triompher le bon droit et la vérité. Ce roman. jamais encore traduit en France, ravira tous les fans de l'auteur, qui y retrouveront les qualités inimitables de Pierre de lune et de La Dame en blanc. Un inédit à déguster d'urgence !
Quand la nuit tombe
Voici la première édition intégrale en français d'un livre rare. Ces six nouvelles de jeunesse ; publiées d'abord dans la revue de son ami et rival Dickens, nous révèlent un Collins au sommet de son talent, qui nous transporte de l'Angleterre bourgeoise à l'Italie des bals masqués, en passant par la France révolutionnaire. L'auteur a eu la singulière habileté d'insérer ces textes a priori disparates dans une trame parfaitement cohérente. Une jeune femme, Leah, est censée les transcrire " quand la nuit tombe ", sous la dictée de son mari, un portraitiste que la cécité menace. Son épouse a donc imaginé pour survivre un expédient original : rédiger un best-seller à partir des meilleures histoires racontées au peintre par ses modèles lors des séances de pose. Et, pour Collins, le succès fut au rendez-vous. Avec un sens inné de l'intrigue, il accumule comme à plaisir dans ces pages complots, meurtres, vengeances et amours contrariées, renouant ainsi avec cette littérature " gothique " échevelée, d'inspiration à la fois populaire et féminine, que la bonne société affectait de mépriser. Ce recueil injustement oublié prouve encore, s'il en était besoin, que l'auteur de La Dame en blanc et de Pierre de Lune compte parmi les plus subversifs des romanciers victoriens.
Profondeurs glacées
1845 : On donne un bal à la mairie de Londres pour célébrer le départ de deux navires vers le pôle Arctique, lancés à la recherche du mythique passage du Nord-Ouest et menés par sir John Franklin. 1854 : L'Angleterre est sous le choc. Une enquête vient de révéler le sort de l'équipage dépêché neuf ans plus tôt par-delà le Groenland. Après un terrible hivernage au milieu de L'océan gelé, les hommes ont gagné à pied la terre ferme, bientôt décimés par la faine et le froid. Nécessité fait loi : les explorateurs les plus résistants, livrés à eux-mêmes en pleine nature et soumis à l'impératif de survie, en sont arrivés aux pires extrémités... Des gentlemen anglais, civilisateurs du genre humain. dans le rôle de cannibales ! Le thème avait de quoi tenter un romancier tel que Collins...
En cette nuit du 23 août 1829, sur la côte déchiquetée des Cornouailles, la résidence d'été des Treverton n'est plus que silence et ténèbres. Le manoir tout entier est suspendu aux battements du cœur de la maîtresse de maison qui rend bientôt son souffle, laissant derrière elle un époux accablé, une fillette en pleurs et beaucoup de questions sans réponses. Que contient, par exemple, cette mystérieuse lettre confiée par Mrs Treverton à sa femme de chambre avant de mourir ? Et quel terrible secret Sarah Leeson préfère-t-elle dissimuler dons la demeure familiale avant de disparaître, s'opposant ainsi aux dernières volontés de la défunte ? Un secret suffisamment effroyable pour que, des années plus tard, la domestique sorte de son silence afin d'empêcher Rosomund Treverton de retourner sur les lieux de son enfance, au risque d'y perdre son âme...
Sans nom
Nul doute que Wilkie Collins n’ait donné avec Sans nom (1862) l’un de ses plus intraitables chefs-d’oeuvre : celui en tout cas qui privera le mieux de sommeil le lecteur assez téméraire pour s’y plonger, pour s’y perdre. De tous ses romans, celui que préférait Dickens… et celui dont se sera peut-être le plus directement inspiré Charles Palliser pour ourdir la trame diabolique de son Quinconce. C’est aussi le plus noir : portrait et itinéraire d’une femme dépossédée de toutes ses espérances (et même de son identité) à la suite d’un complot fomenté par des gens du meilleur monde. Elle se battra, se salira les mains, fera le terrible apprentissage de la liberté… et nous tiendra en haleine huit cents pages durant au fil d’une intrigue qui ne nous épargne rien. Prétexte, pour l’auteur, à décorseter la bonne société victorienne avec un sadisme tout hitchcockien. Après La Dame en blanc et Pierre de lune, qui connaissent l’un et l’autre un joli succès en « poche », passage d’un nouveau Wilkie Collins en collection « Libretto » : Sans nom, l’un des plus hitchcockiens parmi les romans de celui qui fut, à la fin du siècle dernier, l’inventeur du « thriller ».
L'abîme
Walter Wilding, riche négociant en vin, mène une vie heureuse auprès de sa mère, à qui il doit sa fortune et sa réussite sociale. A la mort de celle-ci, la découverte d'un terrible secret va bouleverser son existence : il n'est pas son vrai fils ! Rangé par la culpabilité d'avoir usurpé l'identité - et l'héritage - d'un autre, Walter décide de se lancer à la recherche de ce mystérieux double. Mais qui est donc le véritable Walter Wilding ? L'abîme, chef-d'oeuvre encore méconnu signé par deux grands noms de la littérature,conjugue le talent de Charles Dickens pour les ambiances et les personnages à celui de Wilkie Collins, génie des énigmes et du mystère.
La Robe noire
Le héros de ce roman méconnu, paru en 1881, est un jésuite, le Père Benwell, créature en vérité diabolique. Il mériterait bien de figurer aux côtés du Comte Fosco de La Femme en blanc dans la sombre galerie des personnages immortalisés par le grand romancier victorien. Avec la complicité d'un jeune abbé, Benwell va détourner le trop confiant Lewis Romayne des sentiments qui le portent naturellement vers la jolie Stella Eyerecourt et ce dans un but hautement machiavélique... Il faudra toute l'obstination de la mère de Stella pour repousser l'influence du redoutable ecclésiastique. Un tour de force littéraire qui crée l'un des plus étourdissants moments de suspense de l'œuvre de Wilkie Collins.
Cache-cache
Publié en 1854, Cache-cache annonce déjà le très trouble climat de La Dame en blanc. Collins y distille ses plus délicieux poisons. Fondé, selon la vieille habitude de l’auteur, sur le thème de la révélation d’un secret de famille du genre inavouable, le roman est surtout prétexte à la mise à nu d’un sentiment dérangeant : le désir de vengeance, qui ne laisse en repos, comme bien l’on devine, ni les personnages ni le lecteur.
Mystère, ambiguïté, humour (noir ou non) : les trois ingrédients du suspense selon Collins sont là – que reprendra plus tard à son compte le « disciple » Alfred Hitchcock.
Seule contre la loi
Au lendemain de ses noces avec Eustace Woodville, Valeria découvre qu'elle a épousé un homme riche en mystère. Tout d'abord, son vrai nom est Macallan. Cette révélation pique la curiosité de la jeune mariée... qui n'est pas au bout de ses surprises. Il s'avère que le nom de Macallan est entaché de scandales, l'homme ayant été soupçonné d'avoir assassiné sa première épouse. Les poursuites abandonnées faute de preuves, Eustace a tenté de se faire oublier. Convaincue de l'innocence de son mari, l'impétueuse Valeria décide de mener l'enquête. Contre l'avis de tous, et bientôt en opposition violente avec son entourage, elle va s'employer, dans une angoissante solitude, à lever l'un après l'autre les masques supposés protéger la bonne société victorienne. Soucieuse de dissimuler ses propres turpitudes - meurtre, chantage, extorsion -, cette dernière semble avoir fait main basse sur la Loi. Thriller labyrinthique, âpre réflexion sur les faux-semblants, vibrant portrait d'une héroïne libre et intraitable, Seule contre la loi passe pour le premier roman policier dont le détective est une femme. A la lecture de cet opus, on comprend l'admiration sans borne que Borges et Hitchcock vouèrent au maître W. W. Collins (1824-1889), ami et rival de Dickens en son temps.
La femme rêvée
Six nouvelles où meurtres, vols et mystères tiennent le lecteur en haleine.
Mari et femme
Publié en 1870, soit l’année même de la mort de Dickens (l’ami, le rival, le censeur), Mari et Femme marque un tournant capital dans l’œuvre de Collins, qui se décide ici pour la première fois à en découdre ouvertement avec la société bien-pensante de son temps.
Un homme de bonne famille se débarrasse sans effusion de sang de son épouse devenue encombrante, pour épouser une riche héritière… condamnant par le fait la délaissée à la pire forme de « mort sociale ».
Mais les femmes chez Collins, même réduites au pire, possèdent des réserves insoupçonnées de courage, de révolte et de clairvoyance, et la suite de l’histoire les montrera fièrement à l’œuvre, tandis que les porteurs de barbe – faisons confiance à l’auteur – en prendront pour leur grade malgré leurs rodomontades musculaires (formidable dénonciation de l’esprit « sportif », épinglé par Collins comme une forme sournoisement détournée de la violence machiste).
Qu’on se rassure, ce roman « féministe » avant la lettre et qui manqua de faire s’étrangler les tartuffes de l’époque n’est pas le moins du monde un roman à idées, encore moins un roman idéologique ; rien qu’une simple histoire à vous empêcher durablement de dormir – et à vous vacciner, non moins durablement, contre la tentation, vieille comme la société civilisée, du politically-socially-morally correct.
Armadale
Selon Borges et Henry James, sur ce point d'accord, s'il fallait se résoudre à ne lire qu'un seul livre de Collins – ce qui est en soi une contrainte insupportable – il faudrait que ce soit Armadale : car ces 800 pages foisonnantes embrassent à peu près tous les registres où se complaît d'ordinaire l'écrivain, humour bien noir compris. Un livre dont l'unique but, prévenons tout de suite l'innocent lecteur, est d'égarer celui qui aura eu l'imprudence de l'ouvrir. Résumons : Tous deux s'appellent Allan Armadale : l'un est tout ce que l'autre n'est pas ; l'un sait, surtout, ce que l'autre ne sait pas – et l'un des deux, semble-t-il, est de trop sur cette terre. A partir du thème éternel de la rivalité entre Caïn et Abel (amour et haine confondus), Wilkie Collins brode une intrigue au fil de laquelle le lecteur est convié à toutes les conjectures, c'est-à-dire à tous les égarements : 800 pages de déambulation à l'intérieur d'un labyrinthe où les personnages et le destin rivalisent d'imagination – et de perversité –, 800 pages de machinations, de complots et de mensonges, au terme desquelles, délicieusement mis à mal, nous espérons malgré tout découvrir ce qu'il est convenu d'appeler la vérité. Conclusion de Henry James : « Il introduit dans l'espace romanesque le plus mystérieux des mystères : celui qui se cache derrière nos portes. » Passage en collection « Libretto » d'Armadale, selon Borges le plus grand roman de Wilkie Collins (l'inventeur du thriller). 800 pages de frissons et d'égarements garantis. Selon Michel Le Bris, préfacier enthousiaste de l'ouvrage : « L'indécence au service du suspense ».
Passion et repentir
Sur le front franco-allemand, pendant la guerre de 1870, le hasard réunit deux jeunes Anglaises. Lorsqu'un obus frappe l'une d'entre elles l'autre décide aussitôt d'usurper son identité pour rompre avec un passé infamant et vivre enfin une vie meilleure. Au début, tout se passe pour le mieux. Mais, très vite, les événements vont prendre un tour inattendu... On peut faire confiance au génial Collins (1824-1889), rival et ami de Dickens, pour nous concocter une nouvelle fois un suspense diabolique et mettre à vif les nerfs de ses lecteurs. Ce féministe convaincu nous donne ici un de ses plus beaux portraits de femmes : celui de Mercy, pécheresse repentie et amoureuse, confrontée à toutes les bassesses et à toutes les hypocrisies de la bonne société victorienne, mais qui finit néanmoins par accepter les plus durs sacrifices pour faire triompher le bon droit et la vérité. Ce roman. jamais encore traduit en France, ravira tous les fans de l'auteur, qui y retrouveront les qualités inimitables de Pierre de lune et de La Dame en blanc. Un inédit à déguster d'urgence !
Quand la nuit tombe
Voici la première édition intégrale en français d'un livre rare. Ces six nouvelles de jeunesse ; publiées d'abord dans la revue de son ami et rival Dickens, nous révèlent un Collins au sommet de son talent, qui nous transporte de l'Angleterre bourgeoise à l'Italie des bals masqués, en passant par la France révolutionnaire. L'auteur a eu la singulière habileté d'insérer ces textes a priori disparates dans une trame parfaitement cohérente. Une jeune femme, Leah, est censée les transcrire " quand la nuit tombe ", sous la dictée de son mari, un portraitiste que la cécité menace. Son épouse a donc imaginé pour survivre un expédient original : rédiger un best-seller à partir des meilleures histoires racontées au peintre par ses modèles lors des séances de pose. Et, pour Collins, le succès fut au rendez-vous. Avec un sens inné de l'intrigue, il accumule comme à plaisir dans ces pages complots, meurtres, vengeances et amours contrariées, renouant ainsi avec cette littérature " gothique " échevelée, d'inspiration à la fois populaire et féminine, que la bonne société affectait de mépriser. Ce recueil injustement oublié prouve encore, s'il en était besoin, que l'auteur de La Dame en blanc et de Pierre de Lune compte parmi les plus subversifs des romanciers victoriens.
Profondeurs glacées
1845 : On donne un bal à la mairie de Londres pour célébrer le départ de deux navires vers le pôle Arctique, lancés à la recherche du mythique passage du Nord-Ouest et menés par sir John Franklin. 1854 : L'Angleterre est sous le choc. Une enquête vient de révéler le sort de l'équipage dépêché neuf ans plus tôt par-delà le Groenland. Après un terrible hivernage au milieu de L'océan gelé, les hommes ont gagné à pied la terre ferme, bientôt décimés par la faine et le froid. Nécessité fait loi : les explorateurs les plus résistants, livrés à eux-mêmes en pleine nature et soumis à l'impératif de survie, en sont arrivés aux pires extrémités... Des gentlemen anglais, civilisateurs du genre humain. dans le rôle de cannibales ! Le thème avait de quoi tenter un romancier tel que Collins...
lequel ou lesquels me conseillez-vous ?
Yes ! Je peux enfin te mettre un commentaire ! Merci !! Tout ça pour te dire que c'est grâce à toi que je me suis rendue compte que le roman que je lisais sur mon Kindle, La piste du crime, était en fait un autre titre pour Seule contre la loi que j'avais en version papier !!!! ;) (je t'ai citée dans mon article : http://bouquinbourg.canalblog.com/archives/2012/01/05/23162213.html)
RépondreSupprimerEt je peux te dire que j'ai encore passé un bon moment ! J'ai beaucoup aimé aussi L'hôtel hanté, qui est assez court, ainsi que L'abîme (ou Voie sans issue), écrit à 4 mains avec Dickens.
Bonne soirée et à bientôt Mazel !
il semble que j'avais oublié de cocher une case pour les commentaires... contente que ce soit réparé.
RépondreSupprimerPas mal ces polars historiques, je compte bien en lire d'autres...
bises Soukee