dimanche 8 janvier 2012

France - Jacques Le Goff, médiéviste

Revue de presse (bibliobs) : Jacques Le Goff rattrape le temps perdu
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A 87 ans, étonnant d'érudition, le célèbre médiéviste s'interroge toujours sur le temps. Le sien et celui du Moyen Age, qui illumine sa longue vie. Rencontre.

"Sainte Marguerite d'Antioche et Olibrius", XVe siècle, épisode de "La Légende dorée" © Photo Josse-Leemage
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« J'ai 87 ans ! » La phrase revient souvent. Comme une façon de conjurer le temps. Le temps, c'est justement la grande interrogation de Jacques Le Goff. Il n'a cessé de le pister dans ce Moyen Age, qu'il a contribué à rendre beaucoup moins sombre et beaucoup moins moyen.
Dans son clair et exigu bureau parisien du 20e arrondissement, il est entouré de piles de livres où il se retrouve, bien sûr.«Vous savez, le temps, c'est l'étoffe essentielle de l'historien.» Il dit cela d'une voix simple, évidente, calme et droite. Depuis qu'il a perdu sa femme il y a huit ans, Jacques Le Goff vit un peu plus seul dans son Moyen Age. Il ne lui en est que plus précieux.
Sa dernière découverte se nomme Jacques de Voragine, un Génois du XIIIe siècle, un dominicain, un prêcheur, à qui l'on doit «la Légende dorée». Un vrai best-seller avec plus de mille manuscrits et dix-neuf traductions en langues vernaculaires.
Jacques Le Goff, qui a signé la préface de l'édition en Pléiade, s'est interrogé sur les raisons d'un tel succès pour un ouvrage qualifié d'hagiographique, destiné à fournir des sujets aux prédicateurs. Ce livre n'en cacherait-il pas un autre? C'est le sens de son nouveau travail, «A la recherche du temps sacré».
JACQUES LE GOFF
JACQUES LE GOFF, docteur honoris causa de nombreuses universités étrangères, normalien et agrégé d'histoire, est l'auteur des «Intellectuels au Moyen Age» (1957), de «la Naissance du purgatoire» (1981) et de «Saint Louis» (1996). © AFP
Prisonnier de son corps, limité dans ses déplacements par un déambulateur, Jacques Le Goff ne peut se rendre dans les archives. Pour travailler, cet historien immobile a besoin d'avoir tout à sa portée. Sa mémoire, son savoir et quelques ouvrages suffisent. L'édition scientifique italienne de «la Légende dorée» en 2005 a servi de déclic. Il s'est replongé dans le texte et en a tiré bien plus qu'une évocation des saints: une compréhension du temps, des temps pour être précis, au Moyen Age:
J'ai compris qu'il y avait autre chose que la dimension hagiographique. "La Légende dorée" répondait à un but: définir le temps sacré donné à l'homme par Dieu. En racontant la vie des saints, au travers de quelques détails réels, Voragine indique qu'il y a une histoire terrestre à côté de l'histoire sacrée. Au temps liturgique cyclique, il ajoute le temps historique linéaire.»
Pour cette mission, Jacques de Voragine se sert de 153 saints. Le Goff les a comptés! «Et comme par hasard, 153, c'est le nombre de poissons pêchés par Jésus dans l'Evangile de Jean.» Il dit cela avec gourmandise, sûr de son effet, lui qui se définit comme un athée respectueux de la foi. «Voragine savait bien que l'histoire ne se fait pas que dans le temps mais aussi dans l'espace.» Le temps de l'historien, le temps sacré, le temps qui est compté.
« J'ai 87 ans ! » Derrière cette phrase, il y a toujours la même passion, intacte. Celle des oeuvres, des personnages, d'un monde englouti dont ne subsistent matériellement que les églises et le calendrier. Il se souvient de son premier article dans les «Annales» intitulé «Temps de l'Eglise et temps du marchand». C'était en 1960. «Braudel était emballé!» C'est comme cela que Le Goff a fait son chemin. En peaufinant son anthropologie historique, en examinant tout ce que nous devons à cette période, à commencer par la mesure du temps avec l'invention de l'horloge à échappement à la fin du XIIIe siècle.
Mais il y eut bien plus : les lunettes, les boutons et les culottes, la fourchette, l'université et la banque. Il a d'ailleurs préfacé «le Moyen Age sur le bout du nez» de sa collègue médiéviste italienne Chiara Frugoni, un livre dans lequel elle recense tout: 
J'ajouterai une innovation qui me semble aussi importante que l'invention de l'imprimerie : celle de la lecture silencieuse au XIIIe siècle. Jusqu'alors, dans les couvents et chez les clercs, la lecture se faisait à voix haute.»
Derrière son bureau, Jacques Le Goff continue son voyage dans ce Moyen Age infini. Sa parole est son meilleur viatique. Il revisite Dante, Thomas d'Aquin et Voragine. Il entend l'Italie, l'Angleterre, la France. L'Europe d'alors monte à ses lèvres. Il raconte ses lectures, ses aventures, ses découvertes. Dans la lignée de Marc Bloch et de Georges Duby, il a inscrit son parcours. Etonnant d'érudition et de familiarité. Aussi, il est exaspéré de constater que les clichés comme les faits sont têtus: «Alain Minc ou Jacques Attali continuent d'utiliser l'expression "nous ne sommes plus au Moyen Age" pour signifier que nous sommes sortis de l'obscurantisme.» Avec Jacques Le Goff il est une chose qu'on n'est vraiment sûr de ne pas perdre. Son temps...
Laurent Lemire
A la recherche du temps sacré. Jacques de Voragine et «la Légende dorée», 
par Jacques Le Goff, Perrin, 280 p., 21 euros.
Le Moyen Age sur le bout du nezpar Chiara Frugoni, 
préface de Jacques Le Goff, Les Belles Lettres, 280 p., 25 euros.

Source: "Le Nouvel Observateur" du 5 janvier 2012.

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Jacques Le Goff, né le 1er janvier 1924 à Toulon, est un historien médiéviste français.
Ses maîtres sont Charles-Edmond Perrin (1887-1974), le directeur de thèse de Georges Duby, et Maurice Lombard (1904-1965). Il rappelle aussi volontiers l'influence d'Henri Michel, qui fut son professeur d'histoire au lycée de Toulon.
  • Son père, né en 1878, s’appelle Jean Barois. Il est issu d’une famille modeste et bénéficie de la politique de la IIIe République qui permet l’ascension sociale des gens modestes. Après avoir étudié à Rennes, il devient professeur certifié d’anglais. Il enseigne à SaloniqueSmyrne et Alexandrie puis devient professeur de lycée à Toulon. Son père était assez fermé à l’égard de la religion et adhère à la Mission Laïque. Cette opinion anticléricale est renforcée lors de l’affaire Dreyfus. Il rencontre sa femme à Toulon et se marie le 3 avril 1923. Durant la Première Guerre mondiale, il sert comme soldat puis comme interprète auprès de l’armée américaine. Cette expérience lui laisse une mauvaise opinion des Américains contrebalancée par un sentiment positif vis-à-vis des Anglais. Paralysé à la fin de sa vie, il meurt en 1958.
  • Sa mère est née en 1891, en Provence. Élevée dans une école religieuse, elle subit l’influence des prêtres et reçoit une éducation pieuse. Elle reste très proche des coutumes et de la culture méridionale. Contrairement à son mari, elle est très proche de la religion qui l’encourage dans ses idées traditionalistes (mais sera opposée au régime de Vichy). Elle meurt le 21 juin 1984.
Jacques Le Goff décrit son père comme étant « droit, honnête, dévoué et intègre ». Il cherche à comprendre le comportement de son père et par là, à découvrir comment une société peut être modelée par des mentalités et de comportements, forgés par l’histoire, ses tendances et ses évènements marquants. Les caractères opposés et complémentaires de ses parents ont beaucoup influencé Jacques Le Goff notamment dans ses choix : Au contact d’une éducation religieuse catholique et d’un enseignement public laïc, il a pu développer une certaine liberté de conscience.

Il se forge des opinions politiques alors qu’il est encore assez jeune : il refuse de défiler devant Pétain. Ceci sera inscrit sur des fichiers à Vichy et il n’obtiendra aucune pension lorsqu’il fait son hypokhâgne au lycée de Marseille. Il restera toujours opposé au régime de Vichy et il dira : « Pétain est la plus grande tache sur l’histoire de France ». La politique l’intéresse davantage lors de l’apparition du Front populaire qui secoue la société. Il développera une passion en tant qu’observateur de la politique. En effet, même s’il vote au départ pour le MRP (Mouvement républicain populaire), il arrête très vite et ne se tournera pas vers le Front populaire ou même lecommunisme comme c’était chose courante à l’époque (le fait qu’il ait assisté au Coup de Prague en est une cause). Cependant, il deviendra un militant du PSU (Parti socialiste unifié) de 1958 à 1962. Il sera aussi attiré par le marxisme et comme celui-ci exige une certaine ouverture d’esprit, il associera d’autres disciplines à son étude de l’histoire (ex. l’anthropologie).


Pour comprendre et expliquer la continuité des évènements historiques, Jacques Le Goff s'intéresse à l'histoire des sociétés et en particulier à celle des mentalités qui pour lui constituent une histoire plus "subtile" :l’histoire est mue par des mouvements profonds et continus, elle ne connait pas de rupture brusque.
Il ne donne pas trop d'importance à la guerre-croisade dans son ouvrage Civilisation de l'Occident médiéval.
Il ne sacralise pas non plus la Révolution française.
Pour J. Le Goff, l’histoire ne peut être objective : c’est une « activité presque involontaire de rationalisation ». Il s’est penché sur l’histoire comme mémoire, sur l'histoire des mentalités et des sensibilités en utilisant des documents traditionnels et des documents qui témoignent du vécu passé et récent (ex. des confessions, des objets de la vie quotidienne). Cependant, il faut faire très attention car il est à ce moment très subjectif. Il porte également son intérêt sur la place des sentiments et de l'affectivité dans l'histoire. À cet égard, il a étudié deux épisodes.
D’abord le début du xie siècle, où on assiste à une entente entre la monarchie et l’Église. En effet, Saint-Benoît-sur-Loire fait passer Robert le Pieux pour un saint alors qu'il répudie sa femme, en enlève une autre qu'il épouse et ainsi devient bigame…
Le second épisode se situe à la fin du xiie siècle, lorsque Philippe Auguste veuf se remarie mais qu’il ne consomme pas le mariage et fait prisonnière sa femme pour pouvoir se remarier. Il cherche à montrer avec ces deux épisodes que le cœur et les sentiments étaient déjà plus forts que la raison d'état.
Mais pourquoi aime-t-il tant cette époque ? Selon lui, c’est l'attitude à l'égard de la femme, l'appréciation positive du travail et l'omniprésence de la religion qui l’ont attiré.
En 1960, lorsqu’il écrit pour « Les Grandes Civilisations » chez Arthaud, il se charge de l’iconographie et sa subjectivité ressort énormément : il montre une chrétienté violente et archaïque qui s’oppose à la créativité d’un puissant essor. Dans ce livre, il accorde une grande importance à l’histoire des mentalités et de la sensibilité et on peut y voir une petite note marxiste.
En 1968, il débute les Lundis de l'Histoire sur France Culture (pour un public savant) et en 1971, il est associé au projet Faire de l'histoire qui est une historie des Annales pour un public plus large. Il cherche à être un homme de son temps en s’adressant à plusieurs catégories d’auditeurs mais aussi en essayant de communiquer davantage. C’est à cette époque, en 1977, qu’il réunit tous ses articles écrits entre 1964 et 1976 et les publie sous le titre Pour un autre Moyen Âge. Il écrit également des articles sur le domaine de l'histoire et de l'historien pour l'Enciclopedia Einaudi.
Dans les années 1980, il s’intéresse à l’imaginaire politique (ses symboles, ses rites, ses cérémonies, ses rêves, ses images) et écrit L'Imaginaire médiéval. Il porte ses recherches sur le rêve, la culture populaire et les croyances collectives dans la société du Moyen Âge, sur les mentalités ainsi que sur leurs modifications et évolutions. Il essaie même de prendre en compte des hypothèses sur la conscience et l’inconscient. Il s’est également posé des questions l’histoire qui se fait et l’histoire qu’il reste à faire et aimerai pour cela étudier le rire au Moyen Âge.
Parallèlement à cela, il s’est intéressé à la civilisation matérielle et culturelle « populaire » (ex. les vêtements, les aliments, les romans mais aussi les paroles et les gestes).

Dès son enfance, Jacques Le Goff s’est montré réticent vis-à-vis de la pratique de la religion. Malgré une éducation religieuse, il ne prendra connaissance de la Bible que lorsqu’il se tourne vers l’étude de l’histoire médiévale. (C’est incontournable pour comprendre la société et la culture médiévale).
Il n’apprécie guère la théologie, et lui préfère « l'histoire de la sensibilité, des rites et des pratiques religieuses ». Il étudie la pratique religieuse minimale constituée par trois actes : le baptême, le mariage et l’extrême onction. Pour lui, la pratique de la religion a un aspect destructeur. C’est pourquoi il ne s’intéresse que peu au bas Moyen Âge où la devotio moderna et le comtempus mundi lui rappellent cette perspective subversive.
Cependant, la religion lui apporte des centres d’intérêt. Tout d’abord, le fait qu’il ne croit pas en Satan, augmente son intérêt pour l’étude du purgatoire. De plus, il a développé un intérêt pour la parole religieuse médiévale. N’ayant pas de documents à propos des messes, il va se tourner vers l’étude des manuels de confesseur, du nouveau droit canonique. Cela lui permet d’avoir une nouvelle vision de la société et de son évolution.



source principale : wikipédia




Bibliographie

  • À la recherche du temps sacré, Jacques de Voragine et la Légende dorée, Paris, Perrin, coll. Pour l'histoire, 2011 (ISBN 9782262033927) ;
  • Le Moyen Age et l'argent : Essai d'anthropologie historique Le Moyen Âge et l'Argent, Perrin, 2010 (ISBN 978-2-262-03260-9) ;  Dans cet essai, Jacques Le Goff veut expliquer quel a été le sort de la monnaie, ou plutôt des monnaies, dans l'économie, la vie et la mentalité médiévales ; et, dans cette société dominée par la religion, comment l'Eglise a considéré et enseigné l'attitude que le chrétien doit observer face à l'argent et l'usage qu'il peut en faire. Il fait voir aussi que si l'argent a joué un rôle important dans l'essor des villes et du commerce et dans la constitution des Etats, le Moyen Age, faute d'un véritable marché global, n'a pas connu ne fût-ce qu'un précapitalisme, même à la fin. C'est pourquoi son développement économique a été lent et limité, en dépit de quelques réussites remarquables. Au Moyen Age, donner de l'argent est aussi important que d'en gagner. La vraie richesse n'est pas encore celle de ce monde, même si la place de l'argent s'accroît dans les faits et dans les esprits. Une telle mise au point, conçue pour le plus large public, n'existait pas sous cette forme. Elle redresse bien des idées reçues.
  • Avec Hanka, Gallimard, 2008 ;
  • Héros et merveilles du Moyen Age Héros et merveilles du Moyen Âge, Seuil, 2005 ;  L'ouvrage explore l'imaginaire médiéval au travers de ses deux composantes majeures : les héros, comme Charlemagne, le Cid, le roi Arthur, Roland, la papesse Jeanne, Robin des Bois, sans oublier la fée Mélusine et l'enchanteur Merlin, mais aussi le renard et la licorne ; et, les merveilles, trois édifices ou puissances qui dominent la société, à savoir la cathédrale, le château Fun et le cloître. L'iconographie médiévale ignore les frontières entre le naturel et le surnaturel, l'ici-bas et l'au-delà, et couvre un large espace géographique. Cette histoire de l'imaginaire est aussi une histoire clans la longue durée, présentant ces héros et merveilles tels que le Moyen Âge les a construits, vénérés, puis légués aux siècles futurs où ils continuent à vivre, notamment grâce à de nouveaux supports d'histoire comme le cinéma et la bande- dessinée.
  • Un long Moyen Âge, Paris, Tallandier, 2004 (ISBN 2-84734-179-X) ;
  • Héros du Moyen Age, le Saint et le Roi Héros du Moyen Âge, Le roi, le saint, au Moyen Âge, Gallimard Quarto, 2004 ;  " Toutes les civilisations honorent des personnages humains et/ou surnaturels, à qui elles vont jusqu'à rendre un véritable culte. Ainsi, l'Antiquité gréco-romaine a vénéré des héros, des dieux et des êtres intermédiaires, héros divinisés et demi-dieux. La mutation des civilisations entraîne une modification de ces catégories. À partir du IVe siècle, l'installation en Occident d'une nouvelle religion, le christianisme, et d'un nouveau système politique et social, la société médiévale, entraîne un changement profond des dieux et des héros. Et d'abord une nouveauté révolutionnaire : le monothéisme remplace le polythéisme. Il n'y a plus qu'un seul Dieu, même si Trinité et Vierge Marie donnent lieu, au stade des croyances et des pratiques courantes, à un certain polythéisme. Il y a l'apparition d'une nouvelle catégorie de héros, les saints, d'un nouveau type de gouvernant, supérieur par nature à ses sujets, le roi. Au XIIIe siècle, siècle de saint François d'Assise et de Saint Louis, le Saint et le Roi sont au zénith de l'Europe chrétienne. " 
  • Entretien avec Pierre Soulages à propos des vitraux de Conques. Toulouse, 2003. Le Pérégrinateur Éditeur)
  • À la recherche du Moyen Âge, Louis Audibert, 2003 ;
  • Une histoire du corps au Moyen Âge (avec Nicolas Truong), Liana Lévi, 2003 ;
  • Le Dieu du Moyen Âge, Bayard, 2003 ;
  • L’Europe est-elle née au Moyen Âge ?, Seuil, 2003 ;
  • De la pertinence de mettre une œuvre contemporaine dans un lieu chargé d'histoire, Le Pérégrinateur, 2003 ;
  • Cinq personnages d’hier pour aujourd’hui : Bouddha, Abélard, saint François, Michelet, Bloch, La Fabrique, 2001 ;
  • Marchands et banquiers du Moyen Âge, PUF, 2001 ;
  • Le Sacre royal à l'époque de Saint-Louis, Gallimard, 2001 ;
  • Un Moyen Âge en images, Hazan, 2000 ;
  • Dictionnaire raisonné de l'Occident médiéval (en collaboration avec Jean-Claude Schmidt), Fayard, 1999 ;
  • Saint François d'Assise, Gallimard, collection « à voix haute », 1999 (CD) ;
  • Un autre Moyen Âge, Gallimard, 1999 ;
  • Le Moyen Âge aujourd'hui, Léopard d'Or, 1998 ;
  • La Bourse et la Vie, Hachette Littératures, 1986 ;
  • Pour l'amour des villes (en collaboration avec Jean Lebrun), Textuel, 1997 ;
  • La Civilisation de l'Occident Médiéval, Flammarion, 1997 ;
  • Une vie pour l'histoire (entretiens avec Marc Heurgon), La Découverte, 1996 ;
  • L'Europe racontée aux jeunes, Seuil, 1996 ;
  • Saint Louis Saint Louis, Gallimard, 1995 ;  Parce qu'il a été roi et saint, Louis IX est un personnage central de l'Occident médiéval. Il n'est dès lors guère surprenant qu'un des plus grands spécialistes français du Moyen Âge se soit penché sur ce nom.
    Peut-on parvenir au saint Louis vraisemblable ? Telle est la question que se pose Le Goff. Dans cette optique, les témoignages, ceux de Joinville entre autres, font l'objet d'une étude attentive. On découvre alors non un saint roi au destin tout tracé mais un homme en proie à des incertitudes et à des contradictions. La très grande familiarité - l'intimité pourrait-on dire - de l'auteur avec son objet d'étude, lui donnent épaisseur et vie. Le Goff pourtant nous dit être parti d'un problème plus que d'un homme : pourquoi et comment écrire une biographie historique ? De nombreuses réflexions sur le travail de l'historien, sur l'intérêt de la biographie traversent ainsi l'oeuvre.
    Tout en redonnant ses lettres de noblesse à ce genre historique, Le Goff réussit à dépasser l'image, forgée par la tradition, d'un roi figé dans sa sainteté. 
  • L'Homme médiéval (dir.), Seuil, 1994 ;
  • La Vieille Europe et la nôtre, Seuil, 1994 ;
  • Le XIIIe siècle : l'apogée de la chrétienté, Bordas, 1992 ;
  • Gallard, passeport 91-92 : une œuvre d'art à la rencontre de…, Fragments, 1992 ;
  • Histoire de la France religieuse (dir., avec René Rémond), 4 volumes, Seuil, 1988-1992 ;
  • L'État et les Pouvoirs, (dir.), Seuil, 1989 ;
  • Du silence à la parole : droit du travail-société-État, 1830-1989, Calligrammes, 1989 ;
  • Histoire et mémoire, Gallimard, 1988 ;
  • Faire de l'histoire (dir., avec Pierre Nora), 3 volumes, Gallimard, 1986 ;
  • Intellectuels français, intellectuels hongrois, XIIe-XXe siècleÉditions du CNRS, 1986 ;
  • Crise de l'urbain, futur de la ville : actes, Economica, 1986 ;
  • L'Imaginaire médiéval, Gallimard, 1985 ;
  • La Naissance du purgatoire La Naissance du purgatoire, Gallimard, 1981 ;  Dès les premiers siècles, les chrétiens ont cru confusément en la possibilité de racheter certains péchés après la mort. Mais dans le système dualiste de l'au-delà, entre Enfer et Paradis, il n'y avait pas de lieu pour l'accomplissement des peines purgatoires. Il fallut attendre la fin du XIIe siècle pour qu'apparaise le mot Purgatoire, pour que le Purgatoire devienne un troisième lieu de l'au-delà dans une nouvelle géographie de l'autre monde. Le Purgatoire s'inscrit dans une révolution mentale et sociale qui remplace les systèmes dualistes par des systèmes faisant intervenir la notion d'intermédiaire et qui arithmétisent la vie spirituelle. Ce Purgatoire, c'est aussi le triomphe du jugement individuel au sein des nouvelles relations entre les vivants et les morts. Cette enquête suit les avatars de la naissance du Purgatoire de l'Antiquité à La Divine Comédie de Dante. Cette naissance est un des grands épisodes de l'histoire spirituelle et sociale de l'Occident.
  • La Nouvelle Histoire (en collaboration avec Jacques Revel), Éditions Retz, 1978 ;
  • Pour un autre Moyen Âge, Gallimard, 1977 ;
  • Les Propos de Saint Louis, Gallimard, 1974 ;
  • Hérésie et sociétés dans l'Europe pré-industrielle, XIe-XVIIIe siècle : communications et débats du colloque de Royaumont, EHESS, 1968 ;
  • Rédaction d’un manuel d’histoire pour 4ème, 1962;
  • Marchands et banquiers au Moyen Âge, Le Seuil, 1957 ;
  • Les Intellectuels au Moyen-Age Les Intellectuels au Moyen Âge, Le Seuil, 1957. -  Le clerc, qui ne se confond pas avec le prêtre ou le moine, est le descendant d'une lignée originale dans l'Occident urbain du Moyen Age : celle des intellectuels. Le mot est moderne, il a l'avantage de désigner à la fois le penseur et l'enseignant, et de ne pas être équivoque. L'enquête de Jacques Le Golf est une introduction à la sociologie historique de l'intellectuel occidental. Mais elle fait aussi la part du singulier et du divers, et devient ainsi une galerie de caractères finement analysés. La première édition de cet ouvrage devenu classique a paru aux Editions du Seuil en 1957. Elle reparaît aujourd'hui augmentée d'une préface et d'une longue bibliographie critique dans lesquelles Jacques Le Golf fait droit aux travaux parus depuis la première publication, et bien souvent inspirés par elle.


rongés quelques uns... d'autres me font envie...


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