
Gao Xingjian grandit durant les répercussions de l'invasion japonaise en Chine orientale1. Son père est banquier et sa mère actrice amateur. C'est elle qui éveille très tôt l'intérêt de son fils pour les arts de la scène et l'écriture1.
Il reçoit une formation de base dans les écoles de la République populaire et obtient un diplôme de français en 1962, à l'Institut des langues étrangères de Pékin. Il traduit en mandarin des auteurs tels que Ionesco, Prévert et Michaux qui font découvrir les thèmes et l'esthétique de la littérature occidentale contemporaine à ses compatriotes : des flux de conscience à l'absurde2.
En 1985, L'Homme sauvage fait l'objet d'une grande polémique et suscite l'intérêt de l'opinion internationale. En 1986, L'Autre Rive est interdit de représentation. Pour éviter les représailles, il entreprend un périple de près d'un an dans la province du Sichuan et descend le cours du Yang Tsé Kiang jusqu'à la mer1. En 1987, il est contraint à l'exil et est depuis déclaré persona non grata sur le territoire chinois. Il vit en France depuis 1988, où il a obtenu l'asile politique. En 1989, il quitte définitivement le Parti communiste chinois après la répression du mouvement étudiant par les chars sur la Place Tian'anmen1. En 1997 il obtient la nationalité française.
Il est fait chevalier des Arts et des Lettres en 1992.
Il a reçu le prix Nobel de littérature en 2000 pour « une œuvre de portée universelle, marquée d’une amère prise de conscience et d’une ingéniosité langagière, qui a ouvert des voies nouvelles à l’art du roman et du théâtre chinois »4. Son roman le plus célèbre est La Montagne de l'âme, odyssée dans la campagne du sud-ouest chinois mettant en scène un tissu d'histoires avec plusieurs personnages qui sont en fait les miroirs l'un de l'autre et les différentes facettes d'un même moi4. Cette quête humaine sur les racines, la paix intérieure et la liberté, s'élargit sur des perspectives plus vastes et déstabilise constamment le lecteur par le biais d'un jeu vertigineux sur les pronoms personnels nominalisés (Je, Toi, Moi, Il). Ce récit d'un temps pour soi, d'une introspection, conciliant l'art narratif des contes chinois traditionnels et les recherches formelles du roman occidental, va délibérément à rebours des exigences politiques et artistiques du Parti communiste chinois. Son autre grand récit : Le Livre d'un homme seul se veut, lui, largement autobiographique. L'auteur y règle ses comptes avec la folie terrifiante d'une nation aveuglée dont il fut l'une des nombreuses victimes durant la Révolution culturelle.
Il a abandonné l'huile après 1978 pour se consacrer à l'encre : « Ma première visite à des musées européens, en 1978, a bouleversé mon rapport à l'art. Jamais je n'avais admiré de chefs-d'œuvre à l'huile en original. Quelle luminosité, quelle intensité, quelle onctuosité ! Ma propre palette m'a paru terne, opaque. L'histoire dont j'étais porteur ne pouvait me permettre de créer, de progresser avec les armes occidentales : j'ai abandonné l'huile pour l'encre. Depuis je m'attache à enrichir la pratique du monochrome noir, maîtrisé dès le VIIIe siècle par Wang Wei de façon si inventive que ses éternels zélateurs, aujourd'hui encore, l'imitent sans innover. »5
Il utilise des matériaux chinois traditionnels (papier de riz, pinceau en poil de chèvre), il module son encre noire en des centaines de nuances. Cependant, il applique aussi des techniques propres à l'Occident pour ses drapés, ses glacis translucides et ses effets de profondeur.
Réalisés à l’encre de Chine, ses tableaux, de toutes dimensions, conjuguent abstraction, figuration et panthéisme. Ses mystérieux paysages entraînent dans un voyage vers les abysses de l'âme, ses toiles portent des noms évocateurs (Recueillement, Oubli, Surprise) : contours d’une nature comme saisie dans un clair-obscur, silhouette d’une femme drapée comme une "Vierge préhistorique" cheminant dans un paysage de rocaille, homme au corps lourd dont la fine tête se tend vers un soleil couchant (qui n’est pas sans évoquer la contemplation romantique de Caspar Friedrich).
Quelques-unes de ses œuvres sont reproduites en couverture de certains de ses livres.
En 2009 "Entre le ciel et l'eau" création pour la revue d'art TROU no. XI

- Romans et nouvelles
- A Pigeon Called Red Beak, 1985
- La Montagne de l'âme (roman), 1990, traduction française : 1995
- Une canne à pêche pour mon grand-père (nouvelles), 1995, traduction française : 1997
- Le Livre d'un homme seul, 2000 [écrit en français]
- Essais
- Premier essai sur les techniques du roman moderne, 1981
- In Search of a Modern Form of Dramatic Representation, 1987.
- Pour une autre esthétique, 2001
- Au plus près du réel, où la raison d'être de la littérature (Dialogue), 2001
- Le Témoignage de la littérature, 2004
source principale : wikipédia
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qui me donne un conseil de lecture pour commencer ?
Moi j'ai lu La Montagne de l'âme (tu peux lire le billet sur mon blog si tu veux). C'est à la fois très long, très bien et sensible et en même temps un peu ardu à suivre. Je ne sais pas vraiment si je te le conseille, en fait je ne te connais pas assez pour ça. Bon, je sens que ma réponse t'aide beaucoup... désolée !
RépondreSupprimerje vais d'abord aller voir ton billet pour me faire une idée...
RépondreSupprimerpas très à l'aise avec les auteurs asiatiques.
bises Nathalie