1635 : Le cardinal Richelieu fonde l'Académie française.
L’Académie française, fondée en 1635, sous le règne de Louis XIII, par le cardinal de Richelieu, est une institution de France dont la fonction est de normaliser et de perfectionner la langue française. Elle se compose de quarante membres élus par leurs pairs. Intégrée à l'Institut de France lors de sa création le 25 octobre 1795, elle est la première de ses cinq académies.
La mission qui lui est assignée dès l’origine est de fixer la langue française, de lui donner des règles, de la rendre pure et compréhensible par tous. Elle doit dans cet esprit commencer par composer un dictionnaire : la première édition du Dictionnaire de l'Académie française est publiée en 1694 et la neuvième est en cours d'élaboration.
L'Académie française rassemble des personnalités marquantes de la vie littéraire (poètes, romanciers, hommes de théâtre, critiques) mais aussi desphilosophes, des historiens et des hommes de science qui ont illustré la langue française, et, par tradition, des militaires de haut rang, des hommes d’État et des dignitaires religieux.
L'origine des fauteuils de l'Académie française est racontée ainsi par l'académicien Charles Pinot Duclos : « Il n'y avait anciennement dans l'Académie qu'un fauteuil, qui était la place du directeur. Tous les autres académiciens, de quelque rang qu'ils fussent, n'avaient que des chaises. Le cardinal d'Estrées, étant devenu très infirme, chercha un adoucissement à son état dans l'assiduité à nos assemblées : nous voyons souvent ceux que l'âge, les disgrâces, ou le dégoût des grandeurs forcent à y renoncer, venir parmi nous se consoler ou se désabuser. Le cardinal demanda qu'il lui fût permis de faire apporter un siège plus commode qu'une chaise. On en rendit compte au roi Louis XIV, qui, prévoyant les conséquences d'une telle distinction, ordonna à l'intendant du garde-meubles de faire porter quarante fauteuils à l'Académie, et confirma, par là et pour toujours, l'égalité académique. La compagnie ne pouvait moins attendre d'un roi qui avait voulu s'en déclarer le protecteur10. »
le 41ème fauteuil
Un grand nombre d’écrivains, souvent illustres, n'ont jamais franchi les portes de l'Académie, soit qu’ils n’y aient jamais été candidats, soit que leur candidature ait été rejetée, ou encore qu’ils aient été frappés prématurément par la mort.
L’expression 41e fauteuil a été forgée par l’écrivain Arsène Houssaye en 1855 pour désigner ces auteurs. Parmi les noms célèbres que l'on pourrait citer, on peut retenir ceux de Descartes, Molière, Pascal, La Rochefoucauld, Rousseau, Diderot, Beaumarchais, André Chénier, Balzac, Dumas père, Gautier, Flaubert, Stendhal, Nerval, Maupassant, Baudelaire, Zola, Daudet, Proust11.
ils ont refusé un siège
On connaît peu d'intellectuels ou de scientifiques qui ont refusé d'être admis parmi les « immortels ». Certains pourtant l'ont fait comme Marcel Aymé sollicité par François Mauriac en 1950.
« Je vous suis très reconnaissant d'avoir pensé à moi pour le Quai Conti (...). Avec beaucoup d'émoi, je réponds à votre « clin d'œil » qui me rend très fier. Pourtant, je dois vous dire que je ne me sens pas l'étoffe d'un académicien. En tant qu'écrivain, j'ai toujours vécu très seul, à l'écart de mes confrères mais pas du tout par orgueil, bien au contraire, plutôt par timidité et indolence aussi. Que deviendrais-je si je me trouvais dans un groupe de quarante écrivains ? J'en perdrais la tête et à coup sûr, je n'arriverais pas à lire mon discours. Ainsi feriez-vous une piètre acquisition12. »
De même Georges Bernanos refusa qu'on pût seulement lui proposer d'y entrer, car, déclare-t-il par écrit, s'il n'en était déjà dégoûté, la présence au sein de l'Académie « d'un vieil imposteur comme [Paul] Claudel-Turelure » l'en éloignerait13
L'Académie, de surcroît, ne jouit pas toujours d'une réputation flatteuse auprès des nouvelles générations d'écrivains. Perçu comme « une assemblée de vieux gâteux fatigués » (pour Frédéric Beigbeder) ou comme une « morgue du langage, la police du dictionnaire » pour Didier Daeninckx, son importance et sa place dans le monde des Arts et des Lettres sont parfois remis en cause14.
Approchés par l'Académie, plusieurs hommes de lettres dont Daniel Pennac, Jean Echenoz, Simon Leys, Le Clézio, Patrick Modiano, Milan Kundera, Pascal Quignard ou Tonino Benacquista déclinèrent la proposition de se présenter.
quelques lectures ???
Le fauteuil hanté de Gaston Leroux
Sus aux immortels ! Panique sous la coupole ! L'Académie n'a plus que trente-neuf illustres. Car tous ceux qui prétendent à la succession de Mgr d'Abbeville s'écroulent de mort subite en prononçant leur discours de réception. Hasard ? Malédiction ? Les voies de l'immortalité sont impénétrables ! Hippolyte Patard, le Secrétaire perpétuel, ne sait plus à quel saint se vouer, partagé entre le ridicule de la situation et la hantise d'augmenter ce palmarès. Lorsque Gaspard Lalouette, marchand d'antiquités, propose sa candidature, son soulagement est immense... Hélas ! Il y aurait de quoi s'arracher les cheveux si les trente-neuf en avaient encore. Car l'illustre assemblée risque fort d'être déshonorée. Oh ! certes, Gaspard percera le secret de Toth et le mystère de la maison qui tue. Mais il présente tout de même une particularité bien troublante... " Messieurs, si vous saviez... "
Le fantôme du fauteuil 32 de Nathalie Rheims
Une malédiction pèse sur le fauteuil 32 de l Académie française.
Cet énigmatique mauvais sort, vérifié par de nombreux historiens depuis l origine, fut le sujet, en 1910, d un roman fameux : Le Fauteuil hanté. Son auteur, le feuilletoniste Gaston Leroux, avait résolu l énigme et en avait dissimulé les clefs dans son manuscrit.
Le destin voulut que Maurice Rheims, titulaire du fauteuil 32 de 1976 à 2003, devienne l expert de la succession Leroux. Il reçut, pour rémunération de son travail, le mystérieux manuscrit.
Au moment de mourir, il transmit à sa fille le précieux document pour l aider à exécuter sa dernière volonté : que jamais personne ne s assoie sur son fauteuil.
Si elle parvenait à accomplir cette mission, malgré le déchaînement des ambitions et les sombres tractations des candidats, son père pourrait goûter à la vraie immortalité, celle des fantômes.
Dans son treizième roman, Le Fantôme du fauteuil 32, Nathalie Rheims tourne une page. C est avec une légèreté, un humour, une ironie mêlés de tendresse qu elle fait revivre tous ceux qui entouraient son père afin qu' il n attende plus que son éloge soit enfin prononcé.
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source : wikipédia
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