Pierre Drieu La Rochelle, né le 3 janvier 1893 à Paris 10e1 et mort dans la même ville le 15 mars 1945, est un écrivain français.
Ancien combattant de la Grande guerre, romancier, essayiste et journaliste, dandy et séducteur, nationaliste et européiste avant la lettre, fasciste et socialisant, il fut de toutes les aventures littéraires et politiques de la première moitié du xxe siècle.
Ses œuvres ont pour thèmes à la fois la décadence française et le déclin d'une certaine bourgeoisie, l'expérience de la séduction et l'engagement dans le siècle, tout en alternant l'illusion lyrique avec une lucidité désespérée. Rêveuse bourgeoisie (1937) et surtout Gilles (1939) sont généralement considérés comme ses chefs-d'œuvre.
Issu d'une famille normande, bourgeoise et nationaliste installée dans le XVIIe arrondissement de Paris, déchirée par les problèmes conjugaux et d'argent. Élève de l'École libre des sciences politiques, il échoue à l'examen de sortie et songe à se suicider. Il est mobilisé dès le début de la Première Guerre mondiale, au cours de laquelle il sera blessé à trois reprises. Son expérience de la guerre lui inspirera La Comédie de Charleroi, recueil de nouvelles publié en 1934. Il épouse en 1917 Colette Jéramec, dont il divorcera en 1925. Il deviendra plus tard l'amant de Victoria Ocampo et également de Christiane Renault, l'épouse de l'industriel Louis Renault.
Dans les semaines qui suivent les manifestations du 6 février 1934, il collabore à la revue de Bertrand de Jouvenel La Lutte des jeunes et se déclare à la fois « socialiste » et « fasciste », voyant là une solution à ses propres contradictions et un remède à ce qu'il considère comme la « décadence matérialiste des sociétés modernes ». En octobre, il publie l'essai Socialisme fasciste, et se place dans la lignée du premier socialisme français, celui de Saint-Simon, Proudhonet Charles Fourier. Ce choix intellectuel le conduit à adhérer en 1936 au Parti populaire français, fondé par Jacques Doriot, et à devenir, jusqu'à sa rupture avec le PPF au début de 1939, éditorialiste de la publication du mouvement, L'Émancipation nationale. Parallèlement, il écrit ses deux romans les plus importants, Rêveuse bourgeoisie et Gilles.

- Interrogation, 1917. (recueil de 17 poèmes)
- Fond de cantine, 1920. (recueil de 25 poèmes)
- État civil, 1921. (récit autobiographique)
- La Valise vide 1921; (nouvelle, contenue dans Plainte contre inconnu)
- Mesure de la France, préface de Daniel Halevy ; Grasset, coll. « Les Cahiers verts », 1922. (essai)
- Plainte contre inconnu, 1924. (recueil de 4 nouvelles)
- L'Homme couvert de femmes, 1925. (roman)
- La Suite dans les idées, 1927. (essai)
- Le Jeune Européen, 1927. (essai)
- Genève ou Moscou, 1928. (essai)
- Blèche, 1928. (roman)
- Adieu à Gonzague 1929.
- Une femme à sa fenêtre, 1930. (roman)
- L'Europe contre les patries 1931. (essai)
- Le Feu Follet 1931; (court roman)
- Drôle de voyage, 1933. (roman)
- Journal d'un homme trompé 1934. (recueil de 12 nouvelles)
La Comédie de Charleroi 1934. (recueil de 6 nouvelles)
- Socialisme fasciste, 1934. (essai)
- Béloukia, 1936. (roman)
- Doriot ou la Vie d'un ouvrier français, Éditions du PPF, Saint-Denis, 1936. (essai)
- Avec Doriot, 1937. (essai)
- Rêveuse bourgeoisie, 1937. (roman)
Gilles, 1939 (roman, censuré, la version intégrale paraît en 1942).
- Ne plus attendre, Grasset, Paris, 1941. (essai)
- Notes pour comprendre le siècle, 1941. (essai)
- L'Homme à cheval, 1943. (roman)
- Chroniques politiques (1934-1943), 1943. (essai, chroniques)
- Charlotte Corday. Le chef., 1944 (théâtre)
- Les Chiens de paille, 1944 (roman, pilonné, reparaît en 1964).
source principale : wikipédia
Charleroi est le nom d'une ville belge et d'une défaite infligée aux armées françaises par les Allemands en août 1914. Claude Pragen y a été tué. Cinq ans plus tard, sa mère décide de voir l'endroit où il est tombé. Un camarade de Claude l'accompagne, dont elle a fait son secrétaire : c'est lui qui raconte ce voyage rendu burlesque par la vanité de Mme Pragen.
Mais cette femme ne serait-elle pas méprisable que le pèlerinage paraîtrait quand même une comédie aux yeux du narrateur, tant est grande la distance entre ceux qui ont vécu les heures tragiques du front et les gens de l'arrière.
En revoyant tel mur ou tel petit bois, il mesure mieux ce que fut le baptême du feu pour la jeune recrue qu'il était, le découragement poussé même jusqu'à la tentation du suicide, l'exaltation - et la peur. Cette peur dominée ou triomphante est au centre de toutes les nouvelles du recueil. Elle est en quelque sorte l'étalon auquel se mesure la valeur de l'homme jeté dans la bataille à Charleroi, Verdun ou dans les Dardanelles. Etait-ce à cette lutte inhumaine entre artilleries qu'ils étaient préparés? Question amère qui rythme ces récits de la Grande Guerre où transparaît une expérience douloureuse et jamais oubliée.
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