un jour, je relirai Flaubert...
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tome 1 La Tentation de saint Antoine . Appendice : Fragment de «Smarh» et des versions de 1849 et de 1856 de «La Tentation de saint Antoine» - Pièces du procès intenté à l'auteur et aux éditeurs du roman - Réponse de Flaubert aux critiques de Sainte-Beuve - Réponse de Sainte-Beuve - Lettre de Flaubert à Froehner.Madame Bovary - Salammbô
tome 2 L'Éducation sentimentale . Appendice : Fragments des «Mémoires d'un fou» - Fragments de «Novembre» - Fragments de la première «Éducation sentimentale» - Lettres, notes de voyage ayant trait aux «Trois contes» - Les Deux greffiers, de B. Maurice - Le Dictionnaire des idées reçues - Le «Sottisier» de Bouvard et Pécuchet. Trois contes - Bouvard et Pécuchet
dans le cadre du challenge un classique par mois... chez Cécile : http://les-lectures-de-cecile.over-blog.com/article-challenge-un-classique-par-mois-95884639.html
Gustave Flaubert, né à Rouen le 12 décembre 18211 et mort à Canteleu, au hameau de Croisset, le 8 mai 1880, est un écrivain français.
Prosateur de premier plan de la seconde moitié du xixe siècle, Gustave Flaubert a marqué la littérature française par la profondeur de ses analyses psychologiques, son souci de réalisme, son regard lucide sur les comportements des individus et de la société, et par la force de son style dans de grands romans comme Madame Bovary(1857), Salammbô (1862), L'Éducation sentimentale (1869), ou le recueil de nouvelles Trois contes (1877).
Né dans une famille de la petite bourgeoisie catholique et d'ancêtres protestants2, Gustave Flaubert est le deuxième enfant d’Achille Cléophas Flaubert (1784-1846), chirurgien-chef très occupé à l'Hôtel Dieu (hôpital) de Rouen, et de son épouse, Anne Justine Caroline Fleuriot (1793-1872).
Il naît le 12 décembre 1821 après une sœur et deux frères décédés en bas âge3, et sera délaissé en faveur de son frère aîné, brillant élève admiré par la famille (qui succèdera d'ailleurs à son père comme chirurgien chef de l'Hôtel-Dieu de Rouen). Gustave Flaubert passe une enfance sans joie, marquée par l'environnement sombre de l'appartement de fonction de son père à l'hôpital de Rouen (aujourd'hui musée Flaubert et d'histoire de la médecine4), mais adoucie par sa complicité avec sa sœur cadette, Caroline, née trois ans après lui5.
Adolescent aux exaltations romantiques, il est déjà attiré par l'écriture au cours d'une scolarité vécue sans enthousiasme au Collège royal, puis au lycée de Rouen, à partir de l'année 1832. Il est renvoyé en décembre 1839 pour indiscipline et passe seul le baccalauréat en 1840. Le premier événement notable dans sa jeunesse est sa rencontre à Trouville-sur-Mer, durant l'été 1836, d'Élisa Schlésinger qui laissera une profonde empreinte en lui jusqu'à la fin de ses jours. Il transposera d'ailleurs cette passion, avec la charge émotionnelle qu'elle a développée chez lui, dans son roman L'Éducation sentimentale, en particulier dans la page célèbre de « l'apparition » de Madame Arnoux au regard du jeune Frédéric et dans leur dernière rencontre poignante.
Dispensé de service militaire grâce au tirage au sort qui lui est favorable (cela se pratiquait ainsi à l'époque), Flaubert entreprend sans conviction, en 1841, des études de Droit à Paris où il mène une vie agitée. Il y rencontre des personnalités dans les mondes des arts, comme le sculpteur James Pradier, et de la littérature, comme l'écrivainMaxime Du Camp qui deviendra son grand ami, le poète et auteur dramatique Victor Hugo. Il abandonne le droit, qu'il abhorre, en janvier 1844 après une première grave crise d'épilepsie. Il revient à Rouen, avant de s'installer en juin 1844 à Croisset, au bord de la Seine, à quelques kilomètres en aval de Rouen. Il y rédige quelques nouvelles et une première version de L'Éducation sentimentale. En début 1846 meurent à peu de semaines d'intervalle, son père, puis sa jeune sœur (deux mois après son accouchement — Gustave prendra la charge de sa nièce, Caroline). C'est également, au printemps de cette année que commence sa liaison houleuse et intermittente sur une dizaine d'années avec la poétesse Louise Colet. Jusqu'à leur rupture — sa dernière lettre à Louise Colet est datée du 6 mars 1855 —, il entretiendra avec elle une correspondance considérable dans laquelle il développera son point de vue sur le travail de l'écrivain, les subtilités de la langue française et ses vues sur les rapports entre hommes et femmes. Gustave Flaubert au physique de plus en plus massif est cependant un jeune homme sportif : il pratique la natation, l'escrime, l'équitation, la chasse…
Il assiste à Paris à la Révolution de 1848 d'un regard très critique que l'on retrouve dans L'Éducation sentimentale. Poursuivant ses tentatives littéraires, il reprend entre mai 1848 et septembre 1849 la première version commencée en 1847 de La Tentation de saint Antoine inspirée par un tableau qu'il a vu à Gênes en 1843 au cours du voyage de noces de sa sœur que la famille accompagnait. Puis Gustave Flaubert organise, avec Maxime du Camp un long voyage en Orient qui se réalisera entre 1849 et 1852. Voyage qui le conduit enÉgypte et à Jérusalem en passant, au retour, par Constantinople et l'Italie. Il nourrira ses écrits ultérieurs de ses observations, de ses expériences et de ses impressions, par exemple dans Hérodias.
Le 19 septembre 1851, Flaubert, poussé par ses amis Louis Bouilhet et Maxime Du Camp, commence la rédaction de Madame Bovary, en s'inspirant d'un fait divers normand. Il achèvera son roman réaliste et psychologique en mai 1856 après 56 mois de travail. Il fréquente épisodiquement les salons parisiens les plus influents du Second Empire, comme celui de Madame de Loynes dont il est très amoureux ; il y rencontre entre autres George Sand. À la fin de l'année 1856, Madame Bovary paraît en revue puis, en avril 1857, le romansort en librairie et fait l’objet d’un procès retentissant pour atteinte aux bonnes mœurs : Flaubert est acquitté grâce à ses liens avec la société du Second Empire et avec l'impératrice, ainsi qu'à l'habileté de son avocat, tandis que Baudelaire, poursuivi par le même tribunal, pour les mêmes raisons, après publication de son recueil Les Fleurs du mal dans la même année 1857, est condamné. À partir de la parution de Madame Bovary Flaubert poursuit une correspondance avec Marie-Sophie Leroyer de Chantepie, femme de lettres vivant à Angers, et dévouée aux pauvres. Flaubert se partage dès 1855 entre Croisset et Paris où il fréquente les milieux littéraires et côtoie les frères Goncourt, Sainte-Beuve, Baudelaire,Théophile Gautier et un peu plus tard Tourgueniev et la Princesse Mathilde.
Le 1er septembre 1857, Flaubert entame la rédaction de Salammbô, roman historique qui évoque Carthage en révolte au troisième siècle avant J.-C., et pour cela, il voyage au cours des mois d'avril et juin 1858 en Tunisie afin de se documenter et de voir Carthage. Le roman paraît après une longue maturation en 1862.
Deux ans plus tard, le 1er septembre 1864, Flaubert entreprend la version définitive de L'Éducation sentimentale, roman de formation marqué par l'échec et l'ironie avec des éléments autobiographiques comme la première passion amoureuse ou les débordements des révolutionnaires de 1848. Le roman est publié en novembre 1869 : mal accueilli par la critique il ne s'en vend que quelques centaines d'exemplaires.
Flaubert continue sa vie mondaine : il rencontre l'empereur, reçoit la Légion d'honneur en 1866 et resserre ses liens avec George Sand qui le reçoit à Nohant. En juillet 1869, il est très affecté par la mort de son ami Louis Bouilhet. Il devient l'amant de la mère de Guy de Maupassant, se faisant passer auprès de ce dernier pour un simple ami. Il sera d'ailleurs très proche de ce jeune écrivain qui le considère comme un père spirituel.
Durant l'hiver 1870-1871, les Prussiens occupant une partie de la France dont la Normandie et Croisset, Flaubert se réfugie avec sa mère chez sa nièce, Caroline, à Rouen ; sa mère meurt le 6 avril 1872. À cette époque, il a des difficultés financières liées à la faillite de son neveu par alliance : il vend ses fermes et quitte par économie son appartement parisien alors que, touchée par des maladies nerveuses, sa santé devient délicate. Il achève et publie toutefois le 1er avril 1874 la troisième version de La Tentation de saint Antoine, juste après l'échec de sa pièce de théâtre Le Candidat en mars 1874. Sa production littéraire continue avec les Trois contes, volume qui comporte trois nouvelles : Un cœur simple, centré sur la figure de Félicité inspirée par Julie, nourrice puis domestique qui servira la famille Flaubert, puis Gustave seul jusqu'à la mort de ce dernier, - La Légende de saint Julien l'Hospitalier, conte hagiographique des temps médiévaux écrit en cinq mois en 1875, et Hérodiasautour de la figure de saint Jean Baptiste, écrit dans l'hiver 1875-1876. La publication du volume le 24 avril 1877 est bien accueillie par la critique.
De 1877 à 1880, il poursuit la rédaction de Bouvard et Pécuchet, qu'il avait entamée en 1872-1874 : l'œuvre satirique pour laquelle il réunissait une documentation immense restera inachevée, elle sera publiée en l'état dans l'année 1881, un an après sa mort.
Ses dernières années sont assombries par la disparition de ses amis, les difficultés financières et par des problèmes de santé. Il meurt subitement le 8 mai 1880, à Canteleu, au hameau de Croisset, foudroyé par une hémorragie cérébrale. Son enterrement au cimetière monumental de Rouen se déroule le 11 mai 1880, en présence de nombreux écrivains importants qui le reconnaissent comme leur maître, qu'il s'agisse d'Émile Zola, d'Alphonse Daudet, d'Edmond de Goncourt, de Théodore de Banville ou de Guy de Maupassant, dont il avait encouragé la carrière depuis 18736.
La Bibliothèque historique de la Ville de Paris possède le manuscrit de l'Education sentimentale ainsi que 36 carnets de notes de voyages et de lectures écrites de la main de l'écrivain. Ce fonds a été légué par sa niéce en 1931.
Flaubert est le contemporain de Charles Baudelaire et il occupe, comme le poète des Fleurs du mal une position charnière dans la littérature duxixe siècle. À la fois contesté (pour des raisons morales) et admiré de son temps (pour sa force littéraire), il apparaît aujourd'hui comme l'un des plus grands romanciers de son siècle avec en particulier Madame Bovary, roman qui fonde le bovarysme, puis L'Éducation sentimentale ; il se place entre le roman psychologique (Stendhal), et le mouvement naturaliste (Zola – Maupassant, ces derniers considérant Flaubert comme leur maître). Fortement marqué par l'œuvre d’Honoré de Balzac dont il reprendra les thèmes sous une forme très personnelle (L'Éducation sentimentale est une autre version du Lys dans la vallée, Madame Bovary s'inspire de La Femme de trente ans)7, il s'inscrit dans sa lignée du roman réaliste. Il est aussi très préoccupé d'esthétisme, d'où son long travail d'élaboration pour chaque œuvre (il teste ses textes en les soumettant à la fameuse épreuve du « gueuloir8 », qui consiste à les lire à pleine voix). Mais il est tellement obsédé par l'exemple d’Honoré de Balzac, son père littéraire, que l'on retrouvera dans ses notes cette injonction : « s'éloigner du Lys dans la vallée, se méfier du Lys dans la vallée9 ».
On a également souvent souligné la volonté de Flaubert de s'opposer à l'esthétique du roman-feuilleton, en écrivant un « roman de la lenteur »10.
Enfin, son regard ironique et pessimiste sur l'humanité fait de lui un grand moraliste. Son Dictionnaire des idées reçues donne un aperçu de ce talent.
Sa vaste correspondance avec Louise Colet, George Sand et beaucoup d'autres a été publiée en cinq volumes dans la collection de la Pléiade.
Bibliographie
rongés / tentation de lire...
Flaubert commence le roman en 1851 et y travaille pendant 5 ans, jusqu’en 1856. À partir d’octobre, le texte est publié dans la Revue de Paris sous la forme de feuilleton jusqu’au 15 décembre suivant.
En février 1857, le gérant de la revue, Léon Laurent-Pichat, l’imprimeur et Gustave Flaubert sont jugés pour « outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes mœurs ». Défendu par l’avocat Jules Sénard, malgré le réquisitoire du procureur Ernest Pinard, Gustave Flaubert est blâmé pour « le réalisme vulgaire et souvent choquant de la peinture des caractères »11 mais est finalement acquitté notamment grâce à à ses soutiens dans le milieu artistique et politique, la notoriété de sa famille et la plaidoirie de son avocat12. Le roman connaîtra un important succès en librairie.
Honoré de Balzac avait déjà abordé le même sujet dans La Femme de trente ans en 1831 sous forme de nouvelle-roman qui parut en 1842 dans l’édition Furne de La Comédie humaine, sans toutefois faire scandale.
Le récit débute ainsi. Après avoir suivi ses études dans un lycée de province, Charles Bovary s'établit comme officier de santé et se marie à une riche veuve. À la mort de celle-ci, Charles épouse une jeune femme, Emma Rouault, élevée dans un couvent, vivant à la ferme avec son père (un riche fermier, patient du jeune médecin). Emma se laisse séduire par Charles et se marie avec lui. Fascinée par ses lectures romantiques d'adolescence, elle rêve d’une nouvelle vie, méprisant son mari, délaissant son rôle maternel et elle fait la rencontre d'amants méprisables qui vont faire basculer sa famille.
Salammbô vient après Madame Bovary. Flaubert en commence les premières rédactions en septembre 1857. Quelques mois plus tôt, après avoir gagné le procès qui avait été intenté contre Madame Bovary, il avait fait part dans sa correspondance (lettre à Mlle Leroyer de Chantepie) de son désir de s’extirper littérairement du monde contemporain, et de travailler à un roman dont l’action se situe trois siècles avant Jésus-Christ. En avril-juin 1858, il séjourne à Tunis pour s’imprégner du cadre de son histoire. Si l’intrigue est une fiction, il se nourrit des textes de Polybe, Appien, Pline, Xénophon, Plutarque, et Hippocrate pour peindre le monde antique et bâtir la « couleur locale ». Dès sa parution en 1862, le roman connaît un succès immédiat, en dépit de quelques critiques réservées (Charles-Augustin Sainte-Beuve) mais avec d’appréciables encouragements (Victor Hugo, Jules Michelet, Hector Berlioz).
Le roman débute par le paragraphe intitulé « Le Festin ». Les mercenaires fêtent à Carthage la fin de la guerre dans les jardins d’Hamilcar, leur général. Échauffés par son absence et par le souvenir des injustices qu’ils ont subis de la part de Carthage, ils ravagent sa propriété ; Salammbô, sa fille, descend alors du palais pour les calmer. Mathô et Narr’havas, tous deux chefs dans le camp des mercenaires, en tombent amoureux. Spendius, un esclave libéré lors du saccage, se met au service de Mathô et lui conseille de prendre Carthage afin d’obtenir Salammbô.
Le roman, rédigé à partir de septembre 1864 et achevé le 16 mai 1869 au matin, comporte de nombreux éléments autobiographiques (tels la rencontre de Madame Arnoux, inspirée de la rencontre de Flaubert avec Élisa Schlésinger). Il a pour personnage principal Frédéric Moreau, jeune provincial de dix-huit ans venant faire ses études à Paris. De 1840 à 1867, celui-ci connaîtra l’amitié indéfectible et la force de la bêtise, l’art, la politique, les révolutions d’un monde qui hésite entre la monarchie, la république et l’empire. Plusieurs femmes [Rosanette, Mme Dambreuse] traversent son existence, mais aucune ne peut se comparer à Marie Arnoux, épouse d’un riche marchand d’art, dont il est éperdument amoureux. C’est au contact de cette passion inactive et des contingences du monde qu’il fera son éducation sentimentale, qui se résumera pour l’essentiel à brûler, peu à peu, ses illusions.
Le projet de ce roman remonte à 187213, puisque l'auteur affirme son intention comique dans un courrier à George Sand. Dès cette époque, il songe à écrire une vaste raillerie sur la vanité de ses contemporains. Entre l'idée et la rédaction interrompue par sa mort, il a le temps de collecter une impressionnante documentation : on avance le chiffre de mille cinq cents livres14. Lors de l'écriture, Flaubert avait songé au sous-titre : « encyclopédie de la bêtise humaine » et c'est effectivement en raison du catalogue qu’il nous en propose que le roman est célèbre. Le comique vient de la frénésie des deux compères, à tout savoir, tout expérimenter, et surtout leur incapacité à comprendre correctement. Le roman est inachevé et ne constitue que la première partie du plan. L'accueil fut réservé, mais certains le considèrent comme un chef-d'œuvre14.
Par une chaude journée d'été, à Paris, deux hommes, Bouvard et Pécuchet, se rencontrent par hasard sur un banc et font connaissance. Ils découvrent que, non seulement ils exercent le même métier (copiste), mais en plus qu'ils ont les mêmes centres d'intérêts. S'ils le pouvaient, ils aimeraient vivre à la campagne. Un héritage fort opportun va leur permettre de changer de vie. Ils reprennent une ferme dans le Calvados, non loin de Caen et se lancent dans l'agriculture. Leur inaptitude ne va engendrer que des désastres. Ils vont s'intéresser à la médecine, la chimie, la géologie, la politique avec les mêmes difficultés. Lassés par tant d'échecs, ils retournent à leur métier de copiste.
Critiquant les idées reçues, Flaubert montre que contrairement à ce que pense Hegel, l'Histoire n'a pas de fin, elle est un éternel recommencement. Les deux compères, qui étaient copistes au début du roman, retournent à leur état.
source principale : wikipédia
- Rêve d'enfer, 1837
- Mémoires d'un fou, 1838
- Madame Bovary, 1857 et 1930 (éd. suivie des actes du procès)- «Il y a peu de femmes que, de tête au moins, je n'aie déshabillées jusqu'au talon. J'ai travaillé la chair en artiste et je la connais. Quant à l'amour, ç'a été le grand sujet de réflexion de toute ma vie. Ce que je n'ai pas donné à l'art pur, au métier en soi, a été là et le cours que j'étudiais c'était le mien. » Flaubert défend ainsi son oeuvre dans une lettre à sa maîtresse. Louise Collet. L'amour si quotidien de Charles Bovary, les passions tumultueuses de sa femme Emma étaient décrites avec tant de réalisme que l'auteur et l'imprimeur furent traînés en justice pour offense publique à la morale et à la religion. On les acquitta. Flaubert n'avait peint que la réalité, les moisissures de l'âme. Une femme, mal mariée, dans une petite ville normande, rêve d'amour et le trouve.
- Salammbô, 1862 et 1874 (éd. définitive)- Les Mercenaires se sont révoltés contre Carthage dont la défense a été confiée à Hamilcar Barca. Celui-ci, par des manoeuvres habiles, attire une des armées des Barbares dans la montagne et l'enferme dans le Défilé de la Hache, où elle périra. Les autres seront défaites aux portes de Carthage... Avec Hamilcar, deux figures se détachent en un relief impressionnant : sa fille Salammbô, l'héroïne prestigieuse du roman, et un chef des Mercenaires, l'Africain Mâtho…
- L'Éducation sentimentale, 1869- Entre Mme Arnoux qui passe dans la vie les yeux baissés, fidèle à son honneur, et Rosanette, la fille de joie, Frédéric hésite. Flaubert dissèque une société qui s'enivre de vertu tout en se goinfrant de plaisirs faciles.Nous sommes à la veille de la Révolution de 48. Jamais l'on n'a plus débattu de la démocratie, de la République et de la propriété. Ses amis s'engagent, militent, Frédéric, lui, pense à sa carrière et calcule. La bêtise règne sur les salons bourgeois, dans les réunions politiques, les salles de rédaction et les ateliers. L'Education sentimentale est le roman de la parole qui ne mène qu'au rêve en amour, en politique comme au travail. De ce chef d'oeuvre noir où Flaubert a mis tant de lui-même, tout le roman contemporain est sorti.
- Le Candidat (vaudeville), 1874
- La Tentation de saint Antoine, 1874 et 1903 (éd. définitive)- Dans La Tentation de saint-Antoine (1874), oeuvre géniale qui procède à la fois du roman, de la pièce de théâtre, du poème et de l'essai philosophique, Flaubert s'est detoute évidence identifié à son personnage, un anachorète égyptien du iv siècle qui, selon la tradition, fut en proie à des tentations lucifériennes dont il sortit victorieux. Homme de son temps épris de connaissances, au point de se plonger dans d'extravagantes recherches encyclopédiques pour nourrir chacun de ses livres, mais également nostalgique de la docte ignorance" médiévale et de la bienheureuse innocence des simples, l'écrivain a toujours vécu cette contradiction personnelle comme une tragédie existentielle. Or c'est bien la tentation de la connaissance, par opposition à la pure béatitude dans la contemplation de Dieu, que subit saint Antoine à travers une série de « séquences où la formidable érudition historique, mythologique et scientifique de Flaubert produit des visions dramatiques et grandioses pour s'achever avec celle, radieuse, de la face de ' Jésus rayonnant «dans le disque même du soleil."
- Trois contes : Un cœur simple, La Légende de saint Julien l'Hospitalier, Hérodias, 1877 - Ces trois contes sont trois histoires extraordinaires où le fantastique religieux illumine la vie quotidienne. Flaubert s'est d’ailleurs inspiré pour deux d'entre eux d'un vitrail et d'un bas-relief de la cathédrale de Rouen. La Légende de saint-julien l'Hospitalier, c'est le Moyen Age, ses seigneurs passionnés de chasse et ses lépreux. Hérodias, c'est la Palestine au temps d'Hérode, avec ses intrigues de palais, l'occupation romaine et la danse sensuelle de Salomé réclamant la tête de saint Jean-Baptiste. Un Coeur simple, c'est enfin la Normandie chère à Flaubert, Pont-l'Évêque et Trouville. Une vieille servante y a vécu et souffert. Elle finit par voir en son perroquet le Saint-Esprit lui-même. Trois chefs-d’oeuvre pleins de réalisme, de délicatesse et d'émotion.
- Le Château des cœurs (théâtre), 1880
- Bouvard et Pécuchet (inachevé), 1881- "Bouvard et Pécuchet" est le dernier ouvrage de Flaubert. La mort l'a surpris avant qu'il n'en ait écrit les dernières pages. Avec un art paradoxal, le romancier a imaginé d'élever à la bêtise un monument satirique: à travers des scènes d'un réalisme puissant, Bouvard et Pécuchet vont, d'expérience en expérience, entassant les erreurs et les déconvenues, ne rencontrant partout qu'ineptie ou méchanceté. L'auteur laisse éclater ici un pessimisme amer et truculent. Il rêvait de compléter son récit par un "Dictionnaire des idées reçues"; où il aurait rangé toutes les sottises qui peuvent échapper même aux meilleurs esprits ; mais il n'eut pas le temps de mettre au point cet ultime projet. Bien qu'inachevé, "Bouvard et Pécuchet" reste une peinture pleine de verve des moeurs normandes, d'un comique souvent impayable, ce qui n'exclut pas d'ailleurs, à chaque page, une finesse et une sensibilité qui révèle un grand artiste.
- Par les champs et les grèves (Voyage en Bretagne), 1886
- Mémoires d'un fou, 1901
- À bord de la Cange, 1904
- Œuvres de jeunesse inédites, 1910
-
venger de la bêtise. Dès 1872, il
se met à collectionner des textes
stupides, scabreux ou étonnants.
Il veut écrire un vrai dictionnaire, introduction au roman Bouvard et Pécuchet, où tous les sujets seraient répertoriés. " Aucune justice ne pourrait me mordre, car jy attaquerais tout. " Le ton, bien sûr, doit rester comique. Pour composer ce dictionnaire, Gustave Flaubert dévore des livres dans tous les domaines (médecine, chimie, agriculture, droit, histoire...) - plus de 1 500 ouvrages se vantera-t-il auprès d'Émile Zola.
Gustave Flaubert (1821-1880) a écrit une oeuvre déterminante, L'Éducation sentimentale, Madame Bovary, Salammbô... Bouvard et Pécuchet, qui devait être son plus grand livre, restera inachevé. - Premières œuvres, 4 vol., 1914-1920
- Novembre, 1928 (mais 1842)
- Souvenirs, notes et pensées intimes (1838-1841), 1965
- Album, annoté par Jean Bruneau et Jean A. Ducourneau, 1972
- Bibliomanie et autres textes 1836-1839, 1982
A part Bouvard et Pécuchet, j'ai à peu près tout lu de Flaubert, mais je relirais bien "Madame Bovary" lu sans doute trop jeune !
RépondreSupprimerje les aient tous lus trop jeune aussi, bien pourquoi j'ai tellement envie de relire en ce moment...
Supprimerj'attends juste la fête des mères pour me les faire offrir.
lecture commune ?
L'espace d'un instant j'ai cru que le Magazine littéraire venait de sortir un numéro spécial Flaubert mais non, ça a l'air d'être un ancien numéro... dommage, ce sera pour une prochaine fois. à bientôt !
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