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La température minimum prévue est de 8°C et le maximum de 17°C.
entre 2 lectures classiques... je ne sais trop ce que j'ai en ce moment, mais aucune autre lecture ne m'attire ! et plus j'en lis plus j'ai envie d'en lire.
Et après les classiques du patrimoine ? je me laisserai bien tenter par le Moyen-Âge...
Bonne journée
lectures en cours
terminé Le Juif - San Francesco a Ripa - Le Lac de Genève - Paul Sergar - Une position sociale - Lucien Leuwen
lus hier : Maria Fortuna - Anecdote italienne - Vita di D. Ruggiero - Vittoria Accoramboni - Tamira Wanghen - Le Rose et le Vert
En pause :
Stendhal : Les Cenci - Histoire de Mme Tarin - Le Conspirateur
Balzac : Ferragus, la duchesse de Langeais, le contrat de mariage, Melmoth réconcilié, Louis Lambert, Séraphita, le lys dans la vallée, le médecin de campagne, la duchesse de Langeais,
http://mesaddictions.wordpress.com/2011/05/20/challenge-balzac/
lecture de ce soir : ?
ou ou
revue de presse
visite de blogs...
/
tentation de lecture...
en ce moment, uniquement des classiques...
Les dix trésors de la littérature médiévale
Il y a d'abord Roland, le preux chevalier qui ne jure que par l'honneur et la fidélité à son roi. Face à lui, l'infâme Ganelon à la solde des Sarrasins. Roland meurt en héros à cause de ses blessures à Roncevaux : "Roland sent que la mort lui est proche : par les oreilles, la cervelle lui coule" - en V.O., ça donne : "Ço sent Rollant que la morz li est pres :/Par les oreilles fors se ist li cervel". Près d'expirer, Roland essaie de briser son épée, la glorieuse Durendal, "en une perre bise". Ganelon meurt écartelé : "sur l'herbe verte son clair sang se répand. Ganelon est mort comme un misérable félon." Le tout pour les beaux yeux de Charlemagne. Le sage Olivier, mort aux côtés de Roland, est bien vengé.
Les figures typiques de La Chanson de Roland, le premier monument épique de notre littérature, ne résistent pas si mal à la lessiveuse universelle qui rapetisse toutes choses. Certes, n'allons pas demander au poème de dire l'Histoire : s'il a jamais existé, Roland n'a pas eu l'importance que lui prête la Chanson et les Sarrasins pourraient fort bien avoir plutôt été des Basques. De cette Iliade française, il reste neuf manuscrits. On situe la composition du plus ancien - l'authentique ? - vers 1086 dans le pays d'oil. La question n'est pas neutre ; à cette date, La Chanson de Roland peut encore être qualifiée de texte français. Si cette version sans titre ni auteur a eu des antécédents, il faudrait dangereusement germaniser ce témoignage du génie national.
"Notre" chanson de geste "nationale" était colportée par des jongleurs d'une foire l'autre, d'un château l'autre, et lue ou chantée devant un public de laïcs illettrés, d'où ce qui à nos yeux paraît relever de répétitions ou de stéréotypes. 291 laisses constituées d'un nombre variable de décasyllabes (4 002 vers au total), scindés en deux hémistiches de quatre et six pieds, lui donnent son unité harmonique et rythmique. Tiens, on y évoque passim la "douce France". Qui donc a dit que le sentiment national ne remontait pas au-delà de Philippe Auguste ? J.M.
La légende de Tristan et Iseut raconte un amour impossible. Comme son nom l'indique, Tristan est destiné au malheur : son père, Rivalen, a perdu son royaume et sa mère, Bleunwenn - "Blanchefleur" - est morte en le mettant au monde. Recueilli par son oncle, le roi Marc de Cornouailles, Tristan veut lui épargner d'avoir à payer son tribut au roi d'Irlande. Pour cela il doit combattre le géant Morholt qu'il tue tout en recevant un coup d'épée empoisonnée. Pendant le combat, Morholt révèle que seule sa soeur, la reine d'Irlande, connaît le secret des plantes susceptibles de guérir sa blessure incurable. Déguisé en jongleur, Tristan parvient à se faire soigner par la jeune Iseut, la fille de la reine, et en retour lui enseigne la harpe. Plus tard, chargé d'aller chercher une épouse pour son oncle, Tristan ramène Iseut. La mère de celle-ci avait préparé une potion pour que le mariage soit une réussite, Tristan et Iseut la boivent par erreur et tombent amoureux l'un de l'autre.
Mais tout s'oppose à ce que cet amour soit consommé. Même si les effets du breuvage s'estompent et si Tristan a essayé, en épousant "Iseut aux blanches mains", une femme qui ressemble à Iseut la blonde, de s'en éloigner, la nostalgie de l'amour est la plus forte et les amants multiplient les stratagèmes pour se rencontrer. Lors d'un combat avec un sinistre géant, Tristan est à nouveau empoisonné par une blessure. Seule Iseut la blonde pourrait le guérir, mais une perfidie d'Iseut aux blanches mains fait croire à Tristan qu'elle ne viendra pas. Tristan meurt de douleur et Iseut la blonde meurt sur le corps de celui qu'elle était venue guérir à nouveau. Voilà la trame plus ou moins fluctuante d'une légende issue de diverses traditions orales. Elle a alimenté les nombreuses versions littéraires médiévales, celle de Béroul, après 1150, et de Thomas d'Angleterre, en 1173, ou le Lai du chèvrefeuille(118 vers) de Marie de France. J.M.
XIIe et XIIIe siècles - Lancelot; 1176- 1181 - Le Chevalier de la charrette; roman français du début du XIIIe siècle -Lancelot du lac
Parmi les oeuvres qui reprennent la légende arthurienne de Lancelot, deux versions se détachent. La première, Le Chevalier de la charrette, plus de 7 000 octosyllabes à rimes embrassées, est la plus réputée et fut rédigée par Chrétien de Troyes, le maître de la littérature courtoise, entre 1176 et 1181. On loue la beauté de sa langue même si on déplore le caractère touffu de la narration.
La seconde, plus réaliste, moins elliptique, Lancelot du lac, compilation du début du XIIIe siècle, est un roman-fleuve en prose, en tout cas dans ses versions non élaguées. Ecrite dans les blancs laissés par Chrétien de Troyes, elle relie l'histoire de Lancelot à la quête du Saint-Graal. Lancelot est bien notre chevalier errant, mais c'est un chevalier paradoxal qui brouille les codes, il pourrait dire : "En étrange pays, dans mon pays lui-même" (Aragon). Sa quête consiste à délivrer la reine Guenièvre enlevée par Méléagant, le double en négatif de Lancelot. Mais ce ne sont pas les combats qu'a le plus à redouter l'invincible Lancelot. Il doit ainsi contrevenir au code d'honneur que lui a enseigné Viviane, la Dame du lac - "n'accomplir aucun acte entaché d'un soupçon de honte" -, et monter dans une charrette de condamnés, s'il veut avoir des nouvelles de sa dame et ainsi la sauver. Transgresser la règle pour accomplir son devoir, tel est le dilemme de Lancelot, à la fois champion et en rupture de ban. Le titre du roman de Chrétien de Troyes dit au mieux cette situation : la plus grande prouesse du meilleur des chevaliers consiste à accepter la honte, parce qu'au-dessus de l'honneur, il y a l'amour et, qui pis est, un amour adultère. Lancelot est enfin le héros de l'ébahissement "à l'endroit d'Amour qui le gouverne./Et dans ce penser il en vient au point/ où il perd toute notion de lui-même/il ne sait plus s'il est ou s'il n'est pas". J.M.
Geoffroi de Villehardouin est, pourrait-on dire, un noble qui sait écrire. Ce goût, et même cette aptitude ne sont pas si courants au tournant des XIIe et XIIIe siècles. En effet, en ce temps-là, c'est plus dans le silence des monastères que dans l'agitation des châteaux que l'on cultive l'art de la chose écrite. Villehardouin se distingue donc de ses pairs, pleins de leurs fonctions guerrières au sein de la tripartition féodale - laboratores, oratores, pugnatores -, par ses capacités d'administrateur et de diplomate. Il règle des différends entre son seigneur, le comte Thibaud de Champagne, et l'évêque de Troyes et, lorsqu'en 1199 il répond à l'appel de la croisade, c'est à lui qu'est confiée la négociation, auprès de la république de Venise, du transport des croisés. De cette croisade, la quatrième, il sera l'idéologue convaincant, un de ses chefs les plus valeureux ; il sera surtout le chroniqueur brillant, quoique particulièrement tendancieux, de cette singulière expédition.
Partis, comme il se doit, pour libérer la Terre sainte du joug des infidèles, les croisés oublièrent, en effet, comme en passant, les mobiles de cette noble entreprise. En 1204, confondant peut-être entre infidèles et schismatiques - l'hérésie orthodoxe paraissant à l'Eglise romaine à peine moins sulfureuse que l'abomination mahométane - ou, plus simplement, ne résistant pas à l'envie de pillage, les croisés mirent à sac Constantinople, pillèrent les églises, massacrèrent ses habitants... et s'en tinrent là. Inutile de dire que la chronique de Villehardouin ne présente pas les choses ainsi. Elle reste toutefois un texte brillant, une source précieuse et, surtout, le premier spécimen en langue française, et non pas en latin, d'une histoire "immédiate" dont on peut mesurer et les vertus et les dangers. M.R.
Rutebeuf doit l'essentiel de son renom moderne à l'adaptation par le regretté Léo Ferré d'une dizaine de ses vers extraits de La Complainte de Rutebeuf : "Que sont mes amis devenus/Que j'avais de si près tenus/Et tant aimés/Ils ont été trop clairsemés/Je crois le vent les a ôtés/L'amour est morte/Ce sont amis que vent me porte/Et il ventait devant ma porte/Les emporta." En français d'avant le français, cela donne : "Que sunt mi ami devenu/Que j'avoie si pres tenu/Et tant amei ?/Je cuit qu'il sunt trop cleir semei ;/[...] Je cui li vens les m'at ostei/ L'amours est morte :/ Se sont ami que vens enporte/Et il ventoit devant ma porte/Ces enporta." Ces vers font partie d'une pièce plus longue (165 vers) dont le titre complet est La Complainte de Rutebuef de son oeul ("sur son oeil perdu").
Qui était Rutebeuf ? On n'en sait trop rien. On croit à cause de ses tours de langue - mais étaient-ce les siens ou ceux de ses copistes ? - qu'il était champenois. Il vécut à Paris, savait le latin, et son oeuvre poétique est d'inspiration très variée. Il écrivait pour vivre et le plus souvent sur commande : "Je rime au lieu de travailler, parce que je ne sais faire aucun autre travail." Les romantiques (et à leur suite beaucoup d'autres) y ont vu un bohème avant l'heure, un lyrique. De fait, le moi de Rutebeuf se met en scène et notre Complainte (il y en a quelques autres dans l'oeuvre) s'inscrit dans le registre de la déploration.
Un mauvais mariage et voilà que "Dieu a fait de moi un autre Job/il m'a pris d'un coup/tout ce que j'avais". Tout va mal. Pauvreté et catastrophes en tout genre s'abattent sur le poète. Au XIIIe siècle, à Paris, régnait déjà l'angoisse du terme : "Mes hostes wet l'argent avoir/de son hosteil" - comprendre : "Mon propriétaire veut toucher le loyer/de la maison". Faiblesse, misère et vice se coudoient et préparent La Repentance de Rutebeuf. J.M.
C'est en 1387 que Geoffrey Chaucer entama la composition - en vers, essentiellement - de l'une des premières grandes oeuvres des lettres anglaises, Les Contes de Cantorbéry. Un trésor préservé de l'oubli, une fresque inégalable où le merveilleux et le picaresque vont à la rencontre du réalisme le plus minutieux en esquissant un panorama très exhaustif du monde médiéval. Au générique, les palabres d'une troupe de pèlerins en route vers le sanctuaire de saint Thomas à Cantorbéry : vingt et un récits au total, où se mêlent, dans un joyeux désordre, légendes courtoises, fabliaux satiriques, digressions grivoises - souvent proches du Décaméron de Boccace, dont Chaucer s'inspira -, épisodes drolatiques, bestiaires fantastiques, allégories, scènes de sorcellerie et parodies des épopées de chevalerie.
D'une histoire à l'autre, ce roman-fleuve nous offre un cocktail de piété religieuse et d'hédonisme savoureux, un véritable art de vivre doublé d'une critique féroce des multiples maux qui frappèrent la société féodale. Mais ces Contes se nourrissent aussi des mythologies antiques et, surtout, des comédies burlesques de l'époque. On y découvre par exemple comment un meunier crapuleux s'y prend pour escroquer des étudiants de Cambridge avant de recevoir une sévère bastonnade, comment le postérieur charnu d'un menuisier peut servir de leurre à un Cupidon naïf, comment un huissier du tribunal ecclésiastique rencontre le diable déguisé en magistrat, comment les moines rançonnent leurs paroissiens, comment les jeunes filles forniquent sur les branches des arbres avec leurs amants et, souvent, comment les femmes manoeuvrent pour berner les maris jaloux. Autant de récits qui, au-delà des anecdotes, forment une magistrale comédie humaine, laquelle inspira William Blake aussi bien que Pasolini. A.C.
"Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie,
Et s'est vêtu de broderie,
De soleil luisant, clair et beau."
Les écoliers apprennent-ils encore, entre Mignonne, allons voir si la rose et La Ballade des pendus, ces jolis vers que Charles d'Orléans compose en Angleterre alors qu'il y est retenu prisonnier ? Le destin de ce prince de sang, fils de Louis Ier, duc d'Orléans et frère du roi de France Charles VI, fut à beaucoup d'égards funeste. Un père tué sur l'ordre du duc de Bourgogne, une vie inscrite sous le signe des sanglants affrontements entre les Armagnacs et les Bourguignons, une malchance, enfin, qui voit les Anglais le faire prisonnier à l'issue de la lamentable défaite d'Azincourt. La chevalerie française succombe, la piétaille des archers d'Henri V triomphe, Charles d'Orléans est fait prisonnier, Charles VI perd la bataille, mais la France gagne un poète !
Sans doute l'oeuvre immense de Charles d'Orléans, chansons, ballades, complaintes, rondeaux - dont certaines pièces aux franches et gaillardes inspirations homosexuelles font la joie de nos modernes gays -, eût-elle été moins abondante si le poète n'avait pas dû patienter vingt-cinq ans qu'on veuille bien payer sa rançon. Il lui faudra en effet attendre de se remarier à Marie de Clèves, la petite-fille du meurtrier de son père - quelles insolites alliances l'endogamie des princes, en ce temps-là, ne ménage-t-elle pas ! - pour que le poète, prélevant le montant de sa rançon sur la dot, puisse enfin retrouver la terre de France. Avec Charles d'Orléans sans doute tient-on notre premier poète inspiré par la nostalgie du pays perdu. M.R.
Soit elle est ignorée, comme par Lagarde et Michard qui l'avaient écartée de leur florilège. Soit elle est citée, mais du bout des lèvres, y compris par le médiéviste Albert Pauphilet (1884-1948). Pour la Pléiade, c'est le couteau sous la gorge que celui-ci dut accepter de livrer un aperçu de l'oeuvre de Christine de Pisan : à raison de sept pages sur les mille trois cents que totalise l'anthologie Poètes et Romanciers du Moyen Age, parue en 1939. Hélas, l'occasion offerte à chaque nouvelle édition (1952, 1984) de la faire mieux connaître n'a pas été saisie. Sept pages, c'est chiche, rapporté à une quarantaine d'ouvrages (traités, poèmes, chroniques) et à son talent, non point juste "agréable et élégant", mais éclatant d'intelligence, de sensibilité et d'érudition. Née à Venise en 1364, la fille de Thomas de Pizan, médecin de Charles V, avait rejoint son père en France à l'âge de quatre ans. Après dix ans d'un mariage heureux avec Etienne du Castel, secrétaire du roi, la voici veuve. "Seulette sui et seulette vueil estre, seulette m'a mon douz ami laissiee..." Cinq bouches à nourrir, et pas un sou. Sa subsistance, elle la tire de sa plume, de 1399 à 1429, des Cent Ballades au Ditié de Jeanne d'Arc. Entre-temps, son chef-d'oeuvre, où culminent sa finesse et son hardi caractère : La Cité des Dames, écrite entre le 13 décembre 1404 et avril 1405. Prend-elle Dieu à témoin du mépris dont les philosophes, poètes et moralistes accablent la femme réputée indiscrète, inconstante, faible de caractère ou, soutiennent certains hommes, point fâchée d'être violée ? Trois dames lui apparaissent, figurant respectivement Raison, Droiture et Justice. Assez de femmes ont brillé par le courage, le sens politique, la connaissance, la sagesse. Mais pour clouer le bec aux misogynes, pas d'invitée plus légitime dans la Cité que la Vierge Marie : "Toi qui es l'honneur de notre sexe, les hommes ne devraient-ils pas, puisque Dieu t'a élue pour épouse, s'abstenir de blâmer les femmes ?" Christine de Pisan est la première grande écrivaine, la première féministe, à coup sûr la moins sectaire. Ph.D.
Etudiant turbulent, voleur, homicide peut-être, François de Montcorbier ou des Loges, plus connu sous le nom de son père adoptif, Villon, a de lourds antécédents lorsqu'il est condamné à mort à la suite d'une rixe avec le notaire pontifical. Gracié, il est banni pour dix ans de Paris. "En l'an de mon trentième âge/que toutes mes hontes j'eus bues", ou plutôt un peu après, il s'évanouit dans la nature. Disparu donc, mais pas tout à fait sans laisser d'adresse : en 1489, la publication d'un des plus fameux ensembles poétiques de notre langue - les 2 023 vers du Testament - lui permet de régler posthumément ses comptes avec les pouvoirs, avec ses amis, avec la société. Autobiographie ? Confession ? Farce pour la basoche ? Entreprise de justification ? "Je suis pécheur, je le sais bien." A tout le moins un habile agencement poétique auquel le poète a cousu des pièces anciennes - ballades et rondeaux - donnant à l'oeuvre des allures d'anthologie tout en gommant ce que la forme testamentaire, fût-elle parodiée, risquait d'avoir de répétitif.
Commençant ironiquement par une mise en abyme de l'auteur qui tente de dicter à "son clerc Firmin" endormi ses dernières volontés, le poème multiplie les adresses, jouant sur les mots, mêlant le rire gouailleur au lamento des regrets dans la veine des ubi sunt et des tempus fugit : "Qu'est devenu ce front poli,/Ces cheveux blonds, sourcils voutis/[...] Et ces belles lèvres vermeilles ?" Les ballades les plus connues, celles dite des Dames du temps jadis - "Mais où sont les neiges d'antan ?", mise en musique par Brassens - ou des Femmes de Paris - "Il n'est bon bec que de Paris" - témoignent de "l'amour des dames". Si la ballade dite des Pendus, complainte des condamnés transis appelant leurs "frères humains" à la compassion, ne fait pas partie du legs du Testament, la Ballade de merci - "A Chartreux et à Célestins,/A Mendiants et à Dévotes,/A musards et claquepatins/[...] A fillettes montrant tétins/Pour avoir plus largement hôtes[...]/Je crie à toutes gens mercis" - suscite, elle, moins de compassion que d'envie de saluer le poète. J.M.
Philippe de Commynes a une riche postérité. Etre, en somme, le premier diplomate écrivain de langue française, n'est-ce pas inaugurer une longue et valeureuse lignée ? Talleyrand, Chateaubriand, Paul Morand, Saint-John Perse ne lui doivent-ils pas d'avoir ouvert la voie à ce privilège qu'offre la carrière diplomatique : voir le monde et l'écrire ? L'époque que traverse Philippe de Commynes propose de surcroît de riches heures à observer. Il naît en 1447, en Flandre. De sorte que c'est du duc de Bourgogne qu'il est le féal. De langue flamande, ne parlant ni n'écrivant le latin car ses études furent sommaires, il parle en revanche un parfait français. D'abord au service de Charles le Téméraire, dont il supporte mal les comportements erratiques et violents, il prend le parti de Louis XI en qui il voit un souverain aux idées fermes et à l'intelligence déliée.
Il s'en portera bien. Louis XI, dont il devient le conseiller intime, le dotera généreusement. Si généreusement, d'ailleurs, qu'il lui faudra, au soir de sa vie, rendre quelques comptes à ceux que la faveur royale avait spoliés à son profit. Comme diplomate, Philippe de Commynes aura servi trois rois : Louis XI, Charles VIII et Louis XII et, comme mémorialiste, il aura été le spectateur engagé mais scrupuleux de trois règnes. Aussi bien, ses Mémoires constituent de précieuses sources primaires dont la réception a été continue du Moyen Age à nos jours. C'est une rareté historiographique et c'est un hommage littéraire. M.R.
Il va de soi que cette sélection ne jette pas dans l'ombre La Divine Comédie (Dante), Le Décaméron (Boccace), les Dialogues de Catherine de Sienne... -http://www.lexpress.fr/culture/livre/les-dix-tresors-de-la-litterature-medievale_1114291.html
programme télé
En février 1944, un couple de réfugiés juifs autrichiens, Annie et Fritz Finaly, à la veille d'être raflés pour Auschwitz dont ils ne reviendront jamais, confient Robert, 3 ans et Gérald, 2 ans, leurs deux enfants, à Antoinette Brun, directrice de la crèche municipale de Grenoble. La guerre terminée, mademoiselle Brun refuse de rendre à leur famille les deux enfants qu'elle a fait baptiser.
Après plusieurs années de bataille judiciaire, le sort de Robert et Gérald va diviser l'opinion publique et prendre des proportions internationales. Grâce aux archives de l'Eglise catholique, demeurées secrètes jusqu'en 2005, et aux témoignages de Robert et Gérald Finaly eux-mêmes, ce documentaire reconstitue toute l'affaire.
aujourd'hui
c'était hier...
Le 14 mai 1948, l'Etat d'Israëlproclama son indépendance. Moins de 24 heures plus tard, les armées régulières d'Egypte, de Jordanie, de Syrie, du Liban et d'Irak envahissaient le pays, contraignant Israël à défendre la souveraineté qu'il venait de recouvrer dans sa patrie ancestrale.
Pendant ce qu'on appela plus tard la guerre d'Indépendance, les Forces de défense d'Israël à peine formées, pauvrement équipées, repoussèrent les envahisseurs au cours de violents combats qui devaient durer quinze mois et coûtèrent la vie à plus de 6 000 Israéliens (près de un pour cent de la population juive du pays à l'époque).
Durant les premiers mois de 1949, des négociations directes menées sous les auspices de l'Onu entre Israël et chacun des pays agresseurs (à l'exception de l'Irak qui refusa de négocier avec Israël) conduisirent à des accords d'armistice reflétant la situation qui prévalait à la fin des combats.
De ce fait, la plaine côtière, la Galilée et tout le Néguev se trouvaient sous souveraineté israélienne, tandis que la Judée et la Samarie passaient sous contrôle jordanien et la bande de Gaza sous administration égyptienne ; la ville de Jérusalem fut divisée, la Jordanie contrôlant la partie orientale, y compris la Vieille Ville, et Israël le secteur occidental. - http://www.mfa.gov.il/MFAFR/Facts%20About%20Israel/HISTOIRE-%20L-Etat%20d-Israel
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1927 : Georges Suffert, journaliste et écrivain français († 17 janvier 2012).
Le Pape et l'Empereur
Au douzième siècle, l'Europe chrétienne atteint son apogée. C'est le siècle des premières croisades et des premières cathédrales. Mais entre le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel, le conflit est incessant
Entre 1160 et 1180, une véritable guerre va mettre aux prises un empereur d'Allemagne tout-puissant, Frédéric Barberousse, et un pape sans moyens dont l'histoire a presque oublié le nom, Alexandre III
Quel est l'enjeu de ces batailles ? La domination de l'Europe pour l'Empereur ; l'indépendance du Saint-Siège pour Alexandre
L'assassinat de Thomas Becket, la destruction et le sac de Milan - la plus grande ville européenne de l'époque -, le soutien par la Sicile et la France du combat d'Alexandre, la défaite des armées de Frédéric écrasées au nord de l'Italie par une armée lombarde sortie de terre, tout cela va scander un combat qui va ébranler l'Europe durant ce douzième siècle finissant
La scène finale se déroulera à Venise. L'Empereur devra s'agenouiller devant Alexandre, sous les regards sidérés de la foule vénitienne qui contemple pour la première fois de son histoire un pape et un empereur
Au lendemain de ces vingt ans, l'Eglise ne sera plus tout à fait la même
Comment fut menée cette lutte qui, au-delà de sa dimension religieuse, présente bien des points communs avec les affrontements d'hier, d'aujourd'hui ou de demain
C'est cette page d'histoire que nous raconte avec un grand talent Georges Suffert, l'auteur de Tu es Pierre
1667 : Georges de Scudéry, écrivain français (° 11 avril 1601).
Artamène ou Le Grand Cyrus
de Madeleine de Scudéry, Georges de Scudéry
Artamène ou le Grand Cyrus est le roman le plus long de la littérature française, et sans doute l'un des plus ambitieux : l'édition originale, parue entre 1649 et 1653, compte treize mille pages et met en scène plus de quatre cent personnages au sein d'une trentaine d'histoires distinctes. Récit " à tiroirs " et " à clés ", il connut à l'époque un succès immense ; sa démesure et ses invraisemblances, cependant, lui valurent bientôt une réputation d'illisibilité, et il sombra dans l'oubli. Le présent volume invite à redécouvrir, par extraits, cette somme romanesque : l'intrigue principale, tout à la fois héroïque et galante, qui relate les aventures du conquérant perse Cyrus à la recherche de sa bien-aimée Mandane, mais aussi deux histoires secondaires. Dans l'" Histoire des amants infortunés ", les protagonistes se disputent le titre d'amant le plus malheureux sur le modèle des " cours d'amour " de L'Astrée ou des " questions d'amour " médiévales ; quant à l'" Histoire de Sapho ", version revue et corrigée de la vie de la poétesse grecque, elle témoigne de l'acuité de la réflexion menée par Mlle de Scudéry sur la condition de femme écrivain.
citations du jour :
L’admission des femmes à l’égalité parfaite serait la marque la plus sûrede la civilisation, et elle doublerait les forces intellectuelles du genrehumain. »
« Les bibliothèques sont particulièrement utiles pour les livres médiocresqui, sans elles, se perdraient. »
« Dans l'excès du bonheur lire est bien difficile, cependant on s'ennuie à lalongue si l'on ne lit pas. »
« Dans les grandes crises, le coeur se brise ou se bronze. »
« On peut pardonner, mais oublier, c’est impossible. »
« " On dit " et " peut-être " sont les deux huissiers de la médisance. »
« La France est un pays qui adore changer de gouvernement à conditionque ce soit toujours le même. »
« Un mot vaut une idée dans un pays où l'on est plus séduit par l'étiquette dusac que par le contenu. »
juste pour le plaisir...
peintre du jour :
1727 :Thomas Gainsborough, peintre britannique († 2 août 1788).
Voyage autour du livre
trouvés au cours de mes vagabondages de la journée...
chez Lali
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