jeudi 2 février 2012

Henry Miller et ses 11 commandements


Les 11 commandements d'Henry Miller, à suivre à la lettre




Vous vous sentez l'âme d'un écrivain scandaleux et sulfureux? La bohème vous fait rêver mais la volonté vous fait défaut? Heureusement pour vous, Henry Miller peut vous aider dans votre cheminement artistique.

Enfin, vous aider... de profundis...

Tirés de l'ouvrage Henry Miller on Writing rédigé par l'intéressé, ces onze commandements datant de son exil parisien au début des années 30 devraient vous permettre d'atteindre proprement et rapidement vos objectifs.

1. Ne travaille qu'un projet à la fois, jusqu'à ce que celui-ci soit terminé.
2. Ne commence aucun nouveau livre, n'ajoute rien à Printemps noir.
(NDLR : troisième publication mais premier roman de l'auteur, il fait suite à Tropique du Cancer)
3. Ne sois pas nerveux. Travaille calmement, joyeusement, imprudemment à ce que tu as commencé.
4. Travaille selon le Programme et non selon ton humeur. Arrête-toi à l'heure prévue !
5. Si tu ne peux créer, tu peux travailler.
6. Consolide un peu plus chaque jour, plutôt que d'ajouter sans cesse du terreau.
7. Reste un être humain ! Vois des gens, va faire un tour, bois un coup si tu en as envie.
8. Ne deviens pas un gratte-papier ! Travaille uniquement avec plaisir.
9. Chamboule le Programme quant tu en as besoin, mais rattrape-le le jour suivant.Concentre-toi. Applique-toi. Affine le tout.
10. Oublie les livres que tu veux écrire. Pense uniquement au livre que tu es ITen trainIT d'écrire.
11. Écris en priorité et sans cesse. La peinture, la musique, les amis, le cinéma, tout ça passe après.

Libre à vous de rédiger votre propre « Programme », mais sachez que la liste a plutôt réussi à Henry Miller, puisqu'il a publié en 1934 Tropique du Cancer, son premier roman (qui fête ses cinquante ans aux États-Unis, voir notre actualitté).

Et un premier chef-d'œuvre.


Sources :
Flavor Wire
List of Note
Wikipedia



Henry Miller est un romancier américain né le 26 décembre 1891 à New York où se déroule son enfance, et décédé le 7 juin 1980 à Pacific Palisades (Californie).
Son œuvre est marquée par des romans largement autobiographiques, dont le ton cru et sensuel a suscité une série de controverses dans une Amérique puritaine dont Miller a voulu stigmatiser l'hypocrisie morale. Son écriture virulente et scandaleuse a profondément marqué les écrivains de la Beat Generation.
Henry Miller est né d'Heinrich Miller, un modeste tailleur et de Louise Marie Neiting, à Manhattan, New York où il grandit dans un environnement allemand catholique. La jeunesse de Miller est marquée par l'errance : il enchaîne les petits boulots, entame de brèves études au City College of New York. Il devient directeur du personnel d'une importante société télégraphique, la Western Union Telegraph. En 1924, il abandonne tout et décide de se consacrer totalement à la littérature.
En 1928, délaissant femme et enfant, Henry Miller se rend en Europe et en 1930 s'installe en France où il vit jusqu'à ce qu'éclate la Seconde Guerre mondiale. Ses premières années de bohème à Paris sont misérables, Miller devant lutter contre le froid et la faim alors qu'il vit à la cloche. Dormant chaque soir sous un porche différent, courant après les repas offerts, la chance se présentera en la personne de Richard Osborn, un avocat américain, qui lui offre une chambre de son propre appartement. Chaque matin, Osborn laissait un billet de 10 francs à son intention sur la table de la cuisine.
À l'automne 1931, Miller obtient un premier emploi de correcteur d'épreuves au journal La Tribune grâce à son ami Alfred Perlès. Il en profite pour soumettre des articles signés sous le nom de Perlès (puisque seuls les membres de l'équipe éditoriale pouvaient proposer un papier). Il écrit la même année son Tropique du Cancer à la Villa Seurat située à proximité du Parc Montsouris dans le 14e arrondissement, qui sera publié en 1934. C'est ce roman qui entraîna aux États-Unis des procès pour obscénité, selon les lois contre la pornographie en vigueur à l'époque.
Ce choix de Miller de lutter contre le puritanisme fit beaucoup pour libérer les tabous sexuels dans la littérature américaine, à la fois d'un point de vue moral, social, et légal. Il continue à écrire des romans, tous censurés aux États-Unis pour obscénité. Il publie Printemps noir (1936), puis Tropique du capricorne (1939) qui parviennent à se diffuser aux États-Unis, vendus sous le manteau, contribuant à forger sa réputation d'écrivain underground.
Il retourne à New York en 1940, puis s'installe à Big Sur (Californie) en 1944 où il continue à produire une littérature puissante, colorée et socialement critique.
La publication de son livre Tropique du Cancer en 1961 lui coûte toute une série de procès pour obscénité, tant son livre mettait à l'épreuve les lois et la morale américaines sur la pornographie. En 1964, la Cour Suprême casse le jugement de la Cour d'État en affirmant la valeur littéraire de l'œuvre de Miller. Ce jugement représenta une avancée majeure dans la naissance de ce qui serait plus tard connu sous le nom de révolution sexuelle. Elmer Gertz, l'avocat qui avait brillamment défendu le cas Miller lors de la parution du livre en Illinois, est par la suite devenu un des plus proches amis d'Henry Miller. Des volumes entiers de leurs correspondances ont été publiés.
Henry Miller est décédé le 7 juin 1980 à Pacific Palisades en Californie. À sa mort, il fut incinéré et ses cendres dispersées à Big Sur.

Sur la fin de sa vie, Miller s'adonnait également à la peinture. Une activité créatrice et artistique qu'il considérait comme le direct prolongement de son œuvre littéraire. Il était notamment très proche du peintre français Grégoire Michonze. Sa passion tardive pour la peinture trouve de nombreux échos dans ses écrits, notamment dans son essai Peindre, c'est aimer à nouveau. À propos de la peinture, Miller disait : « Ma définition de la peinture, c’est qu’elle est une recherche, comme n’importe quel travail créateur. En musique, on frappe une note qui en entraîne une autre. Une chose détermine la suivante. D’un point de vue philosophique, l’idée est que l’on vit d’instant en instant. Ce faisant chaque instant décide du suivant. On ne doit pas être cinq pas en avant, rien qu’un seul, le suivant. Et si l’on s’en tient à cela, on est toujours dans la bonne voie. »
Miller était également un honorable pianiste amateur.
En dehors de l'écriture romanesque proprement dite, Miller entretint d'abondantes correspondances avec nombre d'écrivains, artistes et autres personnalités de son temps. De multiples recueils de ces lettres ont été publiés après sa mort et proposent autant de « clés » permettant de comprendre les multiples facettes de la personnalité d'Henry Miller.
La correspondance la plus connue, la plus caractéristique mais aussi la plus évocatrice, est celle échangée avec Anaïs Nin. Une correspondance nourrie qui débute dans les années 1930 et durera plus d'une vingtaine d'années ; ces échanges épistolaires ont fait notamment l'objet d'une publication sous le titre Correspondance passionnée.

L'œuvre d'Henry Miller est proprement inclassable. Ni roman, ni « nouveau roman », ni autobiographie proprement dite, ni journal personnel, elle est l'expression d'une impossibilité d'un écrivain à exister dans une société hyperpositiviste et fonctionnaliste. Elle peut se définir comme un « roman de formation » qui ne trouvera sa réalisation et sa reconnaissance sociale qu'à partir de la publication de Miller à Paris. Ses écrits retracent l'itinéraire d'un homme en marge du système, cherchant une réalisation de soi par un idéal de culture autodidacte et qui doit sans cesse lutter pour obtenir les moyens de poursuivre l'écriture de son œuvre. En ce sens, sa trilogie majeure (La Crucifixion en rose : SexusNexus,Plexus) est l'expression d'une littérature postmoderne, de l'écrivain maudit ayant pour compagnon de route des femmes en quête d'un même idéal antimatérialiste, et des hommes qui acceptent de le soutenir dans sa recherche solipsiste. C'est la raison aussi pour laquelle il est devenu tant aux États-Unis qu'en France dans les années 1950-70, une sorte d'écrivain générationnel, surtout de la Beat Generation, comme Jack Kerouac etWilliam S. Burroughs, qui refusaient de « reproduire le système » par conformisme social. De cette errance et cette odyssée, on ne retient souvent que l'apologie d'une sexualité à la Wilhelm Reich, qui s'est heurté à l'establishment judiciaire américain qui a longtemps empêché la publication de ses livres pour « pornographie » (bien légère au regard des standards de notre temps). En ce sens, son œuvre et sa personnalité ont été les précurseurs de la révolution sexuelle des années 1960. Dans la seconde partie de sa vie, il mène une vie d'ermite californien, dans une maison au large de la côte pacifique, à Big Sur, devenant une sorte d'antimodèle de la société américaine poursuivant ses rêves effrénés de consommation et de domination.
source principale : wikipédia

Bibliographie
rongés / tentation de lire...


  • Ailes coupées (1922) (Clipped Wings) (inédit)
  •  Tropique du Cancer (1934) (Tropic of Cancer). Souvent considéré comme le chef d'œuvre de Miller mais plus sûrement le roman par lequel « un écrivain américain nous est né » (Blaise Cendrars - revue Orbes - 1935). Une chronique de son quotidien et de ses errances parisiennes, rythmés par des repas gargantuesques et des rencontres féminines bien entendu torrides, le tout appuyé par une langue poétique et directe du plus bel effet. Une révolution dans le monde de la littérature, qui lie immédiatement Miller avec les grandes œuvres impies de CendrarsCéline ou Rabelais. Un livre unique, incandescent et frontal -  C'est maintenant l'automne de ma seconde année à Paris. On m'y a envoyé pour une raison dont je n'ai jamais pu sonder la profondeur.
    Je n'ai pas d'argent, pas de ressources, pas d'espérances. Je suis le plus heureux des hommes au monde. Il y a un an, il y a six mois, je pensais que j'étais un artiste. Je n'y pense plus, je suis ! Tout ce qui était littérature s'est détaché de moi. Plus de livres à écrire, Dieu merci!
    Et celui-ci, alors? Ce n'est pas un livre. C'est un libelle, c'est de la diffamation, de la calomnie. Ce n'est pas un livre au sens ordinaire du mot. Non! C'est une insulte démesurée, un crachat à la face de l'Art, un coup de pied dans le cul à Dieu, à l'Homme, au Destin, au Temps, à la Beauté, à l'Amour !... à ce que vous voudrez. .
  • Aller-Retour New York (1935). Une relation tragi-comique d'un voyage rocambolesque, encore une fois portée par une écriture en toute liberté. Miller peaufine son style (l'adoucit, pour certains), mais garde cette indépendance de ton qui fait sa marque. Un livre éminemment drôle et acerbe.
  •  Printemps noir (1936) (Black Spring)-  C'est aujourd'hui le troisième ou le quatrième jour du printemps, et me voici assis à la place Clichy en plein soleil. Aujourd'hui, assis au soleil, là, je vous dis que je me fous complètement que le monde aille à sa ruine ou non; je me fous que le monde ait raison ou tort, qu'il soit bon ou mauvais. Il est : et ça suffit. Je le dis, non pas comme un Bouddha accroupi sur ses jambes croisées, mais inspiré par une sagesse à la fois joyeuse et solide…
  • Max et les Phagocytes (1938) (Max and the White Phagocytes), traduction par Jean-Claude Lefaure, éditions du Chêne, 1947. Recueil de six nouvelles : MaxVia Dieppe-NewhavenL'ancien combattant alcoolique au crâne en planche à lessiveMademoiselle ClaudeRéunion à BrooklynCrucifixion en rose (en 3 parties)
  • L'Argent, son évolution (1938) (The Money and how it get's that Way)
  •  Tropique du Capricorne (1939) (Tropic of Capricorn) Des, fous et des idiots asservis par leur croyance à la nécessité inéluctable du travail, pour qui le présent n'est qu'un pont vers un lendemain inatteignable - des lâcheurs de proie pour l'ombre, dupes et victimes d'un système à fabriquer des malheureux : voilà comment Henry Miller, dans sa jeunesse, voit son entourage, voilà ce qu'il refuse d'être.
    Ce qu'il veut ? Empoigner la vie et la savourer à loisir. Il ne réalisera vraiment son rêve qu'après avoir rencontré la jeune femme à qui est dédié ce livre, Mona (héroïne des récits' Plexus et Nexus), et après avoir compris que plus encore que mordre la vie à belles dents, il désire exprimer ce qu'il pense .et ressent. Et sa nature ardente, passionnée (fanatique, disait sa mère) lui donne énormément à penser et ressentir. La période qu'évoque le présent volume est celle qui précède la découverte de sa vocation d'écrivain, celle où il assume le poste de, chef des coursiers de la « Cosmodémonique " en nonchalant t joyeux Priape condamné à la bureaucratie par l'obligation où il est de gagner de l'argent, mais sans pour autant renoncer à assouvir ses fringales. La sexualité tient une place qui avait fait interdire le livre à sa parution en 1939, mais Henry Miller ne fait pas que fouler aux pieds les interdits : il raconte avec une verve infatigable son enfance à Brooklyn, ses ambitions, sa découverte du surréalisme, sa philosophie.Le texte français de ce volume est une édition révisée destinée à la publication des « oeuvres complètes » et précédée d'une préface écrite pour elle par Henry Miller en 1972.
  • L'Œil du cosmos (1939) (The Cosmological Eye)
  •  Le Colosse de Maroussi (1941) (The Colossus of Maroussi). Relation d'un voyage en Grèce, qui dévie peu à peu vers une ode au cosmos et à la vie, à travers le portrait de quelques personnages hauts en couleurs. Le lyrisme millerien dans toute sa grandeur, poignant et immense. -  Au temps où Henry Miller tirait le diable par la queue à New York pour mener la seule vie qui lui paraissait digne d'être vécue ? c'est-à-dire écrire et s'emplir la tête de belles choses ? l'Europe représentait la Mecque des écrivains, sinon même leur paradis (il a raconté ce temps?là dans la trilogie : Sexus, Plexus, Nexus). Il est allé en Angleterre, en France, il y a écrit ses célèbres Tropiques mais il n'a pas vu le véritable berceau de la civilisation, la Grèce. Il s'y rend à la veille. de la seconde guerre mondiale, sur l'invitation de son ami, le poète et romancier Lawrence Durrell (auteur du Quatuor d'Alexandrie) qui habite Corfou. Aussitôt, il est séduit. Rien ne l'exaspère plus que d'entendre célébrer l'Amérique comme un pays de cocagne et la vie américaine 'comme la seule enviable quand on a eu la chance de naître en Grèce. Il veut considérer cette terre non dans sa pauvreté matérielle mais dans sa richesse spirituelle et artistique. Hommes et choses, tout prend à ses yeux des dimensions épiques et c'est d'une plume quasi homérique qu'il décrit les paysages grecs et l'homme qui lui semble le mieux incarner l'âme grecque Katsimbalis, d'Amaroussion, transformé par la magie de sa vision en colosse de Maroussi . Mais cet enthousiasme débridé, c'est le plus grand charme de Miller
  • La Sagesse du cœur (1941) (The Wisdom of the Heart)
  • Dimanche après la guerre (1944) (Sunday after the War)
  • Varda, le Constructeur (1944) (Varda, the Master Builder)
  • La Grande misère de l'artiste aux États-Unis (1944) (The Plight of the Creative Artist in USA)
  • Qu'allez-vous faire pour Alf (1944) (What are you going to do about Alf ?). Court texte destiné à soutenir un ami dans la dèche.
  • Reflets d'un passé fervent (1944) (Semblance of a Devoted Past)
  • Le Cauchemar climatisé (1945) (The Air Conditionned Nightmare). Portrait de l'Amérique sous cellophane, énorme pamphlet contre le confort et la bourgeoisie, le meilleur exemple de ce qu'est la vie pour Miller.
  • L'Obscénité et la Loi de la réflexion (1945) (Obscenity and the Law of Reflection) (également dans Souvenirs souvenirs)
  •  Maurizius pour toujours (1946) (Maurizius for Ever)
  • Souvenirs, souvenirs (1947) (Remember to Remember)
  • Le Sourire au pied de l'échelle (1948) (The Smile at the Foot of the Ladder). Assez à part dans son œuvre, un « quasi roman » autour d'un personnage cher à Miller : le clown. Texte presque classique et très attachant.
  • Courtes histoires américaines (HM et alii – 1948)
  •  Sexus (1949) (1er volet de La Crucifixion en rose / The Rosy Crucifixion I). La démesure faite livre, l'acte définitif de Miller. Un énorme flot de mots pour dire la vie, à travers les rencontre, les beuveries, les excès, la littérature... Un livre douloureux et paillard. -  Interdit pendant des années, Sexus est l'audacieux premier volet de « La Crucifixion en rose », comprenant aussi plexus et Nexus, où Henry Miller entreprend le récit complet de sa vie tumultueuse, riche d'expériences intérieures et d'aventures.
    Sexus est l'histoire du grand amour qui, à travers l'inoubliable Mara-Mona, agit comme un révélateur sur Miller, mais aussi l'analyse lucide de la formidable crise qui le secoua et le fit se muer en lui-même.
    Certains passages, très crus, d'une sexualité exacerbée, associent provocation et témoignage ils sont, dans cette oeuvre ardente, riche, puissante, une partie de la vérité dont Miller a fait l'objet de sa vie créatrice.
  •  Plexus (1952) (2e volet de La Crucifixion en rose / The Rosy Crucifixion II)-  Quand on n'a ni sou ni maille, un emploi c'est le paradis ou presque, à condition de priser par-dessus tout la sécurité que donne le salaire dont il est la contrepartie, mais, pour Henry Miller, le ,poste de chef des coursiers à la Western Union équivaut à un carcan qui l'oblige, tel l'âne de la noria, à se traîner sans trêve de sa maison au bureau et vice versa ,pendant que file un temps précieux. Il se sent une seule raison d'être sur terre : écrire. Il veut absorber le monde par tous les pores dans le but unique de se préparer à son métier d'écrivain. Dans Sexus, il a parlé de ses débuts dans la vie, de son premier mariage. Avec Plexus, il entame le second chapitre de son autobiographie, en fait le moment où il a vraiment commencé à vivre. Mona, sa nouvelle compagne, l'encourage à quitter la Western Union. Pour l'argent, ils se débrouilleront. Leurs picaresques stratagèmes les entraînent dans mille aven-tures et imbroglios parmi la faune de Brooklyn, dont Miller n'est pas le spécimen le moins curieux avec sa rage d'écrire et sa superbe indifférence aux contingences sociales. A son image, le récit bouillonne de sève et d'ardeur.
  • Amours sans importance (1955) (Night of Love and Laughter)
  • Jours tranquilles à Clichy (1956)
  •   Un diable au paradis (1956) (A Devil in Paradise, the Story of Conrad Moricand)-  Entre 1920 et 1939, on s'en souvient, Paris a été la ville d'élection d'une importante colonie d'artistes et d'écrivains étrangers; parmi eux, la romancière Anaïs Nin et Henry Miller. La première présente au second un certain Conrad Téricand, citoyen suisse passionné d'astrologie et ruiné. Se rappelant ses propres tribulations sans un sou en poche sur le pavé de Montparnasse, Miller aide Téricand de son mieux. La guerre venue, l'écrivain regagne les Etats-Unis. En 1947, il apprend que la situation de Téricand n'a fait qu'empirer. Son bon coeur lui dicte aussitôt d'inviter l'astrologue à Big Sut (Californie). Hélas, c'est le diable en personne qu’il installe dans sa maison. Comment vivre avec un démon (ce qui n’est pas commode) et comment s’en débarrasser (ce qui se révèle presque impossible), tel est le thème de ce récit vibrant de verve où le bouillonnant auteur des Tropiques se montre excellent peintre de caractères autant que mémorialiste divertissant.
  • Hamlet (1956) (Hamlet, a philosophical Correspondence with Michael Fraenkel). Miller s'essaye à l'essai et tombe dans l'abscons à travers ces lettres qui parlent de beaucoup de sujets... sauf d'Hamlet !
  •  Lire au cabinet (1957) -  " Le fait que vous lisiez tel genre de littérature aux cabinets et tel autre ailleurs devrait être lourd de sens pour le psychiatre.
    Le fait même que vous lisiez ou que vous ne lisiez pas aux cabinets devrait être lourd de sens pour lui. On ne parle malheureusement pas assez de tels problèmes. On estime que ce que chacun fait aux cabinets ne regarde que lui. Il n'en est rien. Cela concerne l'univers tout entier. " Henry Miller. 
  •  Big Sur et les Oranges de Jérôme Bosch (1957) (Big Sur and the Oranges of Hieronymus Bosch)-   Les oranges symbolisent les délices du paradis dans le triptyque de Bosch connu sous nom du Millennium. Et c'est bien un paradis terrestre qu'Henry Miller décrit dans ce livre. Le thème central en est Big Sur où l'auteur a vécu, un coin.; magnifique et sauvage de la côte Pacifique, en Californie, au nord de Monterey. On y découvre pêle-mêle l'histoire des gens qu'il y a -trouvés, de ceux qui s'y sont installés pour une période plus ou moins longue. On y rencontre des écrivains qui n'ont jamais rien écrit, des saints modernes plongés dans la méditation, des fervents de cultes sexuels, des célébrités et des spécialistes de tout genre, des enfants terribles et des adultes naïfs, de merveilleux, d'extraordinaires caractères que la plume magique de Miller éclaire soudain avec toute la fantaisie de son inimaginable génie.
    Car tout est raconté avec la verve du meilleur Miller; à l'humour, à la drôlerie irrésistible, succèdent des vues originales et profondes sur les problèmes de la vie et de l'amour.
    Il s'agit d'une sorte de testament dans lequel un homme totalement libéré des conventions du monde moderne découvre, en lui-même, son propre paradis.
  • Le Carnet rouge (1959) (The Red Notebook)
  •  Nexus (1960) (3e volet de La Crucifixion en rose / The Rosy Crucifixion III)-  Le paradis n'est pas de ce monde, chacun le sait et Henry Miller mieux que personne en ces années 1926 et 1927. De quoi se plaint-il ? diraient les censeurs. Il voulait être débarrassé des contingences matérielles pour devenir écrivain, or il a la chance de trouver en sa seconde épouse Mona une femme dévouée qui le supplie de rester au logis pendant qu'elle part en quête de l'argent nécessaire pour vivre. Qu'il se gorge de lecture et de rêveries, qu'il s'emplisse les yeux de bonne peinture, qu'il écrive puisque c'est son désir. Oui, mais il y a un serpent dans leur nid d'amoureux : Stasia, l'amie de Mona.
    Il se ronge d'énervement, il délire, il tourne comme un ours en cage dans Brooklyn. Dix, vingt personnages baroques tra-versent son univers. Nul n'est plus extravagant que Stasia la folle. La jeter dehors ? Mona s'y oppose et, mieux encore, décide de visiter l'Europe avec elle. Lui gagnera entre-temps de quoi s'y rendre à son tour. Seule l'Europe, affirme Mona, convient à l'écrivain qu'il veut être. C'est sur le départ de l'auteur pour le « vieux continent » que s'achève ce volume, le troisième de la Crucifixion en rose où Miller décrit avec verve et passion son apprentissage d'homme de lettres.
  • Peindre c'est aimer à nouveau (1960)
  • Water Color, Drawings and his Essay, the Angel is my Watermark ! (1962)
  • Reste immobile comme un colibri (1962)
  • Ma vie et moi (1971). Un condensé succinct et rapide des mémoires de Miller, par lui-même.
  • Virage à 80° (1973)
  • Le livre des amis (1976)
  • J'suis pas plus con qu'un autre (Éditions Alain Stanké, 1977). Le seul livre de Miller écrit directement en français et publié sous forme de manuscrit. Maladroit mais intrigant.
  • Transit (1977)
  • Jours tranquilles à Brooklyn (1978)
  • The Theatre & Other Pieces (1979). Tirage confidentiel (500 exemplaires seulement) et jamais traduit en français, cet ouvrage traite du théatre (plusieurs essais et une nouvelle).
  • Moloch 10/18 (1998)
  • Nexus 2 (140p.) Suite du premier Nexus et dernier volet inachevé de La Crucifixion en rose (coll. Autrement dit, 2004)
  • Au fil du temps (1989)
  • Crazy Cock (Belfond, 1991)
  • Opus pistorum Opus Pistorum (1941) Ouvrage pornographique écrit suite à une commande d'un admirateur anonyme de l'époque.- Ecrit secrètement vers 1941 pour un intermédiaire de Virginie spécialisé dans la vente (clandestine, bien sûr) de manuscrits érotiques à de riches amateurs, Opus pistorum est un des livres les plus carrément obscènes d'Henry Miller, qui a pu donner libre cours à sa sensualité dans le récit de cette " grande dérive érotique sous les toits de Paris ", le Paris des années 30 où Miller avait vécu de 1930 à 1939. Retrouvé après sa mort en 1980, le texte ne devait en être publié aux Etats¬ Unis qu'en 1983. On y retrouve les personnages des deux Tropiques - Cancer et Capricorne : Alf, Tania, Sid..., mais pour une " Odyssée du sexe " encore plus débridée par la clandestinité de l'écriture. Que cherchent donc à Paris (pas question d'une semblable quête dans les pays anglo-saxons !). Miller et ses compagnons ? La femme idéale ? L'expérience érotique parfaite ? La traduction française d'Opus pistorum était devenue introuvable.    
  • L'oeil qui voyage L'œil qui voyage (2005)-  " De l'osmose au cataclysme, rien qu'un grand mouvement silencieux et perpétuel. Rester immobile au sein de cette danse insensée, se déplacer avec la terre, même si elle vacille, se joindre aux cafards, aux étoiles, aux dieux et aux hommes, c'est ça voyager ! Et là-bas, à l'intérieur de cet espace où nous nous déplaçons, où nous laissons d'invisibles traces, serait-il possible que j'entende un écho lointain et railleur, une voix anglaise fluette et anémique me demander sur un ton incrédule : "Allons, M. Miller, ne me dites pas que vous écrivez aussi des livres médicaux ?" Mais si, bon Dieu, je peux maintenant le déclarer avec une conscience pure. Oui, monsieur Personne de Newhaven, j'écris des livres médicaux qui guérissent tous les maux du temps et de l'espace. En fait, à cet instant même, j'écris sur l'unique et grand remède de la conscience humaine : le sentiment du voyage ! "
  • Aquarelles (1999). Le bonheur facile de Miller avec l'aquarelle narré à son ami Emil Schnellock.
  • Souvenir souvenirs  -  Miller se couche à plat ventre sur le plancher et montre à une amie, sur un plan de Paris, les endroits où il a jadis vécu. Puis il se rappelle des moments de sa vie en France, évoque les écrivains, les poètes, les inconnus qu'il a rencontrés, les lieux et les plats qu'il a goûtés, et médite sur la mémoire. Autour de ce texte, Souvenir souvenirs, qui donne son titre à l'ouvrage, Henry Miller a rassemblé des portraits, récits, lettres, pamphlets - tous courts, mais vigoureux, souvent drôles - qui s'inscrivent dans cet « examen de l'Amérique » auquel il s'est livré depuis Paris et à son retour aux Etats-Unis en 1940. « L'Amérique est pleine d'endroits. D'endroits vides. Bondés d'âmes vides. Bien entendu c'est meuble avec tous les derniers machins... Tout le confort pour ainsi dire. Voilà l'Amérique. Et ce n'est pas la peine d'aller au cinéma pour s'en rendre compte. »

un auteur dont je ne suis pas fan...
mais bien envie de lire Lire au cabinet...







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