1883 : Gustave Doré, peintre français (° 6 janvier 1832).
Gustave Doré est un illustrateur, graveur, peintre et sculpteur français, né à Strasbourg le 6 janvier 1832, au 5 (aujourd'hui 16), rue de la Nuée-Bleue, et mort le 23 janvier 1883 à Parisdans son hôtel de la rue Saint-Dominique. Il fut reconnu internationalement de son vivant.
En 1843, le père de Gustave, Jean-Philippe Doré, polytechnicien, est nommé ingénieur en chef des Ponts et Chaussées de l'Ain et la famille Doré s'installe à Bourg-en-Bresse. L'enfant aux dons précoces est un très bon élève du collège mais il se fait encore davantage remarquer par ses caricatures et ses dessins inspirés du monde bressan qui l'entoure : à douze ans un imprimeur local publie ses premières lithographies sur Les Travaux d'Hercule. Elles amènent l'éditeur parisien Charles Philipon à lui proposer de s'installer à Paris où à partir de 1847 il suit les cours du lycée Charlemagne et dessine en même temps des caricatures pour le Journal pour rire de Philippon. Il connaît vite la célébrité et débute en 1848 au Salon avec deux dessins à la plume mais continue à vivre auprès de sa mère après la mort de son père en 1849.
À partir de 1851, tout en exposant ses toiles, il réalise quelques sculptures de sujets religieux et collabore à diverses revues dont le Journal pour tous. En 1854, l'éditeur Joseph Bry publie une édition des œuvres de Rabelais, illustrée d'une centaine de ses gravures. De 1861 à 1868, il illustre La Divine Comédie de Dante.
De plus en plus reconnu, à la fois autodidacte et exubérant, Gustave Doré illustra entre 1852 et 1883 plus de cent vingt volumes qui parurent en France, mais aussi en Angleterre, en Allemagne et en Russie. Lors de la campagne de Crimée, il réalise, à la fois comme auteur et comme illustrateur, L'Histoire de la Sainte Russie, une charge contre ce pays avec qui la France et l'Angleterre étaient entrées en guerre. C'est un album qui préfigure la bande dessinée, où il joue sur le décalage entre le texte et l'illustration, et où il utilise d'étonnantes astuces graphiques.
Il fréquente alors la société mondaine et élargit ses activités picturales en composant de grands tableaux comme Dante et Virgile dans le neuvième cercle de l’Enfer (1861 - 311 x 428 cm – musée de Brou), L'Enigme (au Musée d'Orsay) ou Le Christ quittant le prétoire (1867-1872), un tableau mesurant six mètres de haut par neuf mètres de large. Ce tableau a été restauré de 1998 à 2003 au Musée d'art moderne et contemporain de Strasbourg, dans une haute salle qui lui est dédiée.
Multipliant en même temps dessins et illustrations en tous genres (fantastique, portraits-charges), sa notoriété devient européenne et il rencontre un immense succès en Angleterre avec la Doré Gallery qu'il ouvre à Londres en 1869.
Il meurt d'une crise cardiaque à 51 ans, le 23 janvier 1883, en laissant une œuvre imposante de plus de dix mille pièces qui exercera par la suite une forte influence sur nombre d'illustrateurs. Son ami Ferdinand Foch organise les obsèques à Sainte-Clotilde, l'enterrement au Père-Lachaise et un repas d'adieu rue Saint-Dominique.
En 1931, Henri Leblanc publie un catalogue raisonné qui recense 9 850 illustrations, 68 titres de musique, 5 affiches, 51 lithographies originales, 54 lavis, 526 dessins, 283 aquarelles, 133 peintures et 45 sculptures. Le musée de Brou à Bourg-en-Bresse, conserve pour sa part 136 œuvres de toute nature (peinture à l'huile, dessins, sculptures).
Dans les années 2000, son arrière-arrière petit neveu est chanteur et se nomme Julien Doré.
Bibliographie
rongés avec plaisir
Gustave Doré illustra plus de cent chefs-d'œuvre de la littérature universelle
- Honoré de Balzac : Les Cent contes drolatiques
- La Bible : Traduction de Bourassé et Janvier, appelée aussi Bible de Tours, 1866
- François Rabelais : Œuvres, 1851, 104 ill.
- Les Russes, 1854, bande dessinée dont il est l'auteur et l'illustrateur.
- : Nouveaux contes de fées, 1857, 20 vign.
- Hippolyte Taine : Voyage aux Pyrénées, 1858
- Dante Alighieri : La Divine Comédie, 1861, 136 ill. et L'Enfer
- Gottfried August Bürger : Aventures du Baron de Münchhausen, Charles Furne, traduction nouvelle de Théophile Gautier Fils 1862, 158 ill.
- Lépine : La Légende du Croque-Mitaine, Librairie de L. Hachette, 1863, 177 vignettes sur bois.
- Miguel de Cervantes : Don Quichotte, 1863, 377 ill.
- Sinbad le Marin, 1865
- Théophile Gautier : Le Capitaine Fracasse, 1866, 60 ill.
- Victor Hugo : Les Travailleurs de la mer, 1867, 22 ill.
- Jean de La Fontaine : fables, 1868, 248 ill.
- Samuel Coleridge : The Rime of the Ancient Mariner, 1876
- Lord Byron : Œuvres.
- Charles Perrault : Les Contes de ma mère l'Oye (La Barbe bleue, Cendrillon, Le Chat botté, Le Petit Chaperon rouge, Le Petit Poucet, Riquet à la houppe, Griselidis, Les Fées, La Belle au bois dormant, Peau d'Âne ).
- John Milton, Le Paradis perdu, 1674.
- Jules Verne, diptyque des voyages lunaires : De la Terre à la Lune et Autour de la Lune, ainsi que d'autres œuvres de l'auteur.
Ainsi que des ouvrages sur la tauromachie :
- Jean Charles Davillier, « Voyages en Espagne » publié de 1862 à 1873 dans la revue « Le Tour du monde », sous le titre « Combats de taureaux », Hachette 1862, republié en 1984 par l'Union des Bibliophiles Taurins de France, 1984, sous le titre : La Tauromachie de Gustave Doré(ISBN 2904202048)
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