revue de presse : Par Culturebox (avec AFP)
décès de Carlo Fruttero, de Fruttero e Lucentini
L'écrivain Carlo Fruttero est mort dimanche à l'âge de 85 ans. Il avait écrit de nombreux romans à quatre mains avec Franco Lucentini (décédé en 2002), dont le best-seller "La Femme du dimanche"
L'écrivain est mort dans sa maison de Castiglione della Pescaia, sur la côte toscane.
Né à Turin en 1926, Carlo Fruttero est traducteur avant de rencontrer Franco Lucentini, avec qui il fait équipe à partir de 1957.
Ensemble, sous le nom de "F & L", les deux hommes travaillent dans le journalisme (au quotidien La Stampa), la traduction, l'édition et la littérature, en particulier dans le roman policier. Ils se répartissent les rôles : l'un rédige un premier jet et l'autre relit et remet en forme le texte.
Une carrière foisonnante, du polar à l'édition
Le duo, qu'ils désignent sous le nom de "la firme", publie d'abord un recueil de poèmes, "L'idraulico non verrà", en 1971. L'année suivante, Fruttero et Lucentini connaissent la gloire avec un polar, "La Donna della domenica" (La Femme du dimanche). Ils donneront une suite à cette histoire en 1979 avec "A che punto è la notte" ("La Nuit du grand boss" en français).
"La Femme du dimanche" a été adapté au cinéma en 1975 par Luigi Comencini, avec Marcello Mastroianni dans le rôle du commissaire Santamaria.
Parmi les autres bes-sellers de Fruttero et Lucentini, on peut citer "L'Amant sans domicile fixe" et "Place de Sienne".
Un regard ironique sur la nature humaine
Dans La Stampa, ils publient une chronique humoristique sur l'actualité, "L'Agenda di F & L", qui sera rassemblée dans leur "trilogie du crétin" : "La Prédominance du crétin", "La Sauvegarde du sourire" et "Le Retour du crétin". Les deux acolytes publiaient aussi dans L'Espresso et dans Epoca. Ils avaient provoqué la colère de Mouammar Kadhafi en 1973 avec un billet féroce sur "le fou de Tripoli", rappelle le quotidien La Repubblica.
Sans oublier la traduction en italien de "Dr Jekyll et Mr Hyde" de R.L. Stevenson et un travail d'éditeur chez Einaudi et Mondadori. Et de direction du magazine Il Mago et de la revue Urania.
Depuis le suicide de Lucentini en 2002, Fruttero avait cessé d'écrire. A la fin de sa vie, il n'avait rien perdu de sa verve. "Passé 80 ans, personne n'ose écrire 'le vieux Fruttero' alors on parle du 'grand Fruttero'", ironisait-il récemment.
Evoquant le suicide de Mario Monicelli, qui s'est jeté par la fenêtre d'un hôpital à 95 ans, il disait que "même si je le voulais, je ne pourrais pas me suicider : je suis invalide et bloqué chez moi au rez-de-chaussée". "J'ai la chance d'avoir deux filles que j'adore et qui s'occupent énormément de moi, trois petits-enfants merveilleux: un geste de ce genre les attristerait, ce serait une tradégie", rectifiait-il toutefois.
Fruttero et Lucentini
Carlo Fruttero (né à Turin le 19 septembre 1926 et mort à Castiglione della Pescaia le 15 janvier 2012)1 est un écrivain, traducteur et journaliste italien. Il a écrit la plus grande partie de son œuvre en collaboration avecFranco Lucentini.
Carlo Fruttero travaille comme traducteur pendant de nombreuses années avant de faire la connaissance de Franco Lucentini en 1953. Tous deux feront équipe à partir de 1957, jusqu'à la mort de Lucentini en 2002, puis Fruttero continue seul à publier des romans.
En 2007, le prix Chiara a couronné l'ensemble de son œuvre. La même année, Carlo Fruttero a reçu le prix Campiello pour Des femmes bien informées.
Durant quarante-cinq ans, l'équipe que forment Fruttero et Lucentini, fort célèbre sous l'abréviation de « F & L », va déployer ses talents dans le domaine du journalisme, de latraduction, de l'édition, de la littérature et du roman policier. « F & L » porte d'ailleurs un surnom : la « firme » (la ditta).
Leur premier livre commun est un recueil de poèmes, L'idraulico non verrà, en 1971, mais c'est l'année suivante que Fruttero et Lucentini connaissent la gloire grâce à un roman policier, La Donna della domenica (La Femme du dimanche), à qui ils donneront une suite en 1979 avec A che punto è la notte. Parmi leurs autres best-sellers, on peut citerL'Amant sans domicile fixe, où ils revisitent le mythe du Juif errant, et Place de Sienne, côté ombre, thriller étroitement lié aux mystères du Palio de Sienne.
Pour chacun des livres écrits à quatre mains, romans ou essais, ils se répartissent les rôles : l'un rédige un premier jet, l'autre relit et s'occupe de la remise en forme du texte.
À partir de 1972, ils écrivent aussi pour La Stampa, le grand quotidien de Turin, où leur chronique intitulée L'Agenda di F & L offre un commentaire malicieux sur les événements de l'actualité et fournira la substance de leur célèbre « trilogie du crétin » : La Prédominance du crétin, La Sauvegarde du sourire et Le Retour du crétin. Les deux coéquipiers publient également de nombreux articles dans L'Espresso et dans Epoca, ce qui ne les empêche pas d'œuvrer en tant que traducteurs (par exemple, ils traduisent en italien le Dr Jekyll et Mr Hyde de R. L. Stevenson), d'adapter le roman La Pierre de lune de Wilkie Collins en 1972 pour la télévision, d'imaginer une fin au Mystère d'Edwin Drood de Dickens (sous le titre de L'Affaire D ou le Crime du faux vagabond), de publier des anthologies, de diriger des collections chez des éditeurs comme Einaudi et Mondadori, ou encore de présider aux destinées du magazine Il Mago et de la revue Urania, qu'ils ont dirigée de 1961 à 1986.
Leur premier succès de librairie, La Femme du dimanche, fut adapté au cinéma en 1975 par Luigi Comencini, avec Marcello Mastroianni dans le rôle du commissaire Santamaria. En 1994, Nanni Loy adapta leur roman A che punto è la notte (La Nuit du Grand Boss) pour la télévision.
Il meurt le 15 janvier 2012 à Castiglione della Pescaia à l'âge de 85 ans.
Franco Lucentini (Rome, 24 décembre 1920 – Turin, 5 août 2002) est un écrivain, traducteur et journaliste italien. Il a écrit la plus grande partie de son œuvre en collaboration avec Carlo Fruttero.
Né à Rome le 24 décembre 1920, Franco Lucentini est le fils d'Emma Marzi et de Venanzio Lucentini, un meunier originaire des Marches qui possédera plus tard une boulangerie à Rome.
En 1941, il distribue des tracts antifascistes avec un ami, ce qui lui vaut deux mois d'emprisonnement. Il obtient son doctorat de philosophie à l'université de Rome en février 1943. Après l'armistice signé par l'Italie, il se met au service de l'United Nations News, l'agence de presse des Nations unies à Naples.
Ensuite, durant quelques mois, il travaille à Rome pour l'agence de presse ANSA, puis il se rend à Prague et à Vienne pour le compte de l'agence de presse ONA. L'atmosphère de Vienne au lendemain de la guerre lui inspire une nouvelle, I Compagni sconosciuti. Après un bref retour à Rome en 1949, il arrive à Paris, où il exerce divers emplois : livreur, répétiteur, masseur.
C'est à Paris qu'il fait les deux rencontres les plus importantes de son existence : d'abord celle de Simone Benne Darses, de douze ans son aînée, qui deviendra sa femme ; puis celle de Carlo Fruttero en 1953. Toutefois, la collaboration entre les deux auteurs ne devient effective qu'en 1957, lorsque Lucentini emménage à Turin. Tous deux travaillent alors pour la maison d'édition Einaudi. Le « tandem » va fonctionner pendant près d'un demi-siècle.
Le prix Campiello récompensera Franco Lucentini pour l'ensemble de son œuvre en 2000.
Deux ans plus tard, atteint d'un cancer du poumon, il se suicide le 5 août 2002 en se jetant dans la cage d'escalier de son immeuble, place Vittorio Veneto, à Turin, mort qui n'est pas sans évoquer celle de Primo Levi.
bibliographie
- La Signification de l'existence, Des Autres, 1979
- Carlo Fruttero et Franco Lucentini, Place de Sienne, côté ombre, Éditions du Seuil, coll. « Cadre Vert », 1er février 1985, 182 p. -
Vous êtes un parfait couple moyen milanais : l'avocat Maggioni et sa femme Valeria, en route dans une voiture moyenne pour Sienne. Survient un formidable orage : des chevaux passent dans la brume, Madame reconnaît la route qu'il faut prendre à gauche et se trompe d'embranchement ; vous voici débarquant dans une villa luxueuse où des Siennois raffinés, doublés de deux serviteurs philippins, vous abritent.
C'est là l'enclenchement de l'engrenage. Qui explique que trois jours plus tard, pour la grande course du Palio, vous, Monsieur, vous trouviez à une fenêtre en compagnie de la trop jolie et trop jeune Ginevra ; cependant que vous, Madame, observez la course d'une autre fenêtre, appuyée à l'épaule du don Juan Guidobaldo. Vous observez la course, mais, à vrai dire, chacun épie surtout l'autre. Et c'est bien autre chose encore que vous êtes là à attendre, à tenter de comprendre. Qui donc est le jockey Puddu, sorte de gnome grossier et triomphal, qui vous a mordue très incongrûment, Madame ? Et qu'est-ce que ce mort trouvé dans la villa, une vipère autour du cou ? Et qu'est-ce que cette histoire embrouillée du Palio disputé par dix-sept contrade (quartiers) cependant que six contrade «mortes» n'ont plus le droit de courir ? Et quel rapport entre toutes ces contrade et les habitants de la villa?
Autant d'énigmes auxquelles vous ne pourrez plus vous arracher -peut-être bien parce que c'est avec vous-même qu'à la fin de l'enquête vous avez rendez-vous. - La Prédominance du crétin, essai, Livre de Poche, 1990
- La Couleur du destin, Seuil, 1990
- La Nuit du Grand Boss, Livre de Poche, 1990
- L'Affaire D. ou le Crime du faux vagabond (Dickens), Points/Seuil, 1991
- Ce qu'a vu le vent d'ouest, Seuil, 1993
- La Femme du dimanche, Points/Seuil, 1995
- L'Amant sans domicile fixe, de Carlo Fruttero, Franco Lucentini Laffont, coll. Pavillons Poche, 2007 - Le premier personnage, ici, c'est Venise - une Venise d'hiver, plus souvent brumeuse qu'ensoleillée, la Venise labyrinthique des rues éloignées, quasi désertes. Le deuxième personnage - elle - est une princesse romaine résidant dans un hôtel de luxe, fréquentant les milieux snobs et cosmopolites, et venue là pour une salle des ventes, à la recherche d'œuvres d'art. Le troisième personnage - lui - est le guide d'un groupe de touristes minables traîné à l'économie de monument en monument. Guide dont l'érudition et la distinction contrastent étrangement avec une valise râpée et un imperméable constellé de taches. Ce qui résultera de leur imprévisible rencontre, et pourquoi celle-ci prendra sans cesse des allures d'énigme, c'est l'objet de ce roman. Où l'ironie et le sens du détail vrai, qui sont propres à Fruttero et Lucentini, se doublent de tendresse, de nostalgie - de profondeur.
- La Sauvegarde du sourire, Arléa, de Carlo Fruttero et Franco Lucentini -
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Des Femmes Bien Informées
de Carlo Fruttero -
Un crime, huit femmes. Chacune raconte ce qu elle sait, ou croit savoir, ou feint de ne pas savoir... De la grande manipulation, un grand polar.
On découvre dans un fossé de la périphérie de Turin le cadavre d une prostituée roumaine assassinée. Crime des bas-fonds ? Règlement de comptes ? Trouble machination bien plus insoupçonnable ? Car la victime n était pas prostituée mais déguisée en prostituée... Tandis que la police piétine, huit femmes, mêlées de près ou de loin à ce crime scabreux, donnent leur version des faits. De la carabinière à la journaliste, de la serveuse à la femme du monde, de la grenouille de bénitier à la jeune aristocrate, chacune offre une facette fascinante de la complexité humaine : férocité des bas-fonds, vulgarité obscène des médias, bonhomie sotte et râleuse du petit peuple, raffinement cruel ou bêtise des habitants des beaux quartiers et des antiques châteaux piémontais...
C est en compagnie de son fidèle ami d écriture, Franco Lucentini, et avec un de leurs plus grands chefs-d uvre, L Amant sans domicile fixe, que l auteur italien donnait des couleurs vénitiennes à la rentrée « Pavillons Poche » 2007. Aujourd hui, la collection accueille son premier roman écrit en solitaire. Au-delà de l intrigue policière, diaboliquement construite, Carlo Fruttero signe ici une comédie de m urs aussi impitoyable que savoureuse. - Brève histoire des vacances de Carlo Fruttero et Franco Lucentini - Les vacances, quel ennui! Depuis que le Serpent, "ancêtre des animateurs modernes", a suscité chez les deux hôtes de l'Éden l'envie d'aller se distraire un peu, le sujet n'a cessé d'alimenter les conversations les plus plates, les bavardages les plus oiseux. Armés de l'esprit de dérision et de l'ironie moqueuse qui les caractérisent, les auteurs de La Femme du dimanche se sont à leur tour attaqués à la question : ils nous entraînent dans une enquête historico-touristique endiablée à travers les lieux communs qui, on le verra, hantaient déjà les mois d'été des Babyloniens, des Phéniciens, des Égyptiens, des Étrusques, des Grecs, des Arabes, des Huns, des Vandales, des Wisigoths, des Lombards, etc.
rongés quelques uns, toujours avec plaisir.
il me semble en avoir un ou deux en attente...
je vérifierai plus tard...
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