Camilo José Cela Trulock est un écrivain espagnol né à Padron (anc. Iria Flavia) Galice, (Espagne) le 11 mai 1916 et mort à Madrid le 17 janvier 2002. Romancier, poète et essayiste, il s'est adonné à tous les genres littéraires.
En 1931, il s'installe avec sa famille à Madrid et suit brièvement des études de lettres et de philosophie à l'université de la capitale.
En 1936, il combat du côté franquiste lors de la Guerre civile espagnole. Postérieurement, il rejette la dictature de Franco1 et maintient une attitude indépendante envers le régime dont il subira la censure tout en ayant lui-même travaillé un temps, entre 1943 et 44, comme censeur de presse.
À partir de 1954, il réside à Majorque où il fonde la revue littérairePapeles de Son Armadans2 qui connaîtra 276 numéros et jouera un rôle très important dans les lettres espagnoles jusqu'à sa cessation en 1979 : 40 000 pages, 1070 auteurs publiés. Il entre à la Real Academia de la Lengua Española en 1957 et participe en tant que Sénateur Royal aux Cortes Constituantes chargées de rédiger la nouvelle constitution de 1978.
Cela a publié son premier roman, La familia de Pascual Duarte (La Famille de Pascal Duarte3), en 1942. Le style de ce roman, d'un réalisme sec et rugueux, a été qualifié de tremendismo. Il s'agit de la description, poussée jusqu'à l'exagération, de l'univers sordide et arriéré d'un criminel à peine conscient de ses actes. Ce roman, qui a réussi à échapper aux censeurs, a marqué la renaissance de la vie littéraire espagnole dans un paysage désolé par la guerre civile. En effet, de nombreux écrivains et intellectuels avaient été tués ou s'étaient exilés et la situation économique désastreuse du pays ainsi que la censure franquiste entravaient l'apparition de nouveaux talents. Dans Pabellón de reposo (Pavillon de repos, 1943), l'auteur évoque la vie au sanatorium où, tuberculeux, il résida à plusieurs reprises dans sa jeunesse.
Son goût prononcé pour l'horrible et les personnages mutilés ou atrophiés (œil de verre, jambe de bois) se retrouve dans ses nouvelles (Noviciado, sortie rue Noviciado, Marcelo Brito...). Ses premiers ouvrages, notamment ses poèmes, très pessimistes et nourris par un penchant certain pour le morbide, évoquent la brutalité et la sécheresse du cadre de vie espagnol.
L'autre œuvre la plus notable de Cela est La Ruche (La Colmena, 1953), description de quelques jours dans la vie morne, grise et pénible de très nombreux personnages (environ trois cents) vivant à Madrid en 1942. Elle a été censurée.
Tenté par l'avant-garde et les techniques littéraires expérimentales, l'auteur a évoqué la guerre d'Espagne dans son roman Vísperas, festividad y octava de San Camilo del año 1936 en Madrid (San Camilo, 1936, 1969) qui trahit l'influence de James Joyce et de William Faulkner par l'utilisation du monologue intérieur.
Auteur de plusieurs romans, récits de voyages, poèmes, ouvrages autobiographiques, articles et nouvelles, Camilo José Cela a multiplié les recherches d'écriture novatrices tant sur le plan narratif que formel. Les années 1980 lui ont offert un nouveau souffle littéraire grâce à des œuvres de fiction comme Los vasos comunicantes (Les Vases communicants, 1981), Mazurca para dos muertos (Mazurka pour deux morts, 1983) et Cristo versus Arizona (1988), constitué d'une seule et unique phrase de 230 pages.
Il reste aux yeux de certains un personnage ambigu, douteux et volontiers provocateur, tenant des propos homophobes et oscillant sans cesse entre la connivence et la critique envers la dictature franquiste. Malgré tout, il continue à occuper une place de premier ordre dans la littérature espagnole du xxe siècle grâce à la puissance et à la nouveauté de ses textes.
Pour l'ensemble de son œuvre, Cela reçut la Creu de Sant Jordi en 1986, le prix Prince des Asturies en 1987, le prix Nobel de littérature en 1989 et le prix Cervantesen 1995 (dont il avait déclaré quelques années auparavant qu'il était « couvert de merde »). Il est anobli par le roi Juan Carlos I le 17 mai 1996, avec le titre de 1ermarquis d'Iria Flavia.
Il fut également satrape du Collège de ’Pataphysique.
source principale : wikipédia
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bibliographie
- Mrs. Caldwell parle à son fils, Denoël, 1968
- Office des ténèbres 5, Albin Michel, 1978
- Toreros de salon, Verdier, 1989 - Il ne faut pas confondre la Tauromachie de Salon avec la musique de chambre, le latin de cuisine, ou quelque autre divertissement casanier. Il n’est pas indispensable, pour se sentir torero, d’avoir face à soi un véritable taureau. Le Torero de Salon va l’inventer, au sens de « l’invention de la Croix ». C’est-à-dire qu’il creuse, pour le trouver, tout au fond de lui-même, dans les obscurités où sommeille le mammifère primordial.
- Nouvelles aventures et mésaventures de Lazarillo de Tormès, Gallimard, 1989
- Mazurka pour deux morts, Julliard, 1990
- Le Joli Crime du carabinier et autres anecdotes, Librairie générale française, 1991 -
- L’Aficionado, Verdier, 1992 -
L'Aficionado réunit tous les écrits taurins de Camilo José Cela. Les toreros ratés et faméliques qui hantent son œuvre, de ses romans les plus célèbres aux moindres chroniques de circonstance, ne sont pas de simples éléments exotiques de l'éternel espagnol.
Du fond de la vie, dans le dédale qui mène chaque homme à la liberté d'être lui-même, ils constituent pour Cela, la figure la plus lumineuse et la plus têtue de l'espoir. - San Camilo 1936, Seuil, 1994 - Atrocités et scènes scatologiques abondent dans ce romanqui a pour objectif de décrire l'atmosphère de confusion et d'incohérence qui régnait à Madrid parmi le peuple - et en particulier les prostituées - dans les premiers jours de la guerre civile. Accès relativement difficile. Le lecteur court des risques en s'aventurant dans ce long monologueintérieur parasité de collages journalistiques.
- La Ruche, Gallimard, 1996 -
L'auteur de ce livre est l'un des plus brillants représentants de la littérature espagnole contemporaine. La ruche, qui a obtenu un grand succès dans tous les pays de langue espagnole, est-elle un roman ? Une série d'instantanés plutôt - de flashes - dont l'ensemble constitue un document extraordinaire sur le Madrid de 1942.
Une " histoire "? Non, mais cent histoires entrecroisées dont les personnages passent tour à tour ou simultanément devant l'objectif. Ce n'est que peu à peu que l'on découvre les fils qui relient entre elles ces marionnettes humaines, et que le projecteur fait sortir de l'ombre les alvéoles qui servent de décor à leur aventure: on pense à un immeuble dont les petites fenêtres s'éclaireraient une à une et clignoteraient dans la nuit.
Ce n'est pas un hasard si un des épisodes du livre a pour théâtre un grand édifice qui se met à vivre d'une vie " unanime " à la suite du décès d'un des locataires. Mais c'est un café qui est la cellule centrale où se rassemble l'essaim pittoresque et bigarré qui bourdonne dans la ruche, autour de la reine des abeilles, la patronne, la terrible dona Rosa: aventuriers douteux, oisifs, parasites, entremetteuses, usuriers, prostituées, petites bonnes, vieux boucs, et aussi les éternelles victimes de l'argent, de la politique, de la malchance et de l'injustice - les jeunes sans travail, les filles sans amour, les malades sans espoir, les écrivains traqués et les enfants qui chantent dans les rues.
C'est toute la " comédie espagnole " - celle d'aujourd'hui et celle de toujours - que Camilo José Cela nous présente dans des pages dont l'ironie et le burlesque sont le voile transparent de l'émotion et de la pitié. - La Famille de Pascal Duarte (1), Seuil, 1997 (première parution en français 01/03/1948) - Dans la prison de Badajoz, un condamné relate longuement sa vie et revient sur le sort funeste de sa femme, de ses enfants, de ses proches. A son contact, toutes les existences semblent s'être effritées - comme s'effrite la terre d'Espagne, tuée par le soleil, " le vent mauvais et perfide ". Semblable aux héros des grandes tragédies classiques, Pascal Duarte est " un modèle - un modèle qu'il ne faut pas imiter mais fuir ". Camilo José Cela a reçu le prix Nobel de littérature en 1989.
- Onze histoires de football, Bartillat, 1998
hormis les récits sur la tauromachie,
bien aimé les autres romans...
en lirais-je d'autres ?
pas certaine, l'auteur me semble être assez déplaisant...
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