Colette, de son vrai nom Sidonie-Gabrielle Colette, est une romancière française, née à Saint-Sauveur-en-Puisaye (Yonne) le 28 janvier 1873, morte à Paris le 3 août 1954. Elle est élue membre de l’Académie Goncourt en 1945.
Dernière des quatre enfants (deux filles et deux garçons) de Sidonie Landoy (Sido) et du capitaine Jules-Joseph Colette (saint-Cyrien, zouave qui a perdu une jambe lors de la Bataille de Melegnano et est fait percepteur à Saint-Sauveur en Puisaye1), celle qui deviendra Colette a vécu une enfance heureuse à Saint-Sauveur-en-Puisaye, gros village de Bourgogne. Adorée par sa mère comme un « joyau tout en or » au sein d’une nature fraternelle, elle reçoit une éducation laïque.
Sido, féministe et athée convaincue qui ne craint pas de troubler le curé de Saint-Sauveur avec son chien ou de lire Corneille caché dans un missel, lui apprend l'art de l'observation notamment dans le jardin donnant sur la cour de la maison. La jeune Colette lit très tôt les grands classiques et prend des leçons de français comme de style auprès de son père, grand lecteur de journaux. Sido ayant des goûts de luxe que son mari ne sait lui refuser, la famille ruinée doit quitter Saint-Sauveur et s’installe en novembre 1891 à Chatillon-sur-Loing (devenu Chatillon-Coligny)2.
Adolescente, elle rencontre Henry Gauthier-Villars, séducteur compulsif surnommé « Willy », avec qui elle se marie le 15 mai 1893 à Châtillon-Coligny. Willy, critique musical très influent et auteur de romans populaires, est un viveur parisien qui fait également travailler à son profit une équipe de collaborateurs dans son atelier parisien de la maison d’édition Gauthier-Villars au 55 quai des Grands Augustins, dans laquelle s'installe le couple au dernier étage. Il introduit Colette dans les cercles littéraires et musicaux de la capitale. Vite saisi par les dons d’écriture de sa jeune épouse, Willy l'utilise elle aussi comme nègre (le premier manuscrit de Colette date de 1893)3 puis dès 1895 l’engage à écrire ses souvenirs d’école, qu’il signe sans vergogne de son seul nom. Cela donne Claudine à l'école, bientôt suivi d’une série de Claudine (La Maison de Claudine, Claudine à Paris, Claudine en ménage, etc.), qui sont donc publiés sous le nom du seul Willy.
Willy est, entre autres, l'amant de la femme d'Émile Cohl, Marie-Louise Servat, avec laquelle il avait eu un fils, Jacques Henry Gauthier-Villars (ce fils de Willy est né avant que celui-ci ne commence à fréquenter Colette, en 1889, et donc bien avant son mariage avec elle, c'est d'ailleurs en mettant cet enfant en nourrice à Chatillon-Coligny qu'il a commencé à fréquenter Colette). Colette, jalouse et consternée de devoir être enfermée dans un rôle d’épouse bafouée, se libère de plus en plus de cette tutelle. En 1905, elle publie le premier livre sous son nom de Colette Willy, Dialogues de bêtes. Encouragée par le comédien et mime Georges Wague (1874-1965), elle commence alors une carrière au music-hall (1906-1912), où elle présente des pantomimes orientales (« la première mime féminine de mon temps » écrit-elle) dans des tenues très légères, puis se produit au théâtre Marigny, au Moulin-Rouge, au Bataclan. Ce sont des années de scandale et de libération morale : elle divorce de Willy en 1906, s'entoure d’homosexuels des deux sexes, de prostituées et de drogués1, connaît plusieurs aventures féminines, notamment avec Mathilde de Morny (Missy), fille du duc de Morny et sa partenaire sur scène, en 1911, chez qui elle vit le plus souvent et qui lui a offert la villa Roz Ven à Saint-Coulomb en Bretagne, ou Natalie Clifford Barney dite « l'Amazone ». Durant toute cette période, Colette chemine aussi dans sa vocation d'écrivain. Elle publie des ouvrages évoquant ces années, comme La Vagabonde, L'Envers du music-hall ou En tournée.
« Vu le commis voyageur Willy bardé de jeux de mots et d'à peu près à rendre jaloux le plus exubérant rat de table d'hôtes. Près de lui Colette, plus Polaire que jamais, avec sa mine d'enfant gâté et méchant, de cancre femelle, insupportable et contente d'elle »4.
Après son divorce, Colette a une brève liaison avec Auguste-Olympe Hériot, rencontré à la fin de 1909. Elle rencontre ensuite Henry de Jouvenel, politicien et journaliste, qu'elle épouse en 1912 et qui l'engage à donner quelques billets et reportages au journal le Matin, dont il est le rédacteur en chef. De lui, à Castel Novel de Varetz (Corrèze), elle aura sa seule enfant, Colette Renée de Jouvenel, dite « Bel-Gazou » (« beau gazouillis » en provençal). À quarante ans alors que son mari la trompe, elle joue encore un rôle d'initiatrice à l'amour auprès du fils d'Henry, Bertrand de Jouvenel, dix-sept ans, expérience durant cinq années qui nourrira les thèmes et les situations dans Le Blé en herbe5. Pour ce qui concerne Chéri, c'est un fantasme devenu réalité, puisque le livre est publié en 1920 alors que sa conception remonte à 1912, soit quelques années avant sa liaison avec Bertrand de Jouvenel. Le divorce avec Henry de Jouvenel est prononcé en 1923. Comme elle le fera pour Willy dans Mes apprentissages, Colette se venge de son ex-mari dans Julie de Carneilhan.
En juin 1919, Colette, directrice littéraire du journal Le Matin, contacte Léopold Marchand, figure marquante du théâtre entre les deux guerres, pour contribuer à une nouvelle rubrique dénommée Mille et un Matins. Colette l'invite dans sa demeure bretonne de Roz Ven àSaint-Coulomb près de Saint-Malo6. En 1921, Léopold Marchand collabore avec Colette à l’adaptation théâtrale de Chéri. Il s'occupe de la mise en scène de Chéri et joue même un rôle7. En 1923, Léopold Marchand adapte pour le théâtre le roman de Colette La Vagabonde8. Colette a publié dans La Jumelle noire l'ensemble des critiques littéraires qu'elle a écrites sur les pièces de Léopold Marchand.
Mélomane avertie, Colette collabore avec Maurice Ravel entre 1919 et 1925 pour la fantaisie lyrique l'Enfant et les sortilèges. Elle a été l'amie de la reine Élisabeth de Belgique, deMarguerite Moreno, de Renée Vivien, et a eu quelques brouilles avec la célèbre demi-mondaine de la Belle Époque, Liane de Pougy.
Elle rencontre son troisième mari, Maurice Goudeket, en accompagnant son amie Marguerite Moreno, chez Madame Andrée Bloch-Levalois, au début de l'année 1925.
Colette fréquente assidûment la Côte d'Azur. Elle séjourne un temps dans sa villa de Guerrevieille, à Sainte-Maxime, puis elle s'installe plus longuement à La Treille-Muscate, à Saint-Tropez (auquel elle consacre de nombreux essais ou romans comme La Naissance du jour, Bella Vista, Prisons et paradis ou Journal à rebours), qu'elle quitte en 1928 en se plaignant de l'affluence trop importante de touristes suite à la promotion de son maire Léon Volterra. Colette vend alors sa villa à Charles Vanel.
Pendant l'Occupation, Colette séjourne quelques mois chez sa fille en Corrèze dans le village de Curemonte puis revient à Paris, avec Maurice Goudeket, passer toute la durée de la guerre dans son appartement du Palais-Royal au 9 de la rue de Beaujolais (plaque sur la maison). Immobilisée dans sa« solitude en hauteur » dans son « lit-radeau » (offert par la Princesse de Polignac) par une arthrite de la hanche, elle continue d'écrire à partir des fenêtres, véritables portes ouvertes sur le monde9.
En 1945, Colette est élue à l'unanimité à l'Académie Goncourt, dont elle devient présidente en 1949. Ayant vite compris que la célébrité passe par la maîtrise de son image, elle devient l'écrivain le plus photographié du XXesiècle3. Les Œuvres Complètes de Colette sont publiées en quinze volumes par la maison d'édition Le Fleuron, créée par Maurice Goudeket. En 1953, elle est élevée à la dignité de grand officier de la Légion d'honneur. Elle compte Jean Cocteau parmi ses voisins. Sur ses vieux jours, celui qu'elle surnomme « son meilleur ami », c'est-à-dire Maurice Goudeket, l'aide à supporter son arthrose. Elle meurt le 3 août 1954.
Malgré sa réputation sulfureuse et le refus par l'Église catholique romaine d'obsèques religieuses, Colette est la seule femme à avoir eu droit à des funérailles nationales.
Elle est enterrée au cimetière du Père-Lachaise à Paris10. Sa fille repose à ses côtés.
source principale : wikipédia
bibliographie
rongés / tentation de lire...
- 1900-1903 : Claudine
Claudine à l'école
Avec Claudine, quinze ans, intelligente, séduisante, très avertie, ses camarades, la flamboyante directrice de l'école et sa jolie adjointe, les deux instituteurs des garçons et quelques autres, nous allons vivre une année scolaire peu banale...
Rempli de vie et de sensualité, Claudine à l'école, premier roman de Colette, réunit déjà toutes les qualités qui assureront l'immense succès du grand écrivain.Son original de père ayant brusquement décidé de s'installer à Paris, Claudine se retrouve rue Jacob dans un appartement sombre, entre deux cours. Refusant obstinément de sortir, errant d'une chambre à l'autre, la gorge rétrécie et l'appétit absent, elle finit par tomber gravement malade. Deux mois passent. Claudine, sans oublier Montigny et sa chère école, reprend petit à petit goût à la vie. Elle fait la connaissance de son ravissant neveu Marcel qui a dix-sept ans comme elle et ses confidences sont bien excitantes ! On la demande en mariage... et enfin elle découvre l'amour. Rempli de vie et de sensualité, Claudine à Paris est la suite de Claudine à l'école, premier roman de Colette.La bizarre comédie que fut le jour de mon mariage ! Trois semaines de fiançailles, la présence fréquente de ce Renaud que j'aime à l'affolement, ses yeux gênants, et ses gestes (contenus cependant) plus gênants encore, ses lèvres toujours en quête d'un bout de moi me firent pour ce jeudi-là une mine aiguë de chatte brûlante. Je ne compris rien à sa réserve, à son abstention, dans ce temps-là ! J'aurais été toute à lui, dès qu'il l'eût voulu : il le sentait bien.- 1904 : Dialogues de bêtes - Une tête carrée aux yeux saillants et un corps massif planté sur de courtes pattes torses lui valent, certains jours d'orage, d'être appelé saucisson larmoyeur, crapaud à cœur de veau ou phoque obtus à l’œil de langouste : tel est Toby-Chien, jeune bull bringé protagoniste de ces dialogues et interlocuteur fébrile de Kiki-la-Doucette, gros chat des Chartreux fier de sa beauté et de sa féline sagesse. Dans la grande maison campagnarde, ils vivent avec des "seigneurs de moindre importance " ? Lui (qui a une prédilection pour Kiki-la-Doucette) et Elle (qu'idolâtre Toby-Chien). Voici, malicieusement trahis par Chien et Chat, les secrets du monde des Quatre-Pattes où les Deux-Pattes interviennent comme des dieux ravageurs (et facilement circonvenus pour qui a l'astuce d'un Chat des Chartreux). En contrepoint se devinent les secrets plus âpres des humains.Dans ces dialogues de bêtes, Colette révèle, en même temps qu'un fragment de sa vie, son immense talent d'écrivain sensible aux êtres et aux choses de la nature.
- 1907 : La Retraite sentimentale - « Il y a un mois environ que je suis à Casamène, - un mois que Renaud gèle, là-haut, tout en haut de l'Engadine. Ce n'est pas du chagrin que j'endure, c'est une espèce de manque, d'amputation, un malaise physique si peu définissable que je le confonds avec la faim, la soif, la migraine ou la fatigue. Cela se traduit par des crises courtes, des bâillements d'inanition, un écoeurement malveillant.Mon pauvre beau ! Il ne voulait rien me dire, d'abord : il cachait sa neurasthénie de Parisien surmené. Il s'était mis à croire aux vins de coca, aux pepto-fers, à toutes les pepsines, et un jour il s'est évanoui sur mon coeur... Il était trop tard pour parler de campagne, de régime doux, de petit voyage : tout de suite, j'ai deviné, sur des lèvres réticentes du médecin, le mot de sanatorium... »
- 1908 : Les Vrilles de la vigne
- 1909 : L'Ingénue libertine - Des yeux noirs superbes, des cheveux si blonds qu'ils paraissent argentés, élancée, Minne est une ravissante personne adorée par sa maman. Elle suit les cours des demoiselles Souhait pour y rencontrer des jeunes filles bien élevées et s'y instruire à l'occasion... Tout a été arrangé pour que Minne ait une vie des plus douillettes. Mais Minne rêve d'autre chose, elle veut connaître ce qu'elle appelle l'Aventure.Mariée, déçue, humiliée mais maintenant renseignée et ayant compris que l'Aventure, c'est l'Amour, Minne va alors chercher avec détermination l'homme qui lui donnera ce bonheur merveilleux dont toutes les femmes qu elle connaît parlent et tous les livres aussi.
- 1910 : La Vagabonde - Trompée, humiliée, malheureuse, Renée, au bout de huit ans de mariage, a enfin trouvé la force de divorcer. Depuis trois ans, elle gagne sa vie au music-hall comme mime, danseuse, voire comédienne à l'occasion. Au hasard des engagements, elle est devenue «la vagabonde», complètement libre mais si seule! C'est alors qu'un homme jeune et riche, Maxime Dufferein-Chautel, très épris, réussit à conquérir Renée et lui propose de l'épouser. Renée pourra-t-elle tout recommencer, oublier l'enfer de son mariage mais aussi s'interdire ces horribles et incessantes comparaisons avec ce qui fut, malgré tout, son premier amour ?C'est après son divorce d'avec Willy, son premier mari, que Colette écrivit La Vagabonde où elle affirme sa volonté de femme libre. D'une grande profondeur psychologique, ce roman s'impose dans l'oeuvre de ce grand écrivain.
- 1913 : L'Entrave - L'amour, n'est-ce qu'un écueil -un bel écueil - sur une route tranquille ? En ce cas, nul besoin de l'éviter. Il suffit de le franchir. C'est ce que croit Renée Néré avant de rencontrer Jean.Et jean arrive. jean en colère, ou jean dédaigneux et persifleur, ou jean sournois, un peu caute-leux, qu'importe, pourvu que ce soit jean! « Merveille de la présence, sécurité inex-plicable de tous les sens », mais également entrave. Renée va-t-elle se laisser prendre par cet amour qui la jette vers jean et où elle tremble de. se briser ? Elle fuit, elle se débat, elle se tait, elle se ment. Mais elle sera vaincue. Renée, l'ancienne Renée, est .morte. La nouvelle, désormais, n'existera qu'à tra-vers jean, et amarrée à lui.
- 1913 : L'Envers du music-hall
- 1916 : La Paix chez les bêtes - " J'ai rassemblé des bêtes dans ce livre, comme dans un enclos où je veux qu'il n'y ait pas la guerre..." Avec ces saynètes animalières publiées en 1916, au plus fort massacre, la romancière de Sido et de La Vagabonde trouve une fois de plus un recours, comme elle le fait face aux désarrois du sentiment, dans la proximité de la nature et de la vie animale.Par la grâce de l'écrivain, les chiens et les chats qui vivent dans ces pages sont merveilleusement eux-mêmes, saisis avec un extraordinaire bonheur d'expression, en même temps qu'ils apparaissent comme des êtres doués de raison et de parole. Ils délivrent une vérité parfois cruelle, certes, mais innocente -subtile ambiguïté qui est un des thèmes les plus profonds et les plus continus de toute l'œuvre de Colette.
- 1917 : Les Heures longues
- 1918 : Dans la foule
- 1919 : Mitsou ou Comment l’esprit vient aux filles - Un mois de mai de la guerre. Mitsou, petite danseuse de l’Empyrée-Montmartre, s’apprête à entrer en scène quand surgit dans sa loge son amie Petite-Chose, accompagnée de deux jeunes sous-lieutenants, un kaki et un bleu horizon. Mitsou se montre froide et réservée. Mais elle est bien jolie et le Lieutenant Bleu, avant de retourner au front, lui adresse une lettre. Une correspondance s’établit. Malgré les fautes d’orthographe, des tournures quelque peu populaires, les lettres de Mitsou enchantent le jeune homme ; elle s’y révèle d’une grande pureté de cœur. Chacune des lettres les rapproche et ils finissent par oublier tout ce qui les sépare, jusqu’au jour où le Lieutenant Bleu arrive en permission…On ne quitte pas le théâtre : En camarades, la pièce que Colette écrivit et créa elle-même sur scène en 1909, complète le volume.
- 1920 : Chéri
- 1922 : La Chambre éclairée (recueil de textes publiés dans la presse à la fin de la Première Guerre mondiale)
- 1923 : Le Blé en herbe - Phil et Vinca, les deux héros adolescents du "Blé en Herbe" resteront le vivant symbole de la pureté du désir, de la joie des vacances. Les plages blondes et les chardons bleus prêtent leurs couleurs estivales à ce charmant conte d'amour. La description que Colette, avec une émotion retenue, a faite de ce voyage sentimental et charnel ne peut vieillir en sa parfaite vérité.
- 1924 : La Femme cachée - Son mouvement libéra le mari inquiet, qui, rendu à une jalousie active et normale, recommença de penser et se leva sans précipitation pour suivre sa femme. Elle est ici pour quelqu'un, avec quelqu'un. Dans moins d'une heure, je saurai tout. Cent cagoules, violettes ou vertes, lui garantissaient qu'il ne serait ni remarqué, ni reconnu.
- 1926 : La Fin de Chéri - Dans sa maison luxueuse, auprès de sa femme, jolie et arriviste, Fred, inoccupé, souffre d'un malaise : dégoût des hommes, jalousie, ennui... Mal de "l'après guerre" ou nostalgie d'un passé encore proche ? Le passé de Chéri. Amoureusement évoqué avec la Copine retrouvée, ce passé doit-il s'avérer définitivement révolu ? N'y aurat-il plus de place pour Chéri dans ce monde ?
- 1928 : La Naissance du jour -Une femme est arrivée à la maturité, à la sagesse et, croit-elle, au renoncement. C'est une sagesse souriante, un renoncement serein. Avec ses chats et ses livres, elle se retire dans le Midi, près de Saint-Tropez - alors petit village inconnu -. Elle va s'occuper de son jardin, de sa treille, bavarder avec de vieux amis, jouir de sa solitude et de sa liberté. Mais elle a pris pour un crépuscule ce qui était la naissance du jour. Car tout recommence et l'amour, un nouvel amour, intervient…
- 1929 : me
- 1930 : Sido - Dans la première partie du livre, Colette fait revivre Sido, sa mère tant aimée. Elle nous parle aussi de son père, « le capitaine », second mari de Sido, de sa sueur aînée, « l'étrangère » et de ses deux frères, «les sauvages », de l'amour qui unissait §es parents et de son enfance heureuse. Dans la seconde partie, des confidences, des anecdotes, des dialogues sur tous les thèmes chers à Colette : l'amour, l'indépendance, la solitude, les souvenirs, les bêtes, la nature, composent Les Vrilles de la vigne.Avec ce style dru, savoureux, propre à Colette, ces récits, d'une extraordinaire poésie, sont parmi les plus beaux de notre littérature.
- 1932 : Le Pur et l'Impur - Est-ce par désir d'évasion, bravade ou simple snobisme que l'on fréquente ces fumeries d'opium dont l'adresse se transmet de bouche à oreille entre initiés? Colette les a visitées, elle aussi, mais en gardant ses distances vis-à-vis de la drogue donneuse d'oubli et, finalement, l'opium capte moins son intérêt que ceux qui en tâtent. C'est par le portrait de l'énigmatique Charlotte aux trompeuses vocalises que commence ce récit où se dessinent les silhouettes des chercheurs de plaisir que Colette a rencontrés au cours de sa jeunesse.Plaisir factice de l'opium et de l'alcool, plaisir clandestin des amours admises ou défendues, ce sont là des plaisirs interdits, de ceux que l'on dit impurs sans que cela les empêche d'exister. Quel sentiment réel anime Damien, Don Juan haïsseur de ses conquêtes? Quelle vérité se cache dans le mensonge des travestis qu'arbore l'un et l'autre sexe ? Par Damien la transition est faite entre les don Juans et les don juannes - la Chevalière obscure, la contemporaine Renée Vivien, le célèbre précédent des Ladies of Llangolln Eleanor Butter et Sarah Ponsonby - et bien d'autres, tant d'autres évoqués avec le talent d'une merveilleuse observatrice.
- 1933 : La Chatte -
Bien avant que Camille, la fiancée d'Alain, découvre une rivale inattendue en Saha, la chatte du jeune homme, celui-ci a déjà opposé secrètement l'élégance du félin à la présence un peu vulgaire de la future épouse. Le mariage ne fait que confirmer chez Alain le léger écoeurement qu'il éprouve en présence de l'exubérante Camille. L'arrivée de Saha révèle à Camille un monde d'affection et de tendresse dont elle se sent exclue. Elle en vient à détester la chatte, objet de toutes les attentions d'Alain. Et peu à peu, Saha s'installe dans le ménage et devient le symbole vivant de tout ce qui sépare les époux.
Un jour, Camille commet le geste impardonnable. Elle tente de tuer la chatte. C'est la rupture. « Ce qui est monstrueux, c'est toi, dira Camille. Si j'avais tué, ou voulu tuer une femme par jalousie, tu me pardonnerais probablement. Mais c'est sur ta chatte que j'ai porté la main, alors mon compte est bon ». - 1934 : Duo - Au cours d'un séjour à la campagne, Michel découvre une liaison entre sa femme Alice, qu'il adore, et le trop séduisant Ambrogio. Liaison ancienne et semble-t-il terminée; mais le doute et la jalousie, quand ils s'emparent d'une âme, peuvent-ils lâcher prise à si bon compte ?Face à l'homme partagé entre la colère et le chagrin, Alice tente de conjurer la crise. Gomment faire comprendre à Michel ce qui a de l'importance et ce qui n'en a pas, lui faire sentir les nuances de l'émotion et de la sensualité féminines ?
Habile à ménager des silences aussi éloquents que les mots, à éveiller le parfum d'une fleur ou la lumière d'un instant, la romancière de Sido et de L Ingénue libertine nous dépeint une femme à la fois espiègle et grave, aimante, mais qui jusqu'au bout refusera de renoncer à elle-même. - 1936 : Mes Apprentissages
- " Splendeur des papillons ", Texte de Colette, Librairie Plon, 1936
- 1937 : Bella-Vista
- 1938 : La Jumelle noire (quatre tomes de recueil de critiques littéraires et cinématographiques : tome I (1934), tome II (1935), tome III (1937), tome IV (1938))
- 1939 : Le Toutounier (suite de Duo)
- 1940 : Chambre d'hôtel -Il faut se méfier, dit Colette, des gens insignifiants qui se collent à vous, tel l'anatife ce parasite des mers, et qui servent souvent de tremplin pour vous précipiter malgré vous dans l'aventure. Parce que Lucetie d'Orgeville renonce à six semaines de paradis avec son bien-aimé Luigi en échange d'une poignée de diamants, Colette se retrouvera à X...-les Bains locataire horrifiée d'un chalet hideux et, par voie de conséquence, ayant fui cette laideur, pensionnaire de l'hôtel du lieu. Ainsi entrent dans sa vie la bourgeoise Mme Haume et son mari Gérard, le protagoniste de Chambre d'Hôtel. Souvenir encore, mais d'une rencontre plus étrange, La Lune de Pluie introduit dans le quotidien les mirages mortels de la sorcellerie. D'un récit à l'autre, le talent de Colette déploie tous ses prestiges de peintre et de conteur.
- 1943 : Le Képi - Colette avait vingt-deux ans quand, par l'entremise d'un ami, elle fit la connaissance de l'héroïne du Képi qui avait le double de son âge . Marco était une négresse » (entendez par là qu'elle écrivait sans les signer des romans à un sou la ligne) et vivait seule, pauvrement mais non sans fierté. Par jeu, les trois amis répondirent à un jeune lieutenant qui cherchait une correspondante. Par jeu encore, ils expédièrent la meilleure lettre - celle de Marco. Ainsi a commencé cette histoire d'amour qui bute sur un képi.C'est aussi un souvenir de ce temps d'arrière-saison où les êtres aiment encore sans avoir la jeunesse pour servir leur passion ou pour la justifier que Colette relate dans le récit intitulé Le Tendron. Les rôles, cette fois, sont inversés. Et c'est l'homme mûr qui se pique le coeur au fruit vert trouvé dans la splendeur de la Franche-Comté.
Souvenir toujours, mais rattaché à sa propre jeunesse, que l'aventure horrifique dé La Cire verte. Et Armande, conte heureux d'amours timides sauvées par la chute d'un lustre, complète ce quatuor de nouvelles dont le style limpide est un modèle de charme et de perfection. - 1943 : Nudité
- 1944 : Gigi - Petite fille adorée de deux demi-mondaines, Gigi s'applique à manger délicatement du homard à l'américaine, à distinguer une topaze d'un diamant jonquille et surtout à ne pas fréquenter « les gens ordinaires». On lui apprend son futur métier de grande cocotte. Mais Gigi et Gaston Lachaille, le riche héritier des sucres du même nom, en décident autrement...Gigi, un des rares romans d'amour heureux de Colette, donne son titre à cet ouvrage qui comporte trois autres nouvelles : « L'Enfant malade », «La Dame du photographe», « Flore et Pomone », dont la richesse du style, d'un art inimitable, enchante.
- 1946 : L'Étoile Vesper - C’est une Colette empreinte de sagesse que nous découvrons dans L’Etoile Vesper, publié la première fois en 1946.L’auteur, qui ne quitte plus guère son appartement du Palais-Royal, évoque la guerre qui vient de finir, médite sur la souffrance qui l’immobilise et sur les nouveaux rapports qu’elle entretient avec le monde. Des notations sur le quotidien alternent avec l’évocation de souvenirs (ses années de journalisme au Matin, les rencontres qu’elle y fit ; la naissance de sa fille) ou d’ombres de son passé (sa mère, Sido, son amie, la poétesse Hélène Picard…).
- 1941~ : Julie de Carneilhan - Un studio dans un quartier populeux et commerçant, des meubles disparates dont certains de prix, une garde-robe nagère belle qui réclame impérieusement des soins attentifs pour masquer son usure tout dit que la maîtresse du logis a connu de meilleurs jours; pourtant on aurait tort de croire que ses revers de fortune l'ont abattue -la comtesse Julie de Cameilhan est de cette race solide qui ne plie devant rien, peut-être même pas devant l'âge. Qui lui donnerait les quarante-cinq ans qu'elle avoue orgueilleusement ? il y a cependant un défaut dans la cuirasse de cette belle amazone. est-elle jamais guérie d'avoir aimé le comte Herbert d'Espivant, son second mari remarié depuis trois ans déjà avec la riche Marianne ? Non, puisqu'il suffit d'un H Viens, Youlka » tendre pour qu'elle accoure à son chevet quand une crise cardiaque le terrasse. Elle a beau savoir que c'est un viveur, un égoïste, un combinard - tout ce qu'elle déteste et a fui - elle ne peut pas refuser ce qu'il demande même en comprenant qu'il prépare une manœuvre sordide, si grand est son espoir de le voir revenir vers elle. Quand elle comprend qu'elle s'est une fois de plus leurrée, d'un geste décidé elle apprête sa tenue de cheval : elle s'en retournera, cavalière assurée et fière, vers sa terre natale - terre d'accueil et de réconfort.
- 1941 : Journal à rebours
- 1944 : Paris de ma fenêtre
- 1949 : Le Fanal bleu
- 1992 : Histoires pour Bel-Gazou (Nouvelles), Hachette, Illustrations Alain Millerand
- 2010 : Colette journaliste : Chroniques et reportages (1893-1945), inédit
- 2011 : J'aime être gourmande, présentation de G. Bonal et F. Maget - introduction de G. Martin, coll. Carnets, L’Herne, Paris.
lus quelques uns il y a fort longtemps et comme un mauvais souvenir... de lecture obligatoire... jamais réessayé depuis...
En relisant les résumés, pas trop tentée non plus...
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