samedi 28 janvier 2012

décédé un 28 janvier...Fiodor Dostoïevski,

1881 (a.s.) : Fiodor Dostoïevski, écrivain russe (° 30 octobre 1821).


Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski (aussi FédorFedor ou Théodore1 en français) Prononciation du titre dans sa version originale (en russe : Фёдор Михайлович Достоевский) est un écrivain russe, né à Moscoule 30 octobre du calendrier julien/11 novembre 1821 et mort à Saint-Pétersbourg le 28 janvier du calendrier julien/9 février 1881. Il est généralement considéré comme l'un des plus grands romanciers russes, et a influencé de nombreux écrivains et philosophes.
Après une enfance difficile, il fréquente une école d'officiers et se lie avec les mouvements progressistes russes. Arrêté pour cette raison en 1849, il est déporté dans un bagne de Sibérie pendant quatre ans. Redevenu sous-lieutenant, il démissionne de l'armée en 1860 et s'engage vraiment dans l'écriture. Épileptique, joueur couvert de dettes et d'un caractère sombre, Dostoïevski mène d'abord une vie d'errance en Europe, au cours de laquelle il devient un fervent libéral pour son pays et surtout un patriote convaincu, avant d'être reconnu à son retour en Russie en 1871 après la publication de Crime et Châtiment (1866) et de L'Idiot (1868) qui ouvrent la période de la maturité où l'auteur écrit ses œuvres les plus abouties : L'Éternel Mari (1870), Les Démons (1871) et Les Frères Karamazov (1880).
Les romans de Dostoïevski sont parfois qualifiés de « métaphysiques » tant la question angoissée du libre arbitre et de l'existence de Dieu est au cœur de sa réflexion tout comme la figure du Christ. Cependant ses œuvres ne sont pas des « romans à thèse », mais des romans où s'opposent de façon dialectique des points de vue différents avec des personnages qui se construisent eux-mêmes, au travers de leurs actes et de leurs interactions sociales.
...
En avril 1849, les membres du cercle Petrachevski sont arrêtés, y compris Dostoïevski, qui est emprisonné. L'empereur Nicolas Ier voit resurgir le spectre du complot des décabristes, un mouvement insurrectionnel qui s'était propagé dans l'armée et avait abouti à la sanglante émeute du 14 décembre 1825. Après un simulacre d'exécution sur la place Semenov le22 décembre 1849, le tsar graciant les prisonniers au moment même où ils allaient être exécutés, la condamnation à mort est commuée en exil de plusieurs années et la peine en déportationdans un bagne de Sibérie.
En 1850, Dostoïevski arrive à Omsk (Souvenirs de la maison des morts1860)7. Les punitions corporelles lui sont épargnées sur l'intervention de M. de Grave, un officier d'origine française.
Dans les baraquements, il partage sa vie avec des forçats de droit commun. Il écrit dans sa correspondance : « Je n'ai pas perdu mon temps : j'ai appris à bien connaître le peuple russe, comme peut-être peu le connaissent ». L'intellectuel de salon qu'il était commence alors son évolution : « J'étais coupable, j'en ai pleine conscience... J'ai été condamné légalement et en bonne justice... Ma longue expérience, pénible, douloureuse, m'a rendu ma lucidité... C'est ma croix, je l'ai méritée... Le bagne m'a beaucoup pris et beaucoup inculqué. » Il rencontre au bagne « les hommes les plus richement doués, les plus forts de tout notre peuple... », et se rapproche ainsi du « peuple russe » orthodoxe, rapprochement qui nourrira plus tard son mysticisme slavophile.
Cette période déterminante se retrouve dans plusieurs passages importants de ses livres, dont une partie de Crime et Châtiment.
Sa peine se termine en 1854 et il est affecté comme officier à un régiment de Sibérie où il épouse Maria Dmitrievna Issaïeva en 1857. Il recommence à écrire : les Souvenirs de la maison des morts, récit romancé de sa vie au bagne, puis une comédie, Le Bourg de Stépantchikovo et sa population.
En 1860, il obtient sa retraite comme sous-lieutenant et l’autorisation de rentrer vivre à Saint-Pétersbourg, sous la surveillance de la police secrète. Il renoue alors avec les libéraux et fonde avec son frère Mikhaïl une revue modérée et nationaliste, Le Temps où paraît Souvenirs de la maison des morts. Cette revue est interdite en 1863 car un article publié est jugé trop contestataire par la censure. L'arrivée au pouvoir du nouveau tsar Alexandre IIen 1855 amène de nombreuses réformes en Russie. Le servage est aboli en 1861. Malgré ces ouvertures politiques, on assiste à l'émergence de mouvements révolutionnaires violents, ce qui inquiète beaucoup Dostoïevski. Il commence déjà à polémiquer de plus en plus sévèrement avec les socialistes8 qui considèrent l'homme comme raisonnablement et « fondamentalement bon » et que la science conduit obligatoirement vers la lumière. Dostoïevski raille sa « sainteté la chimie ».
En 1862, il voyage pour la première fois en Europe occidentale, où il rencontre Apollinaria Souslova, qui devient sa maîtresse.
Sa femme Maria, puis son frère Mikhaïl, meurent en 1864. Il revoit la jeune Apollinaria (Paulina) Souslova, qui refuse sa demande en mariage ; il épouse Anna Grigorievna Snitkine en 1867. Il est couvert de dettes et doit fournir de quoi vivre à la veuve et aux enfants de son frère qu'il a adoptés. Pour échapper aux créanciers, il continue à voyager et tente de faire fortune à la roulette. On trouve des échos de sa passion maladive du jeu dans Le Joueur (1866) et L'Adolescent (1875). Il publie en parallèle son Journal d'un écrivain.
Ces années d'errance et de troubles marquent profondément Dostoïevski. Son aversion pour l'Europe et la démocratie grandit. Il commence Les Carnets du sous-sol alors qu'il veille le corps de sa femme défunte. Cette longue nouvelle sert de « laboratoire aux grands romans »9: en réponse au roman Que faire ? du révolutionnaire Nikolaï Tchernychevski, il y développe une réflexion théologique sur la place de l'homme moderne et les limites de sa liberté dans la Création. Selon Dostoïevski, l'égalité démocratique n'efface pas la violence des rapports humains mais l'exacerbe au contraire. En outre, en détruisant Dieu et la monarchie, l'homme crée selon lui un monde dominé par le matérialisme, l'individualisme et l'égoïsme. Sa pensée le conduit alors à revenir dans le giron de l'Église orthodoxe et de développer sous forme de roman une philosophie religieuse orthodoxe10.
Il s'oppose à la démocratie bourgeoise parce qu'elle donne une place trop importante à l'argent. Il admire en revanche la liberté de la presse, lui qui a souffert de la censure en Russie. De son incarcération en 1849, jusqu'à la publication des Frères Karamazov en 1879, Dostoïevski se trouve placé sous surveillance des services secrets du tsar qui révisent son courrier, surveillent ses relations et contrôlent ses bagages aux frontières.
Politiquement, il est un fervent libéral pour son pays et surtout un nationaliste convaincu. Il aime le peuple russe avec passion et hait profondément les usuriers qui saignent le bon peuple. Le crime de Crime et Châtiment consiste d'ailleurs dans la vengeance gratuite d'un étudiant contre une usurière.

Il engage Anna Grigorievna Snitkine comme secrétaire et l'épouse peu après 1867 alors qu'elle n'a qu'une vingtaine d'années. Grâce à son esprit pratique et à sa volonté, la situation du ménage s'améliore considérablement. Dostoïevski renonce au jeu et se met à travailler régulièrement, publiant ses œuvres les plus abouties : Crime et Châtiment,L'IdiotLes Démons.
Ce dernier roman est inspiré d'un fait divers tragique : l'assassinat par les siens d'un des membres du groupe révolutionnaire de Serge Netchaïev. Son œuvre romanesque s'achève par Les Frères Karamazov, qu'il publie à l'âge de 60 ans. Cette œuvre incarne l'apogée de Dostoïevski. Le roman synthétise ses deux plus grands thèmes de réflexion : la force irrationnelle de la passion et l'existence ou non de Dieu. Ce livre connaît un succès immense et assoit la place de Dostoïevski parmi les grands écrivains russes. En 1880, son Discours sur Pouchkine, où Dostoïevski évoque sa vision sur le rôle de la Russie dans le monde, fait de lui un héros national acclamé tant par la jeunesse, les femmes russes que par ses anciens ennemis (Ivan Tourgueniev au premier rang).
Ses dernières années restent marquées par des discours enflammés sur l'âme et le peuple russes ainsi que sur la supériorité du « génie russe » sur les autres nations. Il attribue un rôle messianique au peuple russe, seul peuple capable de comprendre tous les autres et d'avoir ses propres spécificités nationales. Selon lui, le peuple russe a intrinsèquement pour mission d'apporter le bonheur à l'humanité.
À la fin de sa vie, Dostoïevski est un fervent croyant et non plus l'agnostique de ses premières années. Homme en dehors des systèmes (et notamment en dehors des Églises), il reconnaît le Christ comme prophète ayant révélé la Vérité.
Il succombe à une hémorragie le 28 janvier 1881 du calendrier julien (9 février 1881 du calendrier grégorien). Ses obsèques nationales ont lieu le 31 janvier 1881 et sont suivies par 30 000 personnes11,12. Il est enterré au cimetière Tikhvine à Saint-Pétersbourg.

Avant de devenir écrivain, Dostoïevski est dès l'adolescence un lecteur passionné. On trouve ainsi une évocation du bonheur de la lecture dans Nétotchka Nezvanova. Il a une excellente connaissance de la littérature européenne de son temps. George Gordon ByronHonoré de BalzacCharles DickensVictor HugoE. T. A. Hoffmann figurent parmi ses auteurs favoris. Dans ses premières années, il est également volontiers lecteur de romans populaires, notamment des feuilletonistes français Eugène Sue ou Paul de Kock.
Balzac a toutefois une influence déterminante sur l'écrivain russe, qui traduit dès 1844 Eugénie Grandet, dont il s'inspire pour son premier roman, Les Pauvres GensBienstock voit en Balzac une source d'inspiration de Dostoïevski, tant dans la forme (on retrouve dans Les Pauvres Gens des expressions du père de La Comédie humaine) que dans le fond13.
C'est aussi chez ses prédécesseurs russes Alexandre Pouchkine et Nicolas Gogol qu'il puise une part de son inspiration littéraire, notamment le mélange de styles réalistesgrotesques et épiques, caractéristique de cette tradition.
Il montre également un grand intérêt pour le théâtre (Racine, Shakespeare, Schiller, Molière en particulier). De fait, ses romans se présentent fréquemment comme des suites de scènes dramatiques presque entièrement dialoguées. On rencontre encore des dispositifs classiques du théâtre tels que le quiproquo ou le témoin caché.
À cette passion pour la lecture s'ajoute celle pour la critique littéraire et le débat d'idées en général. Dans les Souvenirs de la maison des morts, le narrateur relate l'émotion intense qu'il ressent lorsqu'il parvient à se procurer pour la première fois depuis de nombreuses années une revue littéraire. Les allusions à la littérature contemporaine parsèment l'œuvre de Dostoïevski, sous forme de parodie, d'attaque directe ou implicite, notamment contre leromantisme.

sourece principale : wikipédia

voir quelques photos à l'occasion du 190ème anniversaire de sa naissance http://fr.rian.ru/photolents/20111111/191928116_4.html

Bibliographie

rongés / tentation de lire...


  •  1846 : Les Pauvres Gens
  • Fédor Dostoïevski - Le Double 1846 : Le Double  Le héros de notre récit entra tout hagard dans son logement ; sans quitter ni manteau ni chapeau, il traversa le couloir et, comme frappé de la foudre, s'arrêta sur le seuil de sa chambre.
    L'inconnu était assis devant lui, en manteau et chapeau lui aussi, sur son propre lit, souriant légèrement, et, clignant un peu des yeux, il le saluait amicalement de la tête. M. Goliadkine voulut crier mais ne put et il se laissa tomber sur une chaise presque évanoui d'épouvante. Et à vrai dire, il y avait de quoi. M. Goliadkine avait tout à fait reconnu son nocturne compagnon qui n'était autre que lui-même, M.
    Goliadkine, mais tout à fait identique à lui-même ; en un mot ce qui s'appelle son double sous tous les rapports...
  • 1846 : Du danger de se livrer à des rêves ambitieux16
  • 1846 : Un roman en neuf lettres
  •  Fédor Dostoïevski - Monsieur Prokhartchine 1846 : Monsieur Prokhartchine -  Enfermé dans le réduit le plus obscur d'un appartement communautaire misérable, loqueteux, bougon et ladre, Monsieur prokhartchine - celui qui gagne péniblement sa croûte, Khartchi - n 'emportera pas avec lui le secret de son existence : le jour de sa mort, ses colocataires découvrent dans le crin de son matelas un invraisemblable magot, fruit des privations de sa longue existence. Pokhartchine dès lors rejoint la cohorte des avares pathétiques de la littérature, à commencer par le Chevalier avare du maître Pouchkine, mais dans sa misère et sa démesure il reste un héros profondément Markowicz de l'œuvre du grand écrivain russe prend une fois encore - avec ce texte imprécatoire et saisissant - tout son sens.
  • Fédor Dostoïevski - La logeuse 1847 : La Logeuse (autre traduction : L'Hôtesse) -  Le héros de ce récit de jeunesse (1847) tombe amoureux d'une jeune femme mariée à un vieillard - la logeuse de l'appartement dans lequel il vient de trouver une chambre.
    Si son intrusion constitue une crise dans la vie du couple étrange, nul ne saura jamais pourtant quel lien les unit, quelle folie ou quelle affection mortifère. Car telles sont la force et la modernité de ce récit que de rester ouvert, de ne donner aucune clé à l'inévitable éviction du protagoniste.
  • Fédor Dostoïevski - Les annales de Pétersbourg 1847 : Les Annales de Pétersbourg -  Les Annales de Pétersbourg était le titre générique de la chronique dominicale d'un grand journal local, Les Nouvelles de Saint-Pétersbourg, qui était confiée à différents auteurs.
    La mort soudaine de l'écrivain Gouber incita la rédaction à s'adresser, dans l'urgence, au jeune Pléchtchëiev, qui assurait une chronique dans un autre journal. Celui-ci, sans doute pris par le temps, demanda à son ami Dostoïevski de revoir sa première livraison (celle du 13 avril 1847), que ce dernier récrivit ou transforma radicalement, après quoi il se chargea seul des suivantes. On retrouve dans ces feuilletons tous les thèmes chers au jeune Dostoïevski, thèmes qu'il ne cessera d'approfondir tout au long de son œuvre.
  • 1848 : Polzounkov
  • Fédor Dostoïevski - La femme d'un autre et le mari sous le lit. Une aventure peu ordinaire, extrait de Récits, chroniques et polémiques 1848 : La Femme d'un autre et le mari sous le lit -  Persuadé que sa femme le trompe, Ivan Andréiévitch est prêt à tout pour confondre l'infidèle.
    Il la suit et la guette pendant des heures, il l'espionne et ouvre son courrier à la recherche d'une preuve, il se cache et se ridiculise... Une nouvelle légère et burlesque qui révèle l'humour grinçant de Dostoïevski.
  • 1848 : Un sapin de Noël et un mariage
  • Fédor Dostoïevski - Les nuits blanches. Roman sentimental, extraits des souvenirs d'un rêveur1848 : Les Nuits blanches -  Une histoire d'amour qui finit mal (Les Nuits blanches) et, dans le Sous-sol, un de ces superbes maniaco-dépressifs comme Dostoïevski sut les inventer avant que Freud les mît à la mode : " Je suis un homme malade...
    Je suis un homme méchant. Je suis un homme déplaisant. Je crois que j'ai une maladie de foie. D'ailleurs je ne comprends absolument rien à ma maladie et ne sais même pas au juste où j'ai mal. Je ne me soigne pas et ne me suis jamais soigné. Si je ne me soigne pas, c'est pure méchanceté de ma part. Je sais très bien que ce ne sont pas les médecins que j'embête en refusant de me faire soigner. Je ne fais de tort qu'à moi-même ; je le comprends mieux que quiconque.
    Et pourtant, c'est bien par méchanceté que je ne me soigne pas. J'ai mal au foie ! Tant mieux !!! "
  • Fédor Dostoïevski - Un coeur faible 1848 : Un cœur faible  Le petit fonctionnaire Vassia Choumkov, qui jouit de la bonne disposition de son chef de bureau, tombe amoureux, est sur le point de se marier et devient fou de " par reconnaissance ".
    Cet homme un peu bossu, qui craint toujours d'être une charge pour les autres, ressent d'un coup, jusqu'à en être progressivement écrasé, le poids du monde, dans une ville oppressante qui pourrait n'être que le rêve du Dieu sarcastique de l'Ancien Testament. Une des nouvelles les plus poignantes de Dostoïevski.
  • 1848 : Le Voleur honnête
  • 1848 : Le Mari jaloux
  • Fédor Dostoïevski - Nétotchka Nezvanova 1848-1849 : Nétotchka Nezvanova (inachevé) -  Pour la première fois, Dostoïevski se tourne vers l'enfance, le moment où commencent le processus de l'aliénation et la germination de la révolte.
    Pour la première fois, il veut analyser le mystère de l'homme dès son origine, dans sa totalité, prendre l'être humain à sa naissance spirituelle, au temps de l'enfance lorsque tout est possible. Nétotchka Nezvanova, publié en 1849, préfigure les grands romans. "Ce petit roman inachevé", l'auteur le chérit particulièrement. Nétotchka n'est pas seulement son héroïne, elle est lui-même, même s'il se garde bien de le dire, comme toujours.
    La prédilection qu'il a pour ce texte vient précisément de ce qu'il y a glissé beaucoup de lui-même, de ses fantasmes et de ses joies, de ses rêves et de ses souffrances d'enfant. Il y a dans cette œuvre une autre exaltation, celle qu'on éprouve dans l'enfance lorsque l'aspiration, la vocation au bonheur, quelles que soient les tragédies, vous emporte irrésistiblement.
  • Fédor Dostoïevski - Le petit héros. Extrait de mémoires inconnus 1849 : Le Petit Héros  Le 23 avril 1849, Dostoïevski est arrêté pour complot politique.
    Dès qu'on lui permet d'avoir une bougie, du papier et de l'encre, il compose " Le Petit Héros " qui explore le thème, fondateur pour lui, de " l'enfance pensive ". Son personnage, un jeune garçon de onze ans, y découvre les joies, les espoirs fous et les souffrances de l'amour, en s'éprenant d'une belle dame mariée. Jamais auparavant, sans doute, Dostoïevski n'avait parlé de l'enfance avec une telle profondeur.
    Jamais plus il n'évoquera aussi sensuellement la nature, l'odeur de l'herbe, les fleurs, les chevaux. Du fond de sa cellule, se sachant en danger d'être condamné à une très lourde peine, Dostoïevski fait œuvre de vivant.
  • Fédor Dostoïevski - Le rêve de l'oncle 1859 : Le Rêve de l'oncle -  Le Rêve de l'oncle est le premier roman écrit par Dostoïevski à sa sortie du bagne, entre 1856 et 1859 (il est encore en Sibérie).
    Cette comédie, conçue à l'origine pour le théâtre, n'est pas foncièrement gaie ; et pourtant, on ne peut s'empêcher de rire en lisant ces annales écrites par un imbécile sur la façon dont une grande dame d'une ville de province veut marier sa fille avec un vieillard sénile. Ici, le comique est tellement outré qu'il devient source de malaise : à travers le personnage de l'oncle (du narrateur), à ce point gâteux qu'il est incapable de savoir si son mariage est un rêve ou une réalité, Dostoïevski témoigne d'une fascination sordide pour le ridicule et fouille les limites les plus secrètes de nos consciences.
  • Fédor Dostoïevski - Le bourg de Stéphantchikovo et sa population 1859 : Le Bourg de Stépantchikovo et sa population (autre traduction : Carnet d’un inconnu (Stépantchikovo)) Par une lettre, le narrateur est invité à rejoindre son oncle de toute urgence dans le village de Stépantchikovo, où il devra épouser une jeune gouvernante qu'il n'a pourtant jamais vue.
    Rendu sur les lieux, il pense se trouver dans un asile de fous : l'entière maisonnée est soumise à la tyrannie imbécile d'un tartuffe de province, animé d'une haine inexpugnable envers le monde qui a fait de lui un raté. Quasiment inconnu, ce roman porté par une belle énergie comique, celle de la farce ou du théâtre de marionnettes, fut écrit en 1859 par un auteur qui, après dix ans de bagne et de relégation, revenait dans la vie littéraire et préparait en même temps deux de ses chefs-d'œuvre, Humiliés et Offensés et Les Carnets de la maison morte.
  • Fédor Dostoïevski - Humiliés et offensés 1861 : Humiliés et offensés -  Le premier grand roman (1861) de Dostoïevski, alors âgé de quarante ans, écrit à son retour de Sibérie.
    Il a eu, depuis sa parution, plus de lecteurs que L'Idiot. Publié en feuilleton, c'est un roman d'aventures sentimental et social à la manière d'Eugène Sue et de Dickens. La société de Saint-Pétersbourg est vue comme par Balzac, les femmes ressemblent à des héroïnes de George Sand. Le romanesque est fortement ancré dans la vie de l'écrivain, qui se fond dans la vie de Saint-Pétersbourg telle qu'il la connaît.
    Il y explore la misère humaine avec une curiosité passionnée doublée de révolte. Cette ville flottante, brumeuse, est vue par un personnage de rêveur, image de l'auteur. Par-delà, la vision du monde de Dostoïevski est déjà présente : l'humanité est en train de courir à sa perte. C'est cette évolution que le génial romancier montre ici pour la première fois.
  • Fédor Dostoïevski - Souvenirs de la maison des morts 1860-1862 : Souvenirs de la maison des morts (autre traduction  : Les Carnets de la Maison Morte) -   La maison des morts, c'est le bagne de Sibérie où Dostoïevski a purgé comme condamné politique une peine de quatre années de travaux forcés et six ans de " service militaire ".
    Mais la maison des morts, c'est aussi le Goulag. La Russie de Dostoïevski est déjà celle de Staline, de Beria, de Vychinski, des grands procès où les accusés rivalisent devant leurs procureurs de contrition et d'aveux. Comme l'écrit Claude Roy, " la Russie d'hier et la Russie moderne sont exemplaires dans la science du " châtiment "sur deux points essentiels. Elles ont poussé plus avant peut-être qu'aucun peuple l'art de donner aux tortionnaires cette paix de l'esprit que procure la bonne conscience.
    Elles ont su simultanément contraindre un nombre important de leurs victimes, non seulement à subir sans révolte les épreuves infligées, mais à donner à leurs tourmenteurs un total acquiescement. "
  • Fédor Dostoïevski - Une sale histoire 1862 : Une sale histoire -  1862 : début des grandes réformes en Russie, qui annoncent une tentative de libéralisation du régime.
    Désireux de prouver sa largeur d'esprit, alors fort à la mode, un grand chef de l'administration s'invite à la noce d'un modeste fonctionnaire. La série de catastrophes découlant de cette très mauvaise idée est l'occasion d'une farce irrésistible qui, par son impertinence caustique, annonce déjà la révolution.
  • Fédor Dostoïevski - Notes d'hiver sur impressions d'été 1863 : Notes d'hiver sur impressions d'été -  Pressé par ses amis de décrire ses impressions de voyage lors de sa première visite à l'étranger, en 1862, Dostoïevski répond par une fiction : entre observations, invocations, jugements, invectives, esquisses, croquis ou commentaires, l'écrivain élabore une typologie plus mentale que réelle de l'Occident, dont il ressort essentiellement que sa beauté et son élégance sont les cache-misère de la prostitution enfantine et d'une pauvreté endémique. Dans ces scènes - qu'elles soient situées à Paris, à Londres, ou dans un compartiment de chemin de fer -, on retrouve toute la verve féroce de l'auteur des Carnets du sous-sol.
  • Fédor Dostoïevski - Les carnets du sous-sol 1864 : Mémoires écrits dans un souterrain (autres traductions : Les Carnets du sous-solLe sous-solManuscrit du souterrain)- Réfugié dans son sous-sol, le personnage que met en scène Dostoïevski n'a de cesse qu'il n'ait conspué l'humaine condition pour prôner son droit à la liberté.
    Et il n'a de répit qu'il n'ait, dans son discours, humilié, diminué, vilipendé les amis de passage ou la maîtresse d'un soir. Or, pour rendre la tonalité de ce monologue, pour en retrouver la " matière ", pour en restituer le sens qui tient avant tout à la langue et à l'usage qu'en fait Dostoïevski, il fallait une traduction débarrassée du souci d'élégance contre lequel celui-ci n'a cessé de lutter.
    C'est pourquoi la nouvelle traduction d'André Markowicz - qui a entrepris pour Babel de retraduire intégralement l'œuvre de Dostoïevski - trouve ici toute sa nécessité. Imprécatoire et violente, elle permet d'entendre la véritable voix du grand écrivain russe.
  • Fédor Dostoïevski - Le crocodile. Un évènement extraordinaire ou ce qui s'est passé dans le Passage 1865 : Le Crocodile  Au début des années 1860, à l'heure où la Russie se libéralise, un fonctionnaire se fait avaler par le premier crocodile jamais montré à Saint-Pétersbourg.
    En cette période de naissance du capitalisme, le crocodile est à la fois propriété privée et source de revenus, il est donc inviolable. D'ailleurs, il est creux et confortable à souhait ; il permet de penser, de parler, et d'être écouté - c'est, du moins, l'avis de la victime. Cet apologue ravageur, antisocial (et pas seulement antisocialiste, comme l'ont cru nombre de ses contemporains), qui parodie le mythe de Jonas, a été écrit en 1865 par un auteur qui travaillait en même temps sur " Crime et Châtiment " et " Le Joueur ".
  •  Crime et châtiment   1866 : Crime et Châtiment -  A Saint-Pétersbourg, en 1865, Raskolnikov, un jeune noble sombre et altier, renfermé mais aussi généreux, a interrompu ses études faute d’argent. Endetté auprès de sa logeuse qui lui loue une étroite mansarde, il se sent écrasé par sa pauvreté. Mais il se croit aussi appelé à un grand avenir et, dédaigneux de la loi morale, se pense fondé à commettre un crime : ce qu’il va faire bientôt – de manière crapuleuse. Publié en huit livraisons par Le Messager russe au cours de l’année 1866, le roman de Dostoïevski montre en Raskolnikov un témoin de la misère, de l’alcoolisme et de la prostitution que l’auteur décrit sans voiles, un criminel aussi qui ne sait trop pourquoi il l’est devenu, tant les raisons qu’il s’invente pour agir sont contradictoires. Mais la tragédie n’exclut pas la vision d’une vie lumineuse, et le châtiment de son crime va lui permettre un long cheminement vers la vérité, et la renonciation à sa mélancolie brutale. Après quoi sera possible ce que l’épilogue annonce : l’initiation de Raskolnikov à une réalité nouvelle, le passage d’un monde à un autre monde.
  •  Le Joueur Détails sur le produit 1866 : Le Joueur  Alexis Ivanovitch joue d’abord pour gagner, puis pour étonner, enfin pour espérer. Il n’a pas misé seulement de l’argent mais sa vie elle-même. Ce récit suit comme une ombre la vie de Dostoïevski, durant quinze ans, à Moscou et à Baden-Baden où il se ruina au jeu. Jouer, c’est tenter le diable, c’est aussi tenter Dieu. Alexis a voulu tout risquer, toucher le fond pour connaître la compassion et la grâce divine. Il y a une autre malédiction dans la vie du joueur, une femme-bourreau, Pauline, la belle-sœur du général qu’il sert comme précepteur. C’est, dans la vie de l’auteur, Apollinaria, que Dostoïevski aima d’un amour douloureux. Autour d’eux, des êtres malfaisants ou étonnants, dévorés par la passion du gain. Ce court roman, plein de brio, annonce toute l’œuvre de Dostoïevski. « Demain, demain tout cela finira », dit le joueur qui recommence à jouer éternellement.
  •  L'Idiot   1868 : L'Idiot -  Le prince Muichkine arrive à Saint-Pétersbourg. Idiot de naissance parce qu'incapable d'agir, il est infiniment bon. Projeté dans un monde cupide, arriviste et passionnel, il l'illumine de son regard. Par sa générosité, tel le Christ, Léon Nicolaïevitch révélera le meilleur enfoui en chacun. La trop belle Anastasia, achetée cent mille roubles, retrouve la pureté, Gania Yvolguine le sens de l'honneur, et le sanglant Rogojine goûte, un instant, la fraternité. Dostoïevski voulait représenter l'homme positivement bon. Mais que peut-il face aux vices de la société, face à la passion ? Récit admirablement composé, riche en rebondissements extraordinaires, L'Idiot est à l'image de la Sainte Russie, vibrant et démesuré. Manifeste politique et credo de l'auteur, son oeuvre a été et restera un livre phare, car son héros est l'homme tendu vers le bien mais harcelé par le mal.
  • L'Eternel Mari 1870 : L'Éternel Mari -  Imaginez Don Juan plein de remords et hanté par un mari trompé. Accablé de soucis d’argent, n’ayant le goût à rien, Veltchaninov est poursuivi par un homme en deuil. Troussotzky a perdu sa femme. Pour Dostoïevski, toute faute doit être expiée, le péché engendre la maladie et la folie. Le vaudeville tourne au drame, car il y a une victime innocente : Lisa, une enfant. De qui est-elle vraiment la fille ? L’éternel mari retrouvera une épouse, l’éternel amant sa vigueur et le jeu recommence. L’auteur rit de lui-même, se souvenant de son premier mariage.
    Ce roman tragique et comique révèle un autre Dostoïevski. Mais ses personnages sont toujours aussi grands d’être conscients de leur petitesse.
  •  Les Démons 1871 : Les Démons (autre traduction : Les Possédés) -  Ce n’est pas seulement sa mère, la générale Stavroguine, ce n’est pas seulement son ancien précepteur, Stépane Trofimovitch, c’ est toute la ville qui attend l’arrivée de Nicolas, ce jeune homme séduisant, fascinant, inquiétant. Il a vécu dans la capitale, il a parcouru l’Europe ; on raconte sur lui d’étranges choses. Il arrive. De quels démons est-il accompagné ? Avant même la parution du roman en 1873, l’éditeur avait refusé de publier un chapitre jugé choquant, « La confession de Stavroguine ». Afin de mieux préserver l’architecture de l’ensemble, on l’a réintégré ici à la place qui était prévue pour lui au coeur du roman. On n’en comprend que mieux à quel point Les Démons est une formidable méditation sur Dieu et le suicide, sur le cabotinage et l’inaccessible authenticité, mais aussi sur le crime et la volonté de domination.
  • 1873 : Journal de l'écrivain :
  • 1874 : Petites Images (en voyage)
  •    1875 : L'Adolescent -  Avant-dernier roman, injustement méconnu, de Dostoïevski, voici la confession hallucinée d’un adolescent solitaire : enfant bâtard d’un aristocrate et d’une domestique, malmené par ses camarades, il s’enferme dans une solitude mégalomaniaque et se plonge dans des réflexions chaotiques où se mêlent fantasme de richesse, fascination pour la noblesse et délire mystique. Cela sur fonds d’intrigues amoureuses dans la société pétersbourgeoise.
  • 1876 : Journal de l'écrivain :
    • Le Garçon « à la menotte »
    • Le Moujik Maréï
    • Fédor Dostoïevski - La douce. Un récit fantastique (Journal d'un Ecrivain, édition mensuelle, novembre 1876) La Douce (autres traductions : Une femme douceDouceLa Timide) -  " Figurez-vous un mari dont la femme, une suicidée qui s'est jetée par la fenêtre il y a quelques heures, gît devant lui sur une table.
      Il est bouleversé et n'a pas encore eu le temps de rassembler ses pensées. Il marche de pièce en pièce et tente de donner un sens à ce qui vient de se produire. " Dostoïevski lui-même définit ainsi ce conte dont la violence imprécatoire est emblématique de son œuvre. Les interrogations et les tergiversations du mari, ancien officier congédié de l'armée, usurier hypocondriaque, retrouvent ici - grâce à la nouvelle traduction d'André Markowicz - une force peu commune.
    • La Centenaire
    • Le Rêve d'un homme ridicule -  Je suis un homme ridicule.
      Maintenant, ils m'appellent fou. Ce serait un avancement en grade, si je n'étais pas resté pour eux tout aussi ridicule qu'auparavant. Mais à présent je ne leur en veux plus, à présent je les aime bien tous, et même quand ils rient de moi, même alors il y a quelque chose qui lait que je les chéris tout spécialement. Je rirais moi-même avec eux - non pour rire de moi, mais par tendresse pour eux - si je ne me sentais pas si triste en les regardant.
      Triste parce qu'il ne savent pas la Vérité, tandis que moi je sais la Vérité ! Oh, comme il est pénible d'être seul à savoir la Vérité ! Mais ils ne comprendront pas cela. Non, ils ne comprendront pas.
  • 1878 : Le Triton
  • Les Frères Karamazov 1880 : Les Frères Karamazov -  L’odieux Féodor Karamazov est assassiné. De ses trois fils – Dimitri le débauché, Ivan le savant et l’ange Aliocha –, tous ont pu le tuer, tous ont au moins désiré sa mort.
    Drame familial, drame de la conscience humaine, interrogations sur la raison d’être de l’homme, tableau de la misère, de l’orgueil, de l’innocence, de la Russie au lendemain des réformes de 1860, orgies, miracles, la richesse de ce roman de Dostoïevski, son dernier, et considéré comme son chef-d’œuvre, ne sera jamais épuisée.
    Le génie de Dostoïevski est à ce point divers que Nabokov a même osé écrire : « N’oublions jamais que Dostoïevski est avant tout un auteur de romans policiers… un maître du suspens. »
  • 1880 : Discours sur Pouchkine
  • Les possédés -  " Est-il possible de croire ? Sérieusement et effectivement ?
    Tout est là. " Stravoguine en voûte tous ceux qui l'approchent, hommes ou femmes. Il ne trouve de limite à son immense orgueil que dans l'existence de Dieu. Il la nie et tombe dans l'absurdité de la liberté pour un homme seul et sans raison d'être. Tous les personnages de ce grand roman sont possédés par un démon, le socialisme athée, le nihilisme révolutionnaire ou la superstition religieuse. Ignorant les limites de notre condition, ces idéologies sont incapables de rendre compte de l'homme et de la société et appellent un terrorisme destructeur.
    Sombre tragédie d'amour et de mort, Les Possédés sont l'incarnation géniale des doutes et des angoisses de Dostoïevski sur l'avenir de l'homme et de la Russie. Dès 1870, il avait pressenti les dangers du totalitarisme au XXe siècle.

J'ai eu une période "russe" il y a fort longtemps... 
et là en explorant la blogosphère, 
il me vient comme des envies de succomber de nouveau...

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