1622 : Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, dramaturge et acteur de théâtre français. On ne peut pas l'affirmer avec certitude, il s'agit du jour de son baptême († 17 février 1673).
Molière, né à Paris, baptisé le 15 janvier 1622 et mort à Paris le 17 février 1673, est un dramaturge auteur de comédies, mais aussi un comédien et chef de troupe de théâtre français qui s'est illustré au début du règne de Louis XIV.
Issu d'une famille de petite bourgeoisie parisienne (son père occupe la charge de « tapissier du Roi »), Jean-Baptiste Poquelin se consacre au théâtre à 21 ans après la rencontre de Madeleine et Joseph Béjart avec qui il fonde « l'Illustre Théâtre » et prend le pseudonyme de Molière. Après la faillite de la troupe, il quitte Paris et parcourt les différentes provinces de 1645 à 1658 en écrivant ses premières farces (L'Étourdi – Le Dépit amoureux).
De retour à Paris en 1658, il obtient la protection du frère du roi : sa troupe prend le nom de « Troupe de Monsieur » et représente en particulier les tragédies dePierre Corneille (Nicomède – Cinna). Sa carrière d'auteur dramatique commence vraiment avec Les Précieuses ridicules qui remporte un grand succès en novembre1659. Soutenu par le roi Louis XIV, (mal)marié avec Armande Béjart et vite malade du poumon, Molière affronte les cabales et continue à jouer et à diriger sa troupe – devenue « Troupe du Roy » - tout en écrivant des comédies de genres variés (des comédies proches de la farce comme Le médecin malgré lui (1666) ou Les Fourberies de Scapin (1671), des comédies plus psychologiques comme L'École des femmes (1662) ou L'Avare (1668), des comédies-ballets comme Le Bourgeois gentilhomme en 1670 (avec Lully) ou Le malade imaginaire (avec Marc-Antoine Charpentier) en 1673, des pièces plus élaborées approfondissant caractère et étude sociale, en vers comme Le Misanthrope (1665), Tartuffe (1664-1669), Les Femmes savantes (1672), ou en prose comme Dom Juan (1665).
Peintre des mœurs de son temps, surtout de la bourgeoisie dont il dénonce les travers (prétention nobiliaire, place des femmes, mariage d'intérêt...), Molière a créé en même temps des personnages individualisés emblématiques et approfondis dont la liste est longue : Monsieur Jourdain, Harpagon, Alceste et Célimène, Tartuffeet Orgon, Dom Juan et son valet Sganarelle, Argan le malade imaginaire...
L'invention dramatique de Molière est assez limitée puisqu'il reprend Plaute (L'Avare), les fabliaux (Le médecin malgré lui), les auteurs espagnols et italiens (Dom Juan) et des thèmes traitées par d'autres à son époque. Mais son œuvre écrite sur 15 ans montre à la fois une grande variété et une grande vérité humaine en même temps qu'une maîtrise efficace du jeu scénique et du texte de théâtre qui révèle l'homme de scène qu'il était avant tout puisqu'il a continué à jouer malgré la maladie jusqu'à son dernier jour survenu à 51 ans, le 17 février 1673.
Molière demeure depuis le xviie siècle l'un des tout premiers auteurs de comédies de la littérature française, chaque époque trouvant en lui des thématiques modernes. Il constitue aussi un des piliers de l'enseignement littéraire en France. Le français est également surnommé « la langue de Molière ».
Molière n’a pas signé la renonciation à sa profession de comédien. Le rituel du diocèse de Paris subordonne l’administration des sacrements à cette renonciation. Il ne peut donc recevoir une sépulture religieuse.
Vu la notoriété du mort, l’Église est embarrassée. Le curé de Saint-Eustache ne peut, sans faire scandale, l’enterrer en faisant comme s’il n’avait pas été comédien. Et, de l’autre côté, refuser une sépulture chrétienne à un homme aussi connu du public risquait de choquer. Le seul moyen est de s’adresser à l’archevêque qui a seul pouvoir d’interpréter son règlement en montrant que le comédien est mort en bon chrétien, qu’il avait l’intention de se confesser, qu’il en a été empêché par des contretemps. L’archevêque, après enquête, « eu égard aux preuves » recueillies, permet au curé de Saint-Eustache d’enterrer Molière, à deux conditions « sans aucune pompe et hors des heures du jour ».
On enterra Molière le 21 février au cimetière Saint-Joseph. On n’a pas de récit contemporain des faits. « Il s’amassa ce jour-là une foule incroyable de peuple devant sa porte. » dit Grimarest. « Le convoi se fit tranquillement à la clarté de près de cent flambeaux. »
La fin soudaine, presque sur scène, d'un comédien célèbre et controversé provoqua dans la presse un déferlement d’épitaphes et de poèmes (on en compte une centaine), le plus souvent hostiles. D'autres célèbrent ses louanges, comme l’épitaphe de La Fontaine :
Le 6 juillet 1792, désireux d’honorer les cendres des grands hommes, les révolutionnaires exhumèrent les restes présumés de Molière et de La Fontaine. L’enthousiasme retombé, ils restèrent de nombreuses années dans les locaux du cimetière, puis transférés en l'an VII au musée des monuments français. A la suppression de ce musée en 1816, on transporta les cercueils au cimetière de l’Est, l'actuel Père-Lachaise, où ils reçurent une place définitive le 2 mai 1817.
Bibliographie
représentations à la mort de Molière en 1673 | devant le roi et sa cour | ||||
Œuvre | Genre | Création | publiques | privées | |
---|---|---|---|---|---|
Le Médecin volant | Farce en un acte et en prose | ||||
La Jalousie du barbouillé | Farce en un acte et en prose | ||||
L'Étourdi ou les Contretemps | Comédie en cinq actes et en vers | Lyon 1655 | |||
Le Dépit amoureux | Comédie en cinq actes et en vers | 16 décembre 1656 | |||
Les Précieuses ridicules | Comédie en un acte et en prose | 18 novembre 1659 | |||
Sganarelle ou le Cocu imaginaire | Comédie en un acte et en vers | 28 mai 1660 | |||
Dom Garcie de Navarre ou le Prince jaloux | Comédie héroïque en cinq actes et en vers | 4 février 1661 | |||
L'École des maris | Comédie en trois actes et en vers | 24 juin 1661 | |||
Les Fâcheux | Comédie-ballet en trois actes et en vers | 17 août 1661 | |||
L'École des femmes | Comédie en cinq actes et en vers | 26 décembre 1662 | |||
La Critique de l'école des femmes | Comédie en un acte et en prose | 1er juin 1663 | |||
L'Impromptu de Versailles | Comédie en un acte et en prose | 14 octobre 1663 | |||
Le Mariage forcé | Comédie-ballet en un acte et en prose | 29 janvier 1664 | |||
La Princesse d'Élide | Comédie galante en cinq actes, en vers57 et en prose | 8 mai 1664 | |||
Tartuffe ou l'Imposteur | Comédie en cinq actes et en vers | 12 mai 1664 | |||
Dom Juan ou le Festin de pierre | Comédie en cinq actes et en prose | 15 février 1665 | |||
L'Amour médecin | Comédie en trois actes et en prose | 15 septembre 1665 | |||
Le Misanthrope ou l'Atrabilaire amoureux | Comédie en cinq actes et en vers | 4 juin 1666 | |||
Le Médecin malgré lui | Comédie en trois actes et en prose | 6 août 1666 | |||
Ballet des Muses : Mélicerte | Comédie pastorale héroïque en deux actes et en vers | 2 décembre 1666 | |||
Ballet des Muses : Pastorale comique | Pastorale comique | 5 janvier 1667 | |||
Ballet des Muses : Le Sicilien ou l'Amour peintre | Comédie en un acte et en prose | 14 février 1667 | |||
Amphitryon | Comédie en trois actes et en vers | 13 janvier 1668 | |||
George Dandin ou le Mari confondu | Comédie en trois actes et en prose | 18 juillet 1668 | |||
L'Avare ou l'École du mensonge | Comédie en cinq actes et en prose | 9 septembre 1668 | |||
Monsieur de Pourceaugnac | Comédie-ballet en trois actes et en prose | 6 octobre 1669 | |||
Les Amants magnifiques | Comédie en cinq actes et en prose | 4 février 1670 | |||
Le Bourgeois gentilhomme | Comédie-ballet en cinq actes et en prose | 14 octobre 1670 | |||
Psyché | Tragédie-ballet en cinq actes et en vers | 17 janvier 1671 | |||
Les Fourberies de Scapin | Comédie en trois actes et en prose | 24 mai 1671 | |||
La Comtesse d'Escarbagnas | Comédie en un acte et en prose | 2 décembre 1671 | |||
Les Femmes savantes | Comédie en cinq actes et en vers | 11 mars 1672 | |||
Le Malade imaginaire | Comédie mêlée de musique et de danses en trois actes et en prose | 10 février 1673 |
source principale : wikipédia (extraits)
souvenirs scolaires...
pas certaine que j'aurai relu Molère sans le challenge de Sharon
Le 15 février 1665, Dom Juan (14e pièce de Molière qui joue Sganarelle) est joué pour la première fois avec un très grand succès. Dès la deuxième représentation la scène du pauvre40 est amputée. Encore quelques représentations et le théâtre ferme pour la relâche de Pâques. A la réouverture, la pièce a disparu. Le texte d'origine ne sera plus joué avant 1841, un siècle et demi plus tard. Molière a reçu le conseil, sans doute du roi, de renoncer à sa pièce.
Dom Juan est un grand seigneur, séducteur, libertin, athée (une déclaration directe d’athéisme n’est pas concevable au théâtre à cette époque mais elle se fait par des silences : Sganarelle :… Est-il possible que vous ne croyiez point du tout au Ciel ? —Dom Juan : Laissons cela. —Sganarelle : C’est-à-dire que non…41) et hypocrite (il fait semblant de se convertir) . Son valet Sganarelle, lui, croit à Dieu, au diable, mais aussi auMoine-Bourru et au loup-garou. Le dénouement est irréprochable et même édifiant: le pécheur impénitent est envoyé aux enfers.
Mais la pièce est susceptible d’une double lecture : Dieu est accessible aux simples comme Sganarelle ; peut-être en ont-ils besoin, mais des esprits d’un ordre supérieur, comme Dom Juan, s’accommodent parfaitement d’un monde vide de Dieu. Et Dom Juan, clairement condamné, sévèrement puni, est pourtant séduisant.
Tout de suite la pièce est très violemment contestée. « L’impiété et le libertinage s’y présentent à tous moments à l’imagination. » peut-on lire dans un libelle42. Molière est dangereusement mis en cause. « C’est bien à faire à Molière de parler de la dévotion, avec laquelle il a si peu de commerce et qu’il n’a jamais connue ni par pratique, ni par théorie. » Un sonnet43 l'accuse d'impiété: « Tout Paris s'entretient du crime de Molière. » Sa pièce heurte une partie, probablement majoritaire, de l’opinion.
En 1682, après la mort de Molière, La Grange doit édulcorer le texte pour le publier dans le volume VII des Œuvres de M. de Molière. Cela ne paraît pas suffisant pour la censure. Les exemplaires déjà imprimés sont « cartonnés » (des cartons sont introduits pour faire disparaitre les passages incriminés44).
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