Henri Beyle connu sous le pseudonyme littéraire de Stendhal, né le 23 janvier 1783 à Grenoble et mort le 23 mars 1842 à Paris, est un écrivain français.
Engagé dans l'armée en 1800, il occupa surtout des fonctions d'administration militaires comme durant la campagne de Russie en 1812. Amateur d'arts et passionné d'Italie où il effectua de nombreux séjours, il commence par écrire des essais esthétiques Histoire de la peinture en Italie (1817), Rome Naples et Florence (1817),Racine et Shakespeare (1823), Vie de Rossini (1823), et psychologique, De l’amour (1822), avant de se consacrer au roman.
Ses romans de formation Le Rouge et le Noir (1830), La Chartreuse de Parme (1839) et Lucien Leuwen (inachevé) ont fait de lui, aux côtés de Balzac, Hugo, Flaubertou Zola, un des grands représentants du roman français au xixe siècle. Dans ses romans, caractérisés par un style économe et resserré, Stendhal cherche « la vérité, l'âpre vérité » dans le domaine psychologique, et campe essentiellement des jeunes gens aux aspirations romantiques de vitalité, de force du sentiment et de rêve de gloire.
Henri Beyle naît le 23 janvier 1783 rue des Vieux JésuitesN 1 de Cherubin Beyle et Henriette Gagnon. Il avouera dans son autobiographie, Vie de Henry Brulard : « (a six ans) j'étais amoureux de ma mère. (…) Je voulais couvrir ma mère de baisers et qu'il n'y eut pas de vêtements. Elle m'aimait à la passion et m'embrassait souvent, je lui rendais ses baisers avec un tel feu qu'elle était souvent obligée de s'en aller. J'abhorrais mon père quand il venait interrompre nos baisers 1. » Elle meurt en couche le 23 novembre 1790, alors qu'il a sept ans. « La commence ma vie morale 2 » dira Henri. Fou de chagrin, il ne peut pleurer. Sa tante Séraphie lui reproche son insensibilité. On lui explique qu'il s'agit de la volonté divine N 2. Il en deviendra athée.
Ayant peu d’estime pour son père, avocat au Parlement de Grenoble, homme taciturne, pieux, bourgeois qui ne pensait qu’à ses affaires financières, le précepteur qu'on lui donne, l'abbé Raillane, va empirer leurs rapports : « Je haïssais l'abbé, je haïssais mon père, source des pouvoirs de l'abbé, je haïssais encore plus la religion au nom de laquelle ils me tyrannisaient3. » Entre son père, sa tante Séraphie, « ce diable femelle4 » et l'abbé Raillane,« ennemi juré de la logique et de tout raisonnement droit5 », qui l'empêche d'aller se baigner avec les autres enfants par peur de la noyade, le jeune Henri passe une enfance malheureuse atténuée par la présence bienveillante de son grand père, Henri Gagnon.
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Fin juin 1821, il est de retour à Paris, presque ruiné après le décès de son père, déprimé par ses adieux à Matilde : « Je quittais Milan pour Paris le … juin 1821, avec une somme de 3500 Francs, je crois, regardant comme unique bonheur de me brûler la cervelle quand cette somme serait finie. Je quittais, après trois ans d’intimité, une femme que j’adorais, qui m’aimait et qui ne s’est jamais donnée à moi. »9 Pour l’oublier, il fréquente assidument ses amis Adolphe de Mareste et Joseph Lingay, puis Prosper Mérimée. Il passe ses soirées à l’opéra ou dans les salons d’Antoine Destutt de Tracy etGiuditta Pasta, cantatrice Italienne (il s’installe dans le même immeuble qu’elle). Plus tard il fréquente le cénacle d’Etienne-Jean Delécluze. Il fait un séjour à Londres, il écrit des articles pour des journaux anglais. En 1822 il publie dans l’indifférence générale, De l'amour, dont il vient de récupérer le manuscrit égaré pendant plus d'un an. Il prend ardemment la défense duRomantisme avec Racine et Shakespeare en 1823. Son talent très éclectique l'amène à publier une Vie de Rossini en 1823, qui le fera connaître, et Promenades dans Rome en 1829.
En 1827, il publie son premier roman, Armance, mal compris et mal reçu, dont le thème, l’impuissance, lui est fourni par le roman de son amie Claire de Duras, Olivier, ou le secret. Pendant les journées de Juillet, il se consacre à la correction de son second roman, Le Rouge et le Noir qui paraîtra en novembre 1830.
Avant de signer Stendhal10, il a utilisé d'autres noms de plume, tels : Louis Alexandre Bombet11, ou Anastase de Serpière12. Seule L'Histoire de la peinture (1817) fut publiée sous son vrai nom. À partir de Rome, Naples, Florence (septembre 1817) c'est sous le pseudonyme de « M. de Stendhal, officier de cavalerie » qu'il publia ses œuvres13. Ce nom de plume est inspiré d'une ville d'Allemagne « Stendal », lieu de naissance de l'historien d'art et archéologue renommé à l'époque Johann Joachim Winckelmann, mais surtout proche de l'endroit où Stendhal vécut en 1807-1808 un moment de grande passion avec Wilhelmine de Griesheim. Ayant ajouté un H pour germaniser encore le nom, il souhaitait que l'on prononce « Standhal »14.
Il use aussi de très nombreux pseudonymes dans ses œuvres intimes et sa correspondance : Dominique, le plus intime, mais aussi Don Flegme, Giorgio Vasari, William Crocodile, Poverino… etc. L’un de ses correspondants, Prosper Mérimée, dira « Jamais il n’écrivait une lettre sans signer d’un nom supposé »15. On dénombre plus d’une centaine de pseudonymes utilisés par Stendhal. « Tels de ces pseudonymes sont pour la parade, drôle, glorieuse ou tendre. Et d'autres sont des pseudonymes de fuite, pour se rendre invisible et se soustraire aux gêneurs16. » Manière de se cacher, de se méfier du langage en tant que convention sociale ou désir d’être un autre : « Je porterais un masque avec plaisir ; je changerais de nom avec délices. (…) mon souverain plaisir serait de me changer en un long Allemand blond, et de me promener ainsi dans Paris17. » Selon Jean Starobinski qui consacre un chapitre aux pseudonymes de Stendhal dans l’Oeil vivant, « le désir de paraître et le désir de disparaître font partie en lui d’un même complexe18. » Il précise : « (le pseudonyme) n'est pas seulement une rupture avec les origines familiales ou sociales : c'est une rupture avec les autres19. », et, plus loin : « (il) permet à Stendhal la pluralité des "moi", qui lui permet de se révolter contre une identité imposée du dehors. Et puisque le nom est situé symboliquement au confluent de l'existence pour soi et de l'existence pour autrui, le pseudonyme le rend à l'intime exclusivement, elle lui offre la possibilité de voir sans être vu, fantasme de Stendhal20. »
Il prend l’habitude aussi de changer les noms des personnes dont il parle dans ses lettres et journaux, afin, qu’en cas de publication, il ne soient pas reconnu, ou par simple goût du cryptage et du jeu. Avancer masqué lui permet d’être vrai21. Car « pour lui, la liberté d'agir n'est concevable que dans l'insubordination : c'est pourquoi il recourt au pseudonyme qui lui rend les mains libres20. »
L'œuvre de Stendhal consiste aussi bien en des textes autobiographiques (Vie de Henry Brulard par exemple) que dans des romans qui comptent parmi les plus beaux dans la littérature française : Le Rouge et le Noir,Lucien Leuwen, La Chartreuse de Parme. Ce dernier roman fut salué à sa première publication par un éloge d'Honoré de Balzac, autre maître du roman réaliste dont Stendhal lui-même se déclara heureusement surpris.
« Cet article étonnant, (...) je l'ai lu, (...) en éclatant de rire. Toutes les fois que j'arrivais à une louange un peu forte (...) je voyais la mine que feraient mes amis en le lisant22. »
Le Rouge et le Noir (1830) est le premier grand roman de Stendhal. Il est le premier roman à lier de façon si subtile la description de la réalité sociale de son temps et l’action romanesque selon Erich Auerbach dans sa célèbre étude Mimesis. Julien Sorel, le héros principal du livre, est le pur produit de son époque en un certain sens, le héros d'une France révoltée et révolutionnaire23. Littéralement ivre d’ambition à cause de la lecture duMémorial de Sainte-Hélène de Napoléon et conscient que depuis la Révolution c’est le mérite et non plus la naissance seule qui compte, il rêve de devenir lui-même un nouveau Bonaparte. Le projet de ce roman dut être soumis à Paul-Louis Courier que Stendhal tenait pour le meilleur écrivain français contemporain. Un écho des difficultés rencontrées par le pamphlétaire en Touraine est d'ailleurs perceptible à travers le personnage Saint-Giraud qui apparaît au chapitre premier de la seconde partie du roman. Quand Courier fut assassiné, Stendhal soupçonna des mobiles politiques à ce forfait jamais élucidé. On y trouve une description très précise dans ce roman et dans celui de " vie de Henry Brulard" de l'Hôtel de Castries que l'auteur fréquenta24
La chartreuse de Parme - Cette œuvre majeure, qui lui valut la célébrité, fut publiée en deux volumes en mars 1839. Balzac la considérait comme un chef-d'œuvre et écrivit en mars 1839 son admiration à l'auteur pour la « superbe et vraie description de bataille que je rêvais pour les Scènes de la vie militaire »25. Dans un premier article de l'éphémère Revue parisienne, en 1840, il parle du « récent chef-d'œuvre » de M. Beyle, terminant par ces mots : « Je regarde l'auteur de La Chartreuse de Parme comme un des meilleurs écrivains de notre époque » et dans le troisième et dernier numéro se trouve le grand texte qui fait du roman de Stendhal le chef-d'œuvre senti comme classique dès sa parution, comme l'archétype du genre « roman » 26. Refondu en 1842 peu avant la mort de Stendhal, il prit de fait un tour plus « balzacien » : mais c'est le texte d’origine, plus purement stendhalien, qui s'est imposé de nos jours.
Cependant, l’œuvre sera, jusqu’au début du xxe siècle, relativement inconnue en dehors de quelques cercles d’esthètes, de critiques littéraires, ou de personnalités visionnaires (Nietzsche), ce que Stendhal semblait appeler de ses vœux, dédicaçant son roman To the Happy Few.
Lucien Leuwen est le deuxième grand roman de Stendhal, écrit en 1834, après le Rouge et le Noir. Ce roman est demeuré inachevé.
Lucien Leuwen, jeune polytechnicien, est chassé de son école car il est soupçonné d’être un saint-simonien. Son père, richissime homme d’affaires parisien, lui permet de devenir lieutenant, ce qui l’amène à partir pourNancy.
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Stendhal n'a pas seulement « appliqué » une certaine esthétique réaliste : il l'a pensée d’abord. Le réalisme de Stendhal c’est aussi la volonté de faire du roman un « miroir » c’est-à-dire un simple reflet de la réalité sociale et politique d’une époque dans toute sa dureté. Stendhal a d'ailleurs écrit que « le roman, c’est un miroir que l’on promène le long d’un chemin ».
Dans Racine et Shakespeare, il assigne pour devoir à l'art romantique de faire un art qui sera en adéquation avec les goûts et tendances des peuples. Le réalisme de Stendhal c’est d’abord la volonté de peindre des faits capables d’intéresser ses contemporains (Monarchie de juillet dans Lucien Leuwen, Restauration dans Le Rouge et le Noir, défaite et retour des Autrichiens dans La Chartreuse de Parme).
En revanche, Stendhal dépeint avec un grand souci de réalisme psychologique, les sentiments des personnages principaux. Il s’inspire même souvent des théories relatives à l’amour de son traité De l’amour et essaie de faire œuvre de psychologue rigoureux.
Son ami de longue date Prosper Mérimée le considérait comme un remarquable observateur du cœur humain27. Et les sentiments amoureux sont dépeints avec beaucoup de soin : le narrateur expose longuement la naissance de la passion amoureuse et ses péripéties, que ce soit entre Mme de Rênal et Julien, Julien et Mathilde de La Mole, Lucien Leuwen et Mme de Chasteller ou Fabrice et Clélia.
source principale : wikipédia
Bibliographie
- Vies de Haydn, Mozart et Métastase, disponible (titre complet de la première édition : Lettres écrites de Vienne en Autriche, sur le célèbre compositeur Haydn, suivies d'une vie de Mozart, et des considérations sur Métastase et l'état présent de la musique en France et en Italie), Paris 1815
- Histoire de la Peinture en Italie, Paris, 1817 (édition de 1929 : tome 1 disponible sur Gallica, tome 2 disponible sur Gallica)
- Rome, Naples et Florence, disponible, Angoulême, 1817 et 1827
- De l'amour, Paris, 1822 (édition de 1927, tome 1 disponible sur Gallica et tome 2 disponible sur Gallica) - " Laissez travailler la tête d'un amant pendant vingt-quatre heures, et voici ce que vous trouverez : Aux mines de sel de Salzbourg, on jette, dans les profondeurs abandonnées de la mine, un rameau d'arbre effeuillé par l'hiver ; deux ou trois mois après on le retire couvert de cristallisations brillantes : les plus petites branches, celles qui ne sont pas plus grosses que la patte d'une mésange, sont garnies d'une infinité de diamants, mobiles et éblouissants ; on ne peut plus reconnaître le rameau primitif. Ce que j'appelle cristallisation, c'est l'opération de l'esprit, qui tire de tout ce qui se présente la découverte que l'objet aimé a de nouvelles perfections. "
- Racine et Shakespeare, Paris, 1823, édition de 1927 disponible sur Gallica
- Vie de Rossini, disponible Paris, 1823
- Racine et Shakespeare, II, Paris, 1825
- D’un nouveau complot contre les industriels, Paris, 1825 disponible sur Gallica
- Armance. Quelques scènes d'un salon de Paris en 1827, Paris, 1827 (édition de 1927 disponible sur Gallica - Je vous parlerai comme à moi-même, dit Octave avec impétuosité. Il y a des moments où je suis beaucoup plus heureux, car enfin j'ai la certitude que rien au monde ne pourra me séparer de vous ; mais, ajouta-t-il... et il tomba dans un de ces moments de silence sombre qui faisaient le désespoir d'Armance... Mais quoi, cher ami ? Lui dit-elle, dites-moi tout ; ce mais affreux va me rendre cent fois malheureuse que tout ce que vous pourriez ajouter. Eh bien ! Dit Octave... vous saurez tout... Ai-je besoin de vous jurer que je vous aime uniquement au monde, comme jamais je n'ai aimé, comme jamais je n'aimerai ? Mais j'ai un secret affreux que jamais je n'ai confié à personne, ce secret va vous expliquer mes fatales bizarreries.
- Vanina Vanini, Paris, 1829 - Que de passions en Italie ! Voici la belle princesse romaine, Vanina Vanini, qui a mis sa vie en danger par amour pour un jeune révolutionnaire... Et voilà le fougueux Don Fernando, bravant, pour revoir sa fiancée, son terrible rival, Don Blas, le directeur de la police de Grenade ! Où l'amour défie le pouvoir... et en paie le prix.
- Promenades dans Rome, Paris, 1829 - Aller à Rome avec Stendhal en 1829, c'est rencontrer trois villes superposées : la Rome romaine, ce champ de fouilles permanentes dont on espère encore des trésors de beauté, ce peuple qui a conservé l'orgueil et la dureté antiques ; la ville des papes, cité de l'art, ville-musée, ville-oeuvre d'art dans l'harmonie de son climat, de ses édifices de ses habitants, création des grands papes de la Renaissance ; enfin, Rome est alors la capitale d'un Etat, où règne l'archaïsme politique et social d'une théocratie moribonde. Au service de ces trois villes, Stendhal a écrit un guide nonchalant, une série de contes, le journal intime d'une âme sensible au milieu des chefs-d'oeuvre. Il rêve ce qu'il a vu, il voit ce qu'il a rêvé : nous pouvons toujours suivre, dans la cité sublime, ce génie de la flânerie.
- Le Rouge et le Noir, Paris, 1830- Au rouge des armes, Julien Sorel préfèrera le noir des ordres. Au cours de son ascension sociale, deux femmes se singularisent, comme pour figurer les deux penchants de son caractère : Madame de Rênal - le rêve, l'aspiration à un bonheur pur et simple - et Mathilde de La Mole - l'énergie, l'action brillante et fébrile. A ces composantes stendhaliennes (conception de la vie qui dépasse la stratégie narrative pour s'étendre à l'existence de l'auteur) correspondent deux facettes stylistiques : la sobriété et la restriction du champ de vision. Dans cette Chronique de 1830, bien avant l'existence du cinéma donc, Stendhal alterne les prises de vue pour concilier réalisme et romantisme. Le Rouge et le Noir, portrait social, est également un roman de l'individualité où le regard des personnages sert de philtre au narrateur et où la cristallisation stendhalienne, cette phase irisée De l'amour, trouve un formidable support dans les champs, contrechamps, plongées et contre-plongées. Cette écriture visuelle ajoute à l'analyse une intelligence psychologique profonde. Inversement, le ton dépouillé permet au romantisme d'éviter le lyrisme abusif et de demeurer ironique envers la société sclérosée de la France de la Restauration.
- Mémoires d'un touriste, Paris, 1838 disponible sur Gallica
- La Chartreuse de Parme, Paris, 1839 : édition de 1846 disponible sur Gallica ; édition de 1927, tome 1 disponible sur Gallica, tome 2 disponible sur Gallica
- Chroniques italiennes :Vittoria Accoramboni, Les Cenci, La Duchesse de Palliano, L'Abbesse de Castro, Trop de faveur tue, Suora Scolastica, San Francesco a Ripa, Vanina Vanini, Paris, 1837 - 1839 -
- Eh bien ! puisque votre lâcheté le veut, moi-même je tuerai mon père...
Animés par ce peu de paroles fulminantes, et craignant quelque diminution dans le prix convenu, les assassins rentrèrent résolument dans la chambre, et furent suivis par les femmes. L'un d'eux avait un grand clou qu'il posa verticalement sur l'œil du vieillard endormi ; l'autre, qui avait un marteau, lui fit entrer ce clou dans la tête. On fit entrer de même un autre grand clou dans la gorge, de façon que cette pauvre âme, chargée de tant de péchés récents, fût enlevée par les diables ; le corps se débattit, mais en vain. - Idées italiennes sur quelques tableaux célèbres, Paris, 1840
- Journal - " Je pourrais faire un ouvrage qui ne plairait qu'à moi et qui serait reconnu beau en 2000 " (31 décembre 1804) : le voici, cet ouvrage, plus lent que les romans à s'installer dans l'amitié des lecteurs, que désarçonnent une liberté de ton, une désinvolture dans l'enchaînement des idées, un solipsisme des sensations peut-être uniques dans l'histoire de la littérature. Il s'agit, pour Stendhal, de se saisir dans l'émotion actuelle, dans l'instant, sans recul, sans distance, sans recomposition et dans l'immédiateté absolue du fugace, du mouvant. Pari fou, si l'on songe que l'acte d'écrire suppose justement du recul par rapport à ce qu'on a vécu, de la distance, du refroidissement de l'émotion. Dès qu'on fixe sur le papier un moment de sa vie, on en perd la fraîcheur, on en égare la sincérité, on le trahit. Le 4 mars 1818 Stendhal note : Je crois que pour être grand dans quelque genre que ce soit il faut être soi-même. Les livres immortels ont été faits en pensant fort peu au style ".
- La Vie de Henry Brulard - Vie de Henry Brulard est une ?uvre autobiographique écrite par l'écrivain français Stendhal. Il y évoque ses études à l'école Centrale de Grenoble, un établissement d'enseignement secondaire devenu aujourd'hui le Lycée Stendhal.
- Souvenirs d'égotisme - Je n'ai aimé avec passion en ma vie que Cimarosa, Mozart et Shakespeare. A Milan, en 1820, j'avais envie de mettre cela sur ma tombe. Je pensais chaque jour à cette inscription, croyant bien que je n'aurais de tranquillité que dans la tombe. Je voulais une tablette de marbre de la forme d'une carte à jouer.
- Vie de Napoléon - Cette Vie de Napoléon, composée à Milan en 1817-1818, est l'un des deux essais que Stendhal a consacrés à l'Empereur, le deuxième étant Mémoires sur Napoléon (1836-1837). Elle fut écrite pour répondre à Madame de Staël qui, dans ses Considérations sur la Révolution française, avait attaqué Napoléon, auquel Stendhal, qui le plaçait plus haut que César même, vouait une véritable passion... n'excluant pas, comme il le montre ici, la critique.
- L'abbesse de Castro - Elevée au couvent de Castro, Hélène appartient à une puissante famille des environs de Rome. Jules, lui, est fils de brigand, et pauvre parmi les pauvres. Entre eux, dans l'Italie du XVIe siècle, se noue une passion comme les aime Stendhal, aussi absolue qu'impossible. Leur différence sociale, la religion, une sourde fatalité : tout s'oppose à leur union et concourt à leur perte. Histoire effrénée d'amour, de violence et de mort, la plus célèbre des Chroniques italiennes revisite les grands mythes amoureux de la littérature et annonce La Chartreuse de Parme. En conteur virtuose, Stendhal explore toutes les possibilités du récit et se joue des attentes du lecteur. Le dossier de l'édition contient des questionnaires de lecture sur plusieurs passages clés de l'œuvre. Il réunit les projets de Préface des Chroniques italiennes, dans lesquels Stendhal justifie son goût pour les histoires vraies. Enfin, il consacre un groupement de textes aux grands mythes littéraires des amours contrariées.
rongés quelques uns...
relu Lucien Leuwen en 2011 lors d'une lecture commune avec Grain de Sel...
tellement appréciée cette relecture,
que je me suis offert l'intégrale...
Anecdote - Roman - Journal de sir John Armitage - Ernestine ou La naissance de l'amour - Souvenirs du gentilhomme italien - Armance - Vanina Vanini - Le Coffre et le Revenant - Mina de Vanghel - Le Philtre - Le Rouge et le Noir - Appendices
Le Juif - San Francesco a Ripa - Le Lac de Genève - Paul Sergar - Une position sociale - Lucien Leuwen - Maria Fortuna - Anecdote italienne - Vita di D. Ruggiero - Vittoria Accoramboni - Tamira Wanghen - Le Rose et le Vert - Les Cenci - Histoire de Mme Tarin - Le Conspirateur
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