ce matin, j'ai fait une très belle promenade virtuelle sur l'exposition de la BNF sur la légende arthurienne... d'où quelques souvenirs de lecture et l'envie de les partager...
La légende arthurienne ou cycle arthurien est un ensemble de textes écrits au Moyen Âge autour du roi Arthur, de son entourage et de la quête du Graal. Elle est un thème fort de lamatière de Bretagne.
Il n'existe pas une légende arthurienne, mais des légendes arthuriennes. Cela est dû aux nombreux auteurs qui ont assemblé ces traditions au cours des siècles, depuis les premiers moines collecteurs jusqu'aux écrivains qui l'ont enrichie, comme Chrétien de Troyes ou plus récemment Xavier de Langlais. Ainsi le nom des personnages et les circonstances de leur vie (jeunesse, hauts faits, mort) varient d'une époque à l'autre, d'un pays à l'autre. Il existe cependant une unité de lieu : le royaume mythique de Bretagne1, qui recouvre les territoires du centre, du sud et de l'ouest de la Grande-Bretagne actuelle ainsi qu'une partie non définie de la Bretagne continentale, et une unité de temps : la fin du ve siècle et le début du vie sièclequand les Romains viennent de quitter l'Île de Bretagne, période des grandes invasions qui précédèrent et suivirent la chute de l'empire romain d'Occident. Il ne s'agit donc pas à l'origine de personnages médiévaux, même si leur popularité en France a été portée par des écrivains du Moyen Âge.
Le cycle littéraire de la légende arthurienne est le plus connu des cycles de la matière de Bretagne. Il doit son succès à son statut de double récit, approché par de très nombreux auteurs depuis le xiie siècle. D'un côté Camelot, utopie chevaleresque, défaite par les conflits entre Arthur, Lancelot et Mordred, entre autres. De l'autre la fabuleuse quête du Graal, entreprise par de nombreux chevaliers, dans laquelle beaucoup échouent (comme Lancelot) et de rares élus réussissent (son fils Galahad, notamment aidé de Perceval). Le cycle arthurien est, depuis quelques siècles, centré sur des thèmes chrétiens, tels que le péché, illustré par les actes des héros tour à tour vertueux ou malins, ou la quête de l'absolu, symbolisé par la relique suprême, le saint Graal. Les relations amoureuses, telles que celle de Lancelot et Guenièvre, ou Tristan et Iseult sont les prémices de l'amour courtois2. Plus récemment, la tendance est d'établir le lien de ces légendes avec la mythologie celtique, surtout depuis le début du xxe siècle.-wikipédia
illustration : Cette tapisserie représentant le Roi Arthur, Guenièvre,
Perceval et la croix celtique est inspirée des Chevaliers de la Table Ronde réalisés par les Étains du Graal.
*quelques souvenirs de lecture...
La Légende arthurienne de Collectif
Pour les amoureux de la légende du roi Arthur et des chevaliers de la Table ronde, une armada d'universitaires, sous la direction de Danielle Régnier-Bolher (maître de conférences à l'université de Paris III, Sorbonne nouvelle), a conçu le livre qui réunit les plus grands textes européens du XIIe au XVe siècle. La préface de Danielle Régnier-Bohler situe parfaitement le phénomène arthurien dans la littérature et l'Histoire. D'emblée, le regard sur ce monde est plus averti lorsqu'il commence à découvrir la première aventure : Perceval le Gallois ou le Conte du Graal. Par ailleurs, chacune des quinze histoires bénéficie de notes, d'une bibliographie et d'une introduction, signée à chaque fois par un spécialiste différent. Ainsi peut-on faire des recoupements grâce à ces éclairages complémentaires qui interdisent une vision unique du mythe. Bien au contraire, des perspectives s'esquissent et laissent deviner les facettes qui rendent cette légende universelle. Enfin, un lexique des termes de civilisation, une table des noms propres et cartes ainsi qu'un tableau chronologique conçu par Michel Pastoureau enrichissent cette authentique encyclopédie arthurienne. Il ne reste alors qu'à se laisser glisser dans le labyrinthe merveilleux qui berça tout l'Occident et à remercier ce collectif d'érudits pour ce cadeau inestimable ! --Jean-Marc Savary
Histoires évoquées :
Perceval le Gallois ou le Conte du Graal
Perlesvaus, le Haut Livre du Graal
Merlin et Arthur : le Graal et le Royaume
Le Livre de Caradoc
Le Chevalier à l'épée
Hunbaut
La Demoiselle à la mule
L'Âtre périlleux
Gliglois
Méraugis de Portlesguez
Le Roman de Jaufré
Blandin de Cornouaille
Les Merveilles de Rigomer
Meliador
Le Chevalier au papegau
Perlesvaus, le Haut Livre du Graal
Merlin et Arthur : le Graal et le Royaume
Le Livre de Caradoc
Le Chevalier à l'épée
Hunbaut
La Demoiselle à la mule
L'Âtre périlleux
Gliglois
Méraugis de Portlesguez
Le Roman de Jaufré
Blandin de Cornouaille
Les Merveilles de Rigomer
Meliador
Le Chevalier au papegau
Le cycle du Graal Deuxiéme époque Les chevaliers de la Table ronde
de Jean Markale
Après bien des aventures, des péripéties, des erreurs parfois, le royaume d'Arthur est maintenant solidement établi dans l'île de Bretagne. Grâce au courage et au dévouement des Chevaliers de la Table Ronde, grâce aussi à l'enchanteur Merlin disparu dans sa prison d'air invisible avec la fée Viviane. Depuis, la prophétie du magicien s'est vérifiée : Lancelot du Lac a bouleversé le monde arthurien par ses exploits et gagné l'amour de la reine Guenièvre. Mais cet amour adultère, nécessaire à l'accomplissement du héros, l'empêchera de devenir le roi du Graal, ce roi tant attendu dans l'univers mystérieux du Roi-Pêcheur. Lancelot devra se contenter d'être le meilleur chevalier du monde et de donner naissance à un fils, Galaad, le prédestiné, qui accomplira son destin. Dans l'ombre, pendant ce temps, la fée Morgane, disciple de Merlin et demi-soeur du roi Arthur, veille dans les sentiers tortueux de la forêt de Brocéliande. Sensuelle et ambiguë, énigmatique et perpétuelle provocatrice, elle trouble les coeurs, pervertit les âmes ou les sauve. A sa guise. C'est la Déesse, l'ordonnatrice suprême, celle par qui le scandale arrive, la maîtresse absolue de la Vie, de la Mort. Femme éternelle, mère, amante et fille tout à la fois, inspiratrice de toute destinée sur terre, Morgane demeure l'une des plus belles images mythologiques féminines que l'imaginaire humain ait créée.
- Guenièvre : épouse d'Arthur, amante de Lancelot du Lac
- Merlin : magicien ayant porté Arthur sur le trône de Bretagne
- Mordred : fils incestueux d'Arthur à qui il ôtera la vie
- Morgane : magicienne et sœur d'Arthur, dont elle convoite la place
- Uther Pendragon : père d'Arthur, roi légendaire de Bretagne,fils du roi Constant
- Viviane : dite La Dame du Lac, c'est elle qui offre Excalibur à Arthur
- Ygraine ou Ygerne : mère d'Arthur, épouse du duc de Tintagel et amante involontaire d'Uther avec qui elle se mariera à la mort du duc
les chevaliers
- Accolon (Accolon de Gaule)
- Agravain
- Arthur (Arthus, Arthur Pendragon, Sanglier de Cornouailles)
- Bedivere (Bedwyr)
- Bohort (Bohort l'Essillié, Bors)
- Calogrenant
- Caradoc (Briefbras, Karadoc)
- Gaheris (Guerrehet)
- Galahad (Galahad le Preux, Galaad)
- Galehaut
- Gareth (Gareth le France, Gaheriet)
- Gauvain (Faucon, Gawain)
- Geraint (Érec)
- Girflet (Jauffré)
- Hector (Hector des Mares)
- Hunbaut
- Keu (Kay, Key, Kai)
- Lamorak (Lamorak de Gulis)
- Lancelot (Lancelot du Lac)
- Leodegrans (Léodagan)
- Lionel
- Méléagant
- Mordred (Mordret, Medrawt)
- Pellinore
- Perceval (Perceval le Gallois, Peredur)
- Sagramor (Sagramor le Desrée, Sagremor)
- Tristan (Tristan de Lyonesse, Tristam)
- Yvain (Owain, le chevalier au lion)
- Excalibur : épée magique d'Arthur, don de la fée Viviane qui permit à son possesseur de réunifier la Grande-Bretagne.
- Le Saint Graal : objet d'une grande richesse spirituelle, but de la quête du roi Arthur. On l'assimile à la coupe dans laquelle but le Christ lors de la Cène, et dans laquelle Joseph d'Arimathie aurait recueilli son sang pendant la Passion.
- La Table ronde : Table autour de laquelle se rassemblaient le Roi Arthur et ses meilleurs et plus fidèles chevaliers.
- Le siège périlleux : siège de la Table ronde où seul le vainqueur de la quête du Graal pourra s'asseoir sans encombres.
- La Chapelle verte : lieu de la mise à l'épreuve dans Sire Gauvain et le chevalier vert
- La ceinture verte : dans la même œuvre, elle est donnée à Gauvain par la femme de Bertilak pour le protéger de la mort.
Pour en savoir plus, je vous invite à visiter la très belle exposition de la BNF...
http://expositions.bnf.fr/arthur/expo/salle1/index.htm
La légende du roi Arthur et de ses chevaliers s'est constituée et développée durant des siècles. L'aventure est l'élément essentiel de ce grand mythe qui traverse le Moyen Âge : les chevaliers partent prouver leur courage, et surtout, avec la Quête du Graal, éprouvent leur foi et leur vertu… Les exploits du roi Arthur, de Merlin, de Lancelot ou de Perceval continuent, par-delà les siècles, à fasciner notre imaginaire, et les chevaliers de la Table ronde nous apparaissent aujourd'hui comme des chercheurs de Connaissance, lancés dans une quête initiatique. Mais d'où viennent ces chevaliers mythiques ? Et comment naît l'histoire de la Table ronde ?
C'est vers 1150 que la Table ronde est mentionnée pour la première fois dans Le Roman de Brut, œuvre d'un moine anglo-normand, Robert Wace (v. 1110-v.1170). Histoire légendaire de la Grande Bretagne, le récit s’organise en grande partie autour du roi Arthur, fils du roi Uterpandragon, de sa naissance extraordinaire, de ses guerres contre les Saxons et de ses guerres et de ses conquêtes : Arthur s’empare de l’Ecosse, de l’Irlande, de la Gaule et triomphe des Romains. La figure d’Arthur s’impose ainsi comme symbole de puissance et de gloire et, le Roman de Brut, composé pour le roi d’Angleterre Henri II Plantagenêt, flattait sans aucun doute les ambitions et les rêves de prestige de la cour d'Angleterre d'alors. C'est dans ce contexte que Wace place l'éloge des chevaliers d'Arthur et présente la Table ronde comme un lieu idéal, conçu pour attirer l'élite des chevaliers et aussi ne pas établir de hiérarchie entre eux.
Il est impossible de savoir si le roi Arthur a réellement existé. Les plus anciennes chroniques qui racontent l’histoire de la Grande-Bretagne, aux Ve-VIe siècles, ne le mentionnent pas. C'est dans un poème gallois du VIIe siècle, le Goddodin, qu'un personnage nommé Arthur apparaît pour la première fois. Il y incarne un modèle de bravoure dans une défaite infligée aux Bretons par des Angles qui envahissent la Grande-Bretagne.
Est-ce le même personnage cité vers 800 dans l'Historia Brittonum de Nennius ? Selon ce chroniqueur, un certain Arthur aurait aidé le roi des Bretons à combattre l'invasion des Saxons et aurait remporté une victoire remarquable, tuant neuf cent soixante ennemis. Arthur n'est encore qu'un "chef de guerre" (dux bellorum) breton parmi d'autres, mais il s'impose comme étant chrétien. Dans la huitième des douze batailles où il triomphe, Arthur porte sur ses épaules l’image de la Vierge Marie, "et les païens furent massacrés en grand nombre grâce à Notre Seigneur Jésus Christ et sainte Marie sa mère".
Arthur, roi chrétien
Dans la seconde moitié du Xe siècle, les Annales Cambriæ mentionne qu'Arthur a battu les Saxons au mont Badon en 516. Au cours de la bataille, il aurait porté pendant trois jours et trois nuits une relique de la Sainte Croix sur ses épaules ainsi que l'image de la Vierge.
Quand le mythe prend forme au XIIe siècle, Guillaume de Malmesbury (vers 1125) revient à l’image de la Vierge qu’Arthur aurait fait coudre sur ses armoiries avant la bataille du mont Badon. C’est également la version de Geoffroy de Monmouth (vers 1155), qui apporte cependant de nouvelles précisions : l’épée d’Arthur, forgée dans l’île d’Avalon, s’appelle Caliburn, sa lance Ron, son écu porte le nom de Prydwen et l’image de la Vierge se trouve à l’intérieur. De plus, Geoffroy raconte que le couronnement d’Arthur est célébré par l’archevêque Dubrice à Silchester.
Ainsi s'est constituée une légende qui fait d'Arthur un héros national et chrétien. Le seul élément vraisemblable est donc qu'au VIe siècle, Arthur aurait été un chef de guerre courageux grâce à qui les envahisseurs de la Bretagne auraient été repoussés.
Hypothèses étymologiques
Le nom d'Arthur pourrait provenir du latin Artorius, nom d'un officier romain – Lucius Artorius Castus – qui aurait vécu en Angleterre aux IIe-IIIe siècles. Ce légionnaire se serait distingué dans la lutte des Romains contre les Pictes, un peuple autochtone d'Ecosse. Présumé d'origine dalmate, Artorius aurait rapporté avec lui de Croatie l'emblème du dragon.
On évoque aussi une racine celtique pour le nom d'Arthur : art ou ars signifiant "ours", qui est alors le roi des animaux (avant d'être supplanté plus tardivement par le lion), ainsi qu'un animal emblématique celte symbolisant la force et la stabilité.
Manuscrits numérisées
Lancelot-Graal : Queste, Mort Artu Tournai, vers 1330-1340 Français 1424 |
Lancelot-Graal : Estoire, Merlin, Lancelot Evrard d'Espinques, Ahun, vers 1475 Français 113 |
Lancelot-Graal : Lancelot (suite) Evrard d'Espinques, Ahun, vers 1475 Français 114 |
Lancelot-Graal : Lancelot (suite) Evrard d'Espinques, Ahun, vers 1475 Français 115 |
Lancelot-Graal : Lancelot (fin), Queste, Mort Artu Evrard d'Espinques, Ahun, vers 1475 Français 116 |
Lancelot-Graal : Estoire, Merlin, Lancelot, Queste, Mort Artu Nord de la France, vers 1275 Français 344 |
Armorial de la Table ronde France, fin du XVe siècle Français 12597 |
Lancelot-Graal : Estoire, Merlin, Suite Vulgate Thérouanne, vers 1290-1300 Français 95 |
Tristan en prose Arras, vers 1285-1290 Français 776 |
Compilation arturienne de Rusticien de Pise Italie (Gênes ou Naples ?), fin du XIIIe siècle Français 1463 |
Guiron le Courtois ; Prophéties de Merlin Arras, XIIIe-XIVe siècles Français 350 |
Tristan en prose Nord de la France, fin du XIIIe siècle Nouvelle acquisition française 6579 |
Tristan en prose, Guiron le Courtois et Post-Vulgate Pise ?, 4e quart du XIIIe siècle Français 12599 |
Lancelot-Graal Italie, Gênes, vers 1290-1300 Français 16998 |
Lancelot-Graal Paris, 2e quart XIVe siècle Français 16999 |
Robert de Boron : Joseph d'Arimathie, Merlin en prose, Perceval en prose Normandie ?, 1301 Nouvelle acquisition française 4166 |
Bibliothèque nationale de France
Site François Mitterand
Quai François-Mauriac, Paris XIIIe
Grande Galerie
Horaires
Du mardi au samedi 10h - 19h, dimanche 13h -19h
Fermé lundi et jours fériés
Tarifs
Entrée : 7 € ; tarif réduit : 5 €
Commissariat
Thierry Delcourt, directeur du département des Manuscrits
Catalogue de l’exposition
288 pages et 288 illustrations
co-édition BnF - Le Seuil
39 €
sources : bnf et wikipédia
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