Juan Marsé est né à Barcelone le 8 janvier 1933. Écrivain (romans, nouvelles), traducteur, scénariste espagnol.
Il a reçu le Prix Planeta en 1978 pour La muchacha de las bragas de oro et le Prix Cervantes en 2008.
Né Juan Faneca Roca, orphelin de mère, il est adopté par le couple Marsé. À l'âge de treize ans, il travaille comme apprenti joaillier. Lors de son service militaire à Ceuta en 1955, il projette l'écriture de son premier roman, publié en 1961.
Entre 1960 et 1965, il travaille à Paris comme garçon de laboratoire à l'Institut Pasteur, et donne des cours d'espagnol à la fille du pianiste Robert Casadesus. Últimas Tardes con Teresa reçoit le Prix Biblioteca Breve en 1965, et Marsé entre au Parti communiste espagnol.
De retour en Espagne, il écrit des scénarios pour le cinéma. Inspiré de son enfance pauvre dans les bas-fonds de Barcelone, Si te dicen que caí est censuré en Espagne et ne peut sortir qu'au Mexique. Il continue cependant de consacrer ses romans suivants à dépeindre Barcelone après la guerre d'Espagne, ce qui ne l'empêche pas de recevoir le prix Planeta en 1978, pour La Muchacha de las bragas de oro, adapté au cinéma par Vicente Aranda en 1980 (ce dernier tournera également Si te dicen que caí, et El Amante bilingüe en 1992).
En 1997, il reçoit le Prix Juan Rulfo pour l'ensemble de son œuvre. En 2004, Fernando Trueba adapte El Embrujo de Shangai au cinéma.
source principale : wikipédia
Bibliographie
A ceux qui s'étonnaient qu'il ne se soit jamais servi des circonstances, fort romanesques, de sa naissance et de son adoption, Juan Marsé avait jusqu'ici l'habitude de répondre que ses mémoires se trouvent dans ses romans et ses nouvelles. " Je comprends que ce soit un thème très littéraire (ou qu'il puisse le paraître à certains) mais je ne l'ai jamais abordé comme tel, bien que mes romans soient pleins de gamins qui s'inventent leurs père, ou qui décident d'être fils d'eux-mêmes ", a-t-il même écrit un jour. Or, c'est une explication que Marsé ne pourra plus avancer : il raconte en effet dans le roman qui nous occupe, et de façon très précise, cet épisode fondateur de sa vie et probablement de son œuvre : sa mère meurt dix jours après sa naissance, laissant son père, chauffeur de taxi, seul avec sa sœur aînée. Le pauvre veuf ne s'en sort pas et songe à confier le nouveau-né à une autre famille. Et voilà que le hasard s'en mêle : un soir, comme il passe devant une maternité de Barcelone, il est hélé par un couple dont la femme est en pleurs : elle vient de perdre l'enfant qu'elle attendait. Quelques instants plus tard, dans le taxi, affaire est faite : le couple sans enfant se chargera du fils du chauffeur et finira par l'adopter. C'est le point de départ d'un récit qui revient sur les épisodes marquants de l'éducation du jeune garçon, et retrace l'histoire de l'Espagne du XXe siècle. Ce livre, malgré tous les événements rattachables à la vie de l'auteur, et que tous les connaisseurs de son oeuvre reconnaîtront sans peine, n'est donc pas une autobiographie (l'idée n'en est sans doute jamais venue à l'auteur, trop modeste), et peut-être serait-il étonné (et irrité) qu'on lui dise qu'il peut se rapprocher du genre moderne de l'autofiction. Ce qui n'est d'ailleurs pas sûr, tant il est vrai que ce n'est pas sa vie qui l'intéresse - il ne s'agit pas de Mémoires -, mais ses rêves : il s'est donné pour fonction de les écrire, et de là, encore une fois, son titre de Calligraphie des rêves, sachant qu'en espagnol le premier sens de " caligrafía " est, tout simplement, " écriture ". On trouve aussi dans ce beau roman ce qui fait une grande partie du talent de Marsé : sa richesse lexicale, sa puissance évocatrice, en particulier dans la création d'images, ses personnages bien campés et objets tout à la fois de l'ironie et de la tendresse de l'auteur, ses dialogues enlevés et sonnant toujours juste, et enfin cet humour qui n'est pas le moindre de ses charmes. Et comme toujours, l'art de suspendre l'intérêt du lecteur, toujours pressé, en fin de chapitre, de lire le suivant.
Barcelone, quartier de Guinardo, années noires du franquisme : on retrouve dans ce roman l'univers habituel de Juan Marsé, mais il s'agit cette fois d'une histoire où il sera bien difficile de démêler le rêve de la réalité.
Un homme, Victor Barta, ancien libertaire clandestin antifranquiste, a disparu dans le ravin qui s'ouvre près de sa maison, après avoir échappé de justesse à la police du régime venue l'arrêter.
Mais qu'en est-il en fait ?
Victor était-il un héros comme le pense David, son fils adolescent, ou bien a-t-il simplement fui le domicile conjugal ?
Autour de ce fil conducteur s'organise le récit mené le plus souvent par le jeune frère de David, qui voit les choses d'un lieu un peu particulier : il n'est pas encore né, et se trouve à l'abri dans le ventre de sa mère.
Adieu la vie, adieu l'amour
Après un accident de voiture, parmi les corps qui arrivent à la morgue, Nito, le vieux gardien alcoolique, reconnaît un ami d'enfance.
Son passé remonte à la surface, mêlant ses souvenirs à ceux de ses amis d'alors, une bande d'adolescents naviguant dans les bas-fonds de Barcelone.
Les figures de Java, le chiffonnier, de Juanita, l'orpheline, ou encore de Tite-Gale, Amen et Lolo ressurgissent.
À travers leurs destins bouleversants se dessine le portrait d'une société en ruines, marquée par la misère, les horreurs d'une guerre fratricide et les contraintes d'un État policier.
Juan Marsé dresse, avec Adieu la vie, adieu l'amour, une fresque implacable, poétique, tendre et époustouflante des années qui ont suivi la guerre civile espagnole.
rien lu pour l'instant...
comme une envie de découvrir
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